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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Saint Léon III

À Rome, dans la basilique vaticane, saint Léon III, pape, à qui Dieu rendit miraculeusement les yeux et la langue, que des impies lui avaient arrachés. 816.

Sommaire

Hagiographie de saint Léon III

Saint Léon III, romain de naissance, dont le père se nommait Asupius, fut élevé, dès l’âge le plus tendre, dans le palais patriarcal de Latran, où il apprit le Psautier, l’Écriture sainte et toute la discipline ecclésiastique. Il fut élevé au rang de sous-diacre, puis de diacre ; enfin, à la dignité de cardinal prêtre de Sainte-Suzanne. Il fut élu pape, du consentement unanime et empressé de tout le monde, le 26 décembre 795, le jour même de la mort d’Adrien Ier. Il fut consacré le jour suivant, et, après sa consécration, couronné sur les degrés inférieurs de la basilique Vaticane.

Le nouveau Pape écrivit aussitôt à Charlemagne pour lui demander sa protection, en lui apprenant la mort de son prédécesseur et son élévation au souverain Pontificat. Charlemagne lui répondit aussitôt et lui envoya Angilbert, son secrétaire.

« Conférez avec lui », dit-il, « sur ce que vous croirez nécessaire pour l’exaltation de la sainte Église, pour la gloire de votre Pontificat et pour l’affermissement de notre patrie ; car, afin de mériter la bénédiction apostolique et la gloire d’être toujours le protecteur du Saint-Siège, je veux garder inviolablement, avec Votre Sainteté, le traité que j’ai fait avec votre prédécesseur. C’est à nous, avec le secours du Seigneur, de défendre en tous lieux, par nos armes, l’Église de Dieu ; au dehors contre les incursions et les ravages, et au dedans contre les hérétiques ».

Saint Léon III

Fête saint : 12 Juin
Saint Léon III
Présentation
Titre : Pape
Date : 816
Pape : Saint Léon III
Empereur : Charlemagne

Saint Léon était très-pieux, très-doux, très-dévoué à Dieu et non moins charitable envers le prochain ; prudent dans l’administration des affaires, le père des pauvres et des affligés, le défenseur intrépide de l’Église et le promoteur constant du culte divin. Serviteur ardent du Christ et de son Église, il ne recula devant aucune peine ni aucune douleur pour accomplir son devoir. Mais ses vertus et ses bienfaits ne firent qu’aigrir davantage ses envieux. Ils en vinrent jusqu’à concevoir le plus cruel attentat ; et afin que rien ne manquât à l’atrocité du crime, ils choisirent pour le commettre un jour particulièrement destiné pour apaiser la colère de Dieu.

Saint Léon n’omit rien, de son côté, pour mériter la protection de Charlemagne ; il lui envoya une solennelle ambassade pour lui porter de sa part les clefs de la confession de saint Pierre et l’étendard de la ville de Rome. Les protestants prétendent que par ces clefs et cet étendard le Pontife entendait mettre Charlemagne en possession de l’Église et de la ville de Rome ; mais ces novateurs ignorent que, dans ce temps, l’usage était d’adresser ces clefs en signe de dévouement, non-seulement aux empereurs, mais encore à d’autres princes qui ne s’attribuaient aucun droit sur l’Église romaine. Bellarmin et Baronius assurent que ces clefs n’étaient rien autre que des boîtes remplies de reliques. En effet, l’usage d’envoyer des boîtes en forme de clefs, contenant des reliques, date de saint Grégoire le Grand, qui en adressa de telles au roi Childebert et à Reccarède, roi d’Espagne.

L’année suivante, le Pape reçut de Charlemagne ce qu’il y avait de plus précieux du trésor des rois Huns qu’on lui avait livrés. C’étaient les dépouilles de l’ancienne Rome, que ces barbares avaient pillée plus de trois cents ans auparavant, et que leurs rois avaient conservées dans leur palais, pour servir comme de trophée à leur valeur et aux glorieux exploits de la nation. Le reste fut distribué aux églises de Rome et de France.

Le pape saint Léon, pour témoigner sa reconnaissance, voulut laisser à la postérité un monument du patriciat de Charlemagne. Il fit représenter en mosaïque, dans la grande salle à manger du palais de Latran, saint Pierre assis, qui donne à Charlemagne, à genoux à sa gauche, un étendard sur lequel on voit six roses, tandis que, de la main droite, il donne l’étole au pape Léon, qui est aussi à genoux. Ce monument subsiste encore.

Telles étaient les relations entre le Pape et le roi des Francs, lorsque celui-ci eut l’occasion d’exercer sa charge de patrice et de défenseur de l’Église romaine. Quelques-uns des principaux du clergé romain, Pascal, primicier, et Campolo, chapelain de l’Église romaine, parents du feu pape Adrien, ne pouvaient pardonner à saint Léon III son élection au Pontificat, qu’ils croyaient avoir été faite à leur préjudice. Le dépit et la jalousie leur inspirèrent le dessein de s’en venger, et ils ne le méditèrent si longtemps que pour rendre la vengeance plus cruelle.

Basilique Saint Jean de Latran
Basilique Saint Jean de Latran

Saint Léon était très-pieux, très-doux, très-dévoué à Dieu et non moins charitable envers le prochain ; prudent dans l’administration des affaires, le père des pauvres et des affligés, le défenseur intrépide de l’Église et le promoteur constant du culte divin. Serviteur ardent du Christ et de son Église, il ne recula devant aucune peine ni aucune douleur pour accomplir son devoir. Mais ses vertus et ses bienfaits ne firent qu’aigrir davantage ses envieux. Ils en vinrent jusqu’à concevoir le plus cruel attentat ; et afin que rien ne manquât à l’atrocité du crime, ils choisirent pour le commettre un jour particulièrement destiné pour apaiser la colère de Dieu.

Le 25 avril 799, jour de Saint-Marc, le Pape étant sorti de son palais pour se rendre à l’église de Saint-Laurent, d’où la procession devait partir, le primicier Pascal vint l’aborder et s’excuser sur une prétendue maladie de ce qu’il paraissait en sa présence sans chasuble. Léon III reçut ses excuses avec bonté. Campolo s’étant joint à Pascal, ils accompagnèrent le Pape, s’entretenant familièrement avec lui, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés devant le monastère de Saint-Étienne et de celui de Saint-Sylvestre, où était l’embuscade.

Alors une troupe de gens apostés se jetèrent sur le Pape, et tandis que Pascal le tenait par la tête, et Campolo par les pieds, ils s’efforcèrent de lui crever les yeux et de lui couper la langue, et le laissèrent ainsi étendu sur la place. La fureur de ces satellites était assouvie ; celle de Pascal et de Campolo ne l’était pas encore. Ils traînèrent le Pape dans l’église du monastère, et achevèrent de lui crever les yeux et de lui mutiler la langue au pied de l’autel, où ils le laissèrent nageant dans son sang, à la garde de leurs gens. Mais, ne l’y croyant pas assez en sûreté, ils le firent transférer la nuit dans la prison du monastère de Saint-Érasme.

Un si exécrable attentat remplit de tumulte et d’horreur toute la ville de Rome. Des hommes de bien et de cœur enlevèrent le Pape de sa prison et le portèrent dans l’église de Saint-Pierre, où était Vironde, abbé de Stavelo, envoyé de Charlemagne. Vinigise, duc de Spolète, accourut avec ses troupes au secours du Pape et le fit conduire à Spolète. Mais ce qui remplit de consolation tous les fidèles, c’est que le saint Pape recouvra parfaitement l’usage des yeux et de la langue ; ce qui fut regardé comme un miracle, et attribué à la protection de saint Pierre et de saint Paul.

Charlemagne fut sensiblement affligé d’une violence si atroce, faite au père commun des fidèles, et envoya une ambassade au Pape, pour lui témoigner combien il était touché de l’outrage qui lui avait été fait, et pour délibérer avec lui sur les mesures qu’il convenait de prendre pour punir les coupables, et réparer le scandale. Le Pape fut extrêmement consolé par cette démarche, et, comme il n’avait de ressource que dans le roi des Francs, il prit la résolution d’aller lui-même l’implorer. Cette nouvelle causa une joie sensible à Charlemagne, qui partit aussitôt d’Aix-la-Chapelle, pour aller l’attendre à Paderborn. Il envoya d’abord au-devant de lui Hildebald, archevêque de Cologne, et le comte Anschaire, et ensuite son fils Pépin, roi d’Italie, qui venait de triompher des Huns et de prendre leur capitale.

Portrait imaginaire de Charlemagne, par Albrecht Dürer. Le manteau et les blasons au-dessus de sa tête montrent l'aigle allemand et le lys français.
Portrait imaginaire de Charlemagne, par Albrecht Dürer. Le manteau et les blasons au-dessus de sa tête montrent l'aigle allemand et le lys français.
Anges avec un phylactère contenant la formule « Gloria in Excelsis Deo et in terra pax » (1901).
Anges avec un phylactère contenant la formule « Gloria in Excelsis Deo et in terra pax » (1901).

Pépin marchait à la tête de cent mille hommes. À leur aspect, le saint Pontife lève les mains au ciel et bénit l’armée des Francs, qui trois fois se prosterne à ses pieds. Il embrasse avec tendresse le jeune héros, qui marche dès lors à ses côtés. Charlemagne s’avançait lui-même à quelque distance de Paderborn, à la tête d’une autre armée composée des divers peuples de l’Europe, que précédait le clergé divisé en trois chœurs et portant la bannière de la croix. Quand il vit que le Pape, escorté de son fils Pépin, approchait, il rangea la multitude en un immense cercle ; lui-même se tint au milieu. Au moment où le Pontife parut dans l’enceinte, cette innombrable multitude se prosterna trois fois, et trois fois le Pontife la bénit et pria pour elle.

Charlemagne lui-même, le père de l’Europe, s’inclina respectueusement devant Léon, le pasteur du monde ; ils s’embrassèrent cordialement l’un et l’autre, non sans répandre beaucoup de larmes. Le Pape, après avoir entonné l’hymne des anges Gloria in excelsis, que son clergé continua, fut conduit comme en triomphe à l’Église de Paderborn, où on rendit à Dieu de nouvelles actions de grâces.

Pendant ce temps, les ennemis du saint Pontife ne s’endormaient pas. Alarmés de son voyage en France, ils craignirent la justice de Charlemagne, et tâchèrent de la surprendre. Ils envoyèrent à ce prince des députés, qui, pour justifier leur attentat, accusèrent le Pape des crimes les plus atroces. Mais leurs accusations ne servirent qu’à prouver leur méchanceté.

Charlemagne fit reconduire le pape saint Léon à quelque distance de Paderborn, par le prince son fils et par tous les prélats qui étaient venus de toutes parts rendre leurs respects à Sa Sainteté. Il le fit accompagner à Rome par les archevêques Hildebald de Cologne et Arnon de Salzbourg, et par les évêques Bernaire de Worms, Hatton de Freisingen et Jessé d’Amiens. Par toutes les villes où le saint Pape passa, il fut reçu comme si c’eût été saint Pierre lui-même. Il rentra dans Rome comme en triomphe, le 29 novembre, jour de la Saint-André. Tout le clergé romain, le sénat, les écoles des Francs, Saxons, Frisons et Lombards, les compagnies de la milice avec les étendards et les bannières, les dames romaines, les religieuses, les diaconesses, allèrent au-devant de lui jusqu’au pont Milvio, et le conduisirent, en chantant des hymnes, jusqu’à l’église de Saint-Pierre, où il célébra la messe.

Les évêques francs qui avaient accompagné le Pape ; firent des informations juridiques contre les auteurs de l’attentat commis en sa personne, et ils envoyèrent les coupables en France, à Charlemagne, au nom et par l’autorité duquel se faisaient ces procédures, en qualité de patrice des Romains. Ce prince avait pris la résolution d’aller lui-même rétablir le bon ordre à Rome, où il arriva le 24 novembre de l’année 800. Le Pape envoya au-devant de lui les compagnies et les étendards de la ville, et l’attendit avec son clergé sur les degrés de la basilique de Saint-Pierre.

Quelques jours après, le roi convoqua une assemblée des archevêques, des évêques et des seigneurs laïques, francs et romains , dans le but d’examiner les accusations intentées contre le Pape. Mais tous les archevêques, les évêques et les abbés s’écrièrent d’une voix unanime :

« Nous n’osons juger le Siège apostolique, qui est le chef de toutes les églises de Dieu, car nous sommes tous jugés par ce Siège et par son Vicaire ; ce siège n’est jugé par personne : c’est là l’ancienne coutume ; mais comme le souverain Pontife jugera lui-même, nous obéirons canoniquement ».

Le saint pape Léon dit :

« Je marche sur les traces de mes prédécesseurs, et je suis prêt à me purger des calomnies dont on a tâché de me noircir ».

Le lendemain, en présence des évêques et des seigneurs réunis dans l’église de Saint-Pierre, le Pape, du haut de l’ambon, prononça le serment suivant :

« Moi Léon, Pape de la sainte Église romain, n’ayant été ni jugé ni contraint par personne, mais de ma propre volonté, je me justifie devant vous, en la présence de Dieu, qui sonde le fond des consciences, en présence des anges, de saint Pierre, prince des Apôtres, devant qui nous sommes, et je prends à témoin Dieu, au tribunal de qui nous comparaîtrons tous, que je n’ai ni commis ni fait commettre les crimes dont on m’accuse ».

Après ce serment, les évêques avec le clergé, le roi et le peuple, entonnèrent le Te Deumet récitèrent les litanies en actions de grâces.

Saint Léon avait quelque chose de plus à cœur encore que sa propre justification ; c’était de rétablir, dans la personne de Charlemagne, l’empire romain en Occident, pour être le défenseur armé de l’Église romaine et de la chrétienté entière. Le jour de Noël de l’année 800, pendant que le roi était en prière devant le tombeau de saint Pierre, dans l’église du Prince des Apôtres, le Pape, accompagné des évêques, des prêtres et des seigneurs romains et français, vint lui poser sur la tête une couronne d’or, et tout le peuple s’écria :

« À Charles très-pieux, Auguste, grand et pacifique, que Dieu couronne, vie et victoire ».

Le Pape, ensuite, oignit Charles de l’huile sainte, ainsi que le roi Pépin, son fils. À cette occasion, le nouvel empereur des Romains fit aux églises de Rome des libéralités dignes de sa grandeur.

L’année suivante (801), un tremblement de terre épouvantable ruina plusieurs villes de l’Italie, et particulièrement la basilique de Saint-Paul hors des murs. Après avoir commandé qu’elle fût rebâtie, le Pape ordonna que, pendant les trois jours qui précéderaient la fête de l’Ascension, on chantât, dans une procession solennelle, les Litanies, que, par le même motif, saint Mamert, évêque de Vienne, avait établies en France, institutions et rites connus sous le nom de Rogations.

basilique de Saint-Paul hors des murs
Basilique de Saint-Paul hors des murs

En 804, saint Léon retourna en France pour aller célébrer la fête de Noël avec l’empereur Charlemagne. Celui-ci vint au-devant de Sa Sainteté jusqu’à Reims. Il y reçut Léon dans l’église de Saint-Remi, et alla célébrer avec lui la fête de Noël à Quiercy. Le Pape ne demeura que huit jours en France, et revint en Italie par la Bavière, chargé des présents de l’empereur. En 806, il confirma le testament de Charlemagne, que les évêques et les seigneurs de France avaient déjà confirmé. En 809, le Pape fit part à Charlemagne d’une difficulté qu’on faisait à des moines francs, établis à Jérusalem, sur l’addition du mot Filioque au symbole. Charlemagne assembla un Concile à Aix-la-Chapelle pour justifier cette addition. L’Église de Rome n’avait pas jugé à propos de la faire, et le Pape la désapprouvait même ; car, pure de toute hérésie, elle n’avait nul besoin de faire profession de sa foi. Cependant, pour complaire à son dévot défenseur Charlemagne, et comme la chose était d’ailleurs bonne en soi, elle en adopta l’usage, sans pourtant l’ordonner ni l’imiter. En Espagne, on avait ajouté au symbole de Nicée le mot Filioque, pour marquer que le Saint-Esprit procédait aussi du Fils.

Le Scutum Fidei, symbole traditionnel de la Trinité en Occident.
Le Scutum Fidei, symbole traditionnel de la Trinité en Occident.

D’Espagne, cette addition fut reçue insensiblement dans plusieurs églises de France, où, avec le chant du symbole, elle prévalut avec le temps. Mais saint Léon III, pour ménager les Grecs, chez qui il voyait une irrémédiable démangeaison de critique et de dispute, et donner des preuves éclatantes qu’il n’approuvait pas l’addition, fit faire deux grands écussons d’argent en forme de boucliers, du poids de quatre-vingt-quatorze livres et six onces, y fit écrire le symbole sans l’addition, sur l’un en grec, et sur l’autre en latin, et les fit placer à droite et à gauche de la confession de saint Pierre, comme des monuments publics du soin avec lequel l’Église de Rome conservait le symbole tel qu’elle l’avait reçu.

En 813, il rétablit la fête de l’Assomption, que Sergius avait déjà célébrée, et qui était tombée dans une sorte de désuétude. Accablé d’afflictions, il avait l’habitude de célébrer la messe quelquefois huit ·ou neuf fois par jour ; en ce temps-là, un assez grand nombre de prêtres pratiquaient cet usage, qui fut aboli par le pape Alexandre II.

Saint Léon III mourut le 12 juin 816, après avoir gouverné l’Église vingt ans, cinq mois et seize jours, et fut enseveli au Vatican. En trois ordinations, il créa vingt-six évêques, trente prêtres et dix diacres. Pendant ce long pontificat, il fit aux églises de Rome des réparations considérables et des offrandes immenses. Il fonda un hospice considérable pour recevoir les étrangers et les pèlerins. Il épuisa son patrimoine en fondations pour les pauvres. Il fit revêtir d’or, du poids de quatre cent cinquante-trois livres, le pavé de la confession de saint Pierre, et fit faire à l’entrée du sanctuaire une balustrade d’argent de quinze cent soixante-treize livres. Il fit rebâtir le baptistère de Saint-André, grand et rond, avec les fonts au milieu et des colonnes de porphyre autour : au milieu des fonts était une colonne portant un agneau d’argent, qui versait l’eau. Dans la basilique de Latran, il mit aux fenêtres des vitres de diverses couleurs.

Culte et reliques

Ses reliques reposent dans une même châsse avec celles des saints papes Léon Ier, Léon II et Léon IV.

Un peintre de la sacristie d’Aix-la-Chapelle a représenté saint Léon avec un goupillon à la main. Ce peintre a voulu sans doute constater qu’il avait dédié l’église bâtie par Charlemagne. Ce fait est rappelé par la châsse des grandes reliques d’Aix-la-Chapelle, qui contient une statuette de lui, et au-dessus de la tête de cette statuette, on lit l’inscription qui se voyait autrefois sur une des portes de l’église : 

Ecce Leo papa, cujus benedictio sacra

Templum sacravit quod Carolus redificavit

Iconographie

On le représente plus ordinairement renversé par des malfaiteurs, qui s’efforcent de lui arracher les yeux et la langue.