Saint Épiphane : Théologien et Défenseur de l’Orthodoxie

Connu pour sa lutte contre l'hérésie. ✞ 403.
Date : 310-403
Fête : 12 Mai
Pape : Saint Eusèbe ; Saint Innocent Ier

Saint Épiphane naquit vers 310 après J.-C. à Besandou en Palestine, au sein d’une famille chrétienne fervente. Dès son enfance, il fut plongé dans un environnement empreint de spiritualité, où la prière, l’étude des Écritures et les pratiques religieuses étaient au cœur de la vie quotidienne. Ces premières influences marquèrent profondément saint Épiphane et jetèrent les bases d’une foi robuste qui allait guider toute sa vie. 

Éducation Religieuse Précoce

La jeunesse de saint Épiphane fut imprégnée de l’enseignement chrétien dès son plus jeune âge. Ses parents, fervents chrétiens, lui transmirent les valeurs de compassion, de charité et de dévotion envers Dieu. Il reçut une éducation religieuse soignée, apprenant les Écritures et les enseignements de l’Église auprès de ses parents, des prêtres locaux et des maîtres d’école. Sa soif de connaissance et son amour pour Dieu le poussèrent à approfondir sa compréhension de la foi chrétienne dès son plus jeune âge.

Formation Monastique

Vers l’âge de vingt ans, saint Épiphane ressentit un appel intérieur à se consacrer entièrement à Dieu. Inspiré par les récits des saints ermites du désert, il décida de rejoindre la vie monastique. Il quitta sa famille et se retira dans un monastère, où il embrassa la discipline et la rigueur de la vie monastique. Pendant des années, il vécut dans la prière, le jeûne et la méditation, cultivant une profonde intimité avec Dieu.

Sa vie monastique fut marquée par une quête incessante de sainteté et une recherche fervente de la volonté divine. Il devint rapidement un exemple de piété et de dévotion pour ses compagnons moines, et sa réputation de sainteté se répandit rapidement dans toute la région.

Rencontre avec saint Hilarion : Influence et Formation Spirituelle

Une rencontre déterminante dans la vie de saint Épiphane fut celle avec saint Hilarion, un ermite éminent et un maître spirituel respecté de l’époque. saint Hilarion, impressionné par la piété et la détermination du jeune Épiphane, le prit sous son aile et devint son mentor spirituel. Sous la direction de saint Hilarion, saint Épiphane approfondit sa compréhension de la vie monastique, étudia les Écritures en profondeur et reçut une formation théologique solide.

La relation entre saint Épiphane et saint Hilarion fut marquée par un profond respect mutuel et un engagement partagé envers la recherche de Dieu. Les enseignements de saint Hilarion inspirèrent et formèrent saint Épiphane, le préparant à son futur rôle en tant que défenseur de l’orthodoxie chrétienne.

Le Panarion  : Combat contre les Hérésies

Fort de sa formation spirituelle et théologique, saint Épiphane se lança dans une lutte acharnée contre les hérésies qui menaçaient l’Église chrétienne de son époque. Son œuvre majeure, le Panarion, est le fruit de ses années de travail acharné et de recherche approfondie. Cette encyclopédie en plusieurs volumes expose et réfute les doctrines hérétiques de son temps, offrant un véritable bouclier contre les fausses doctrines qui sévissaient à l’époque.

Le Panarion représente l’aboutissement des efforts de saint Épiphane pour défendre la foi chrétienne contre les attaques de l’erreur. Dans cet ouvrage monumental, il examine en détail les croyances et les pratiques des groupes considérés comme déviants, réfutant leurs enseignements à la lumière des Écritures et de la tradition apostolique.

Conclusion : L’Héritage Éternel de Saint Épiphane dans la Tradition Catholique

La vie, la formation et l’œuvre de saint Épiphane de Salamine continuent d’irradier la lumière de la foi dans la tradition catholique. Sa jeunesse marquée par une éducation religieuse précoce, sa formation monastique sous la guidance de saints mentors et son travail inlassable sur le Panarion représentent des piliers solides de sa spiritualité profonde et de son engagement envers la vérité de l’Évangile.

Dans la tradition catholique, saint Épiphane est vénéré comme un défenseur intrépide de la foi, un exemple de sainteté et un guide pour les croyants en quête de vérité et de fidélité à l’enseignement de l’Église. Son combat contre les hérésies et son œuvre théologique ont enrichi l’Église de connaissances précieuses et ont inspiré des générations de fidèles à rester fermes dans leur adhésion à la doctrine catholique.

Aujourd’hui, l’héritage de saint Épiphane demeure vivant dans la prière des fidèles, dans l’étude des écrits des Pères de l’Église et dans la défense de la foi catholique contre les attaques de l’erreur et de la confusion. Sa vie de sainteté et son dévouement à Dieu continuent d’inspirer les chrétiens à poursuivre la sainteté et à œuvrer pour l’unité de l’Église, dans la fidélité à la succession apostolique et à la tradition catholique.

Que la vie, la formation et l’œuvre de saint Épiphane de Salamine demeurent une source d’inspiration et de bénédiction pour tous les catholiques, nous rappelant l’importance de rester fidèles à la foi transmise par les apôtres et de persévérer dans la vérité de l’Évangile. Amen ✝️🙏

Ses attributs

On représente saint Épiphane faisant l’aumône, par allusion au fait suivant : Un escroc s’entendit avec un autre pour contrefaire le mort et obtenir du Saint de quoi faire face aux frais des funérailles. L’évêque accorda ce qu’on lui demandait, mais il arriva que le faux mort mourut réellement. Le survivant courut après saint Épiphane, et demanda la résurrection de son camarade. Le Saint répondit qu’ayant fait son devoir, il n’avait plus à intervenir. Dans ce cas, un cadavre est étendu aux pieds du pontife ; mais cela ne signifie pas qu’il lui rend les devoirs de la sépulture, comme l’ont dit quelques auteurs. – Son costume est le plus souvent celui des ermites.

« Il semble, dit le Père Cahier, qu’on doive le peindre les pieds nus ».

S’il est vrai, comme le rapporte Métaphraste, qu’ayant perdu une de ses sandales dans le baptistère, il résolut de ne plus se chausser. Saint Épiphane partage avec saint Barnabé le patronage de l’île de Chypre.

Offrons-nous à Dieu sans restriction, afin que nous nous retrouvions en lui tout entiers. Les vraies, les solides richesses consistent à être dénué des biens terrestres pour l’amour de celui qui, par amour pour nous, a bien voulu souffrir la pauvreté. Nous devons faire ce sacrifice de nous-mêmes, à cause de notre propre intérêt, mais surtout en vue de la bonté divine.

Ses Écrits

1°) Le Panarium ou Livre des antidotes contre toutes les hérésies, qui parut en 371. Le Saint y expose et y réfute  toutes les hérésies qui avaient précédé la naissance de Jésus-Christ, et celles qui s’étaient élevées depuis la promulgation de l’Évangile, Il n’est pas toujours exact en par­lant de l’arianisme ; mais on sait combien il est difficile de découvrir la vérité dans des points où l’esprit de révolte avait tant d’intérêt à l’embrouiller. Saint Épiphane réfute les hérésies par l’Écriture et la tradition.

« On doit », dit-il, « admettre nécessairement la tradition ; on ne peut tout apprendre par l’Écriture : c’est pourquoi les Apôtres nous ont transmis quelques vérités par écrit, et d’autres par la voie de la tradition ».

C’est par la tradition qu’il justifie la pratique et qu’il prouve l’obligation de prier pour les morts. Il ajoute qu’il ne peut assez s’étonner comment Arius a l’audace d’abolir le jeûne du mercredi et du ven­dredi « qui s’observe par toute la terre et qui est appuyé sur l’autorité des Apôtres ».

Saint Épiphane compte quatre-vingts hérésies jusqu’à son temps, à partir de l’origine du monde ; vingt avant Jésus-Christ, et soixante après. L’idée qui lui sert de base, c’est que l’Église catholique est de l’éternité ou du commencement des siècles. Adam ne rut pas créé circoncis, il n’adora pas non plus d’idole ; mais, étant prophète, il connut Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Il n’était donc ni juif ni idolâtre, mais montrait dès lors le caractère du christianisme ; autant faut-il dire d’Abel, de Seth, d’Enos, d’Hénoch, de Mathusalem, de Noé, d’Héber, jusqu’à Abraham. Jus­qu’alors il n’y avait de principe d’action que la piété et l’impiété, la foi et l’incrédulité : la foi avec l’image du christianisme, l’incrédulité avec le caractère de l’impiété et du crime ; la foi sans aucune hérésie, sans aucune diversité de sentiments, sans aucune dénomination particulière, tous s’appelant hommes, ainsi que le premier ; la même foi que professe encore aujourd’hui la sainte et catholique Église de Dieu, laquelle existant dès l’origine, s’est révélée de nouveau dans la suite. Du premier homme au déluge, l’impiété s’est produite en crimes violents et barbares : première phase que saint Épiphane appelle barbarisme ; du déluge au temps d’Abraham, elle se produisit en mœurs sauvages et farouches, comme celles des Scythes : seconde phase, qu’il appelle scythisme, usant de cette distinction de saint Paul : En Jésus-Christ il n’y a ni Barbare, ni Scythe, ni Hel­lène, ni Juif. L’hellénisme ou l’idolâtrie commença vers le temps de Sarug, bisaïeul d’Abraham, et le judaïsme à la circoncision de ce patriarche. Abraham fut d’abord appelé avec le caractère de l’Église catholique et apostolique, sans être circoncis. De l’hellénisme naquirent les hérésies ou systèmes de philosophie grecque ; de l’union de l’hellénisme et du judaïsme, l’hérésie des Samari­tains, avec ses diverses branches ; du judaïsme, les hérésies des Sadducéens, des Scribes, des Pha­risiens et autres ; du christianisme, il en était sorti jusqu’alors soixante, parmi lesquelles il compte et réfute ceux qui niaient la divinité du Saint-Esprit, et les Apollinaristes : prouvant, contre les premiers, que le Saint-Esprit est coéternel et consubstantiel au Père et au Fils, et qu’il procède de l’un et de l’autre ; et contre les seconds, que le Fils de Dieu, en s’incarnant, a pris réellement un corps et une âme semblable aux nôtres. Quant à la sainte Vierge, il y avait des hérétiques qui en niaient la perpétuelle virginité ; d’autres, au contraire, l’adoraient comme une divinité : il établit contre ceux-là qu’elle est demeurée toujours vierge, et contre ceux-ci, qu’il faut l’honorer, mais adorer Dieu seul. Il termine tout l’ouvrage par la pensée première : que l’Église catholique, formée avec Adam, annoncée dans les patriarches, accréditée en Abraham, révélée par Moïse, prophétisée par Isaïe, manifestée dans le Christ et unie à lui comme son unique épouse, existe à la fois et avant et après toutes les erreurs. 

Dans cet ouvrage, ainsi que dans son Anchorat, il dit que Pierre, le prince des Apôtres, malgré son reniement, est la pierre solide et immuable sur laquelle le Seigneur a bâti son Église dans tous les sens, et contre laquelle les portes de l’enfer, autrement les hérésies et les hérésiarques ne prévaudront point, C’est à lui que le Seigneur, en disant : Pais mes brebis, a confié la garde du troupeau qu’il gouverne comme il se doit par la vertu de son maitre.

Après avoir exposé la foi de l’Église, il ajoute sa discipline générale. Le fondement en est la virginité que gardaient un grand nombre de fidèles, puis la vie solitaire, ensuite la continence, après quoi la viduité, enfin un mariage honnête, surtout s’il est unique. La couronne de cet en­semble est le sacerdoce, qui se recrute le plus souvent parmi les vierges, ou du moins parmi les moines, ou, à leur défaut, parmi ceux qui s’abstiennent de leurs femmes, ou qui sont veufs après un seul mariage. Celui qui s’est remarié ne peut être reçu dans le sacerdoce, soit dans l’ordre d’évêque, de prêtre, de diacre ou de sous-diacre. Les assemblées ordonnées par les apôtres se tenaient généralement le dimanche, le mercredi et le vendredi ; ces deux derniers jours, on jeûnait jusqu’à None, excepté dans le temps pascal. Il n’était pas permis de jeûner les dimanches ni la fête de Noël, quelque jour qu’elle tombât. Excepté les dimanches, on jeûnait les quarante jours avant Pâques ; les six derniers, on ne prenait que du pain, du sel et de l’eau, et vers le soir. Les plus fervents en passaient plusieurs, ou même tous les six sans manger. On faisait nominative­ment mémoire des morts dans les prières et le sacrifice. Plusieurs avaient la dévotion particulière de s’abstenir de plus ou moins de choses permises d’ailleurs. L’Église défendait, en général, tout ce qui était mauvais, superstitieux, inhumain, et recommandait à tous l’hospitalité, l’aumône et toutes les œuvres de charité envers tout le monde. Telle est la substance du grand ouvrage de saint Épiphane. Il l’envoya, d’après leur prière, à des prêtres et des abbés de Syrie, avec une lettre qui en contient le sommaire et qu’on a mal à propos partagé en deux.

Le style du Panarium est peu poli, selon Godeau, Eloges des Ev. illustr. c. 37, p. 228 ; mais la doctrine qu’il contient est pure et excellente. On peut la comparer à ces diamants qui, sans être tailles, brillent par leur beauté naturelle. Nous avons de grandes obligations à saint Épiphane de nous avoir laissé l’histoire et la réfutation des anciennes hérésies. Il est vrai qu’on ne les connaît plus que de nom ; mais d’autres leur ont succédé, et leur succéderont jusqu’à la fin des siècles. L’esprit des hérétiques est toujours le même ; il traine toujours à sa suite l’orgueil, l’opiniâtreté et l’attachement à ses propres pensées.

2°) L’Anchorat, ainsi appelé parce qu’il est comme une espèce d’ancre qui doit fixer les es­prits dans la vraie foi, de peur qu’ils ne flottent et ne soient entrainés à tout vent de doctrine. Le saint docteur y établit et y donne des preuves abrégées des principaux articles de la foi catholique.

3°) L’Anacéphaléose, ou récapitulation abrégée du Panarium, et non de l’Anchorat, comme l’a cru Godescard, ainsi que beaucoup d’autres auteurs.

4°) Le Traité des poids et des mesures. L’auteur y fait paraitre beaucoup d’érudition ; il y parle des poids, des mesures et des coutumes des Juifs, afin de faciliter aux fidèles l’intelligence de la Bible.

5°) Le Physiologue, ou recueil des propriétés des animaux, avec des réflexions mystiques et morales. Il n’y a que les réflexions que l’on puisse attribuer à saint Epiphane.

6°) Le Traité des pierres précieuses. Le saint docteur tâche d’y expliquer les qualités des douze pierres précieuses qui étaient sur le rational du grand prêtre des juifs.

7°) Deux Lettres adressées, l’une à Jean, évêque de Jérusalem, et l’autre à saint Jérôme. Dans la première, le Saint répond aux différentes plaintes que Jean faisait de lui. Il y dit qu’ayant vu dans l’église d’Anablate, au diocèse de Jérusalem, un voile qui pendait à la porte, et sur lequel était peinte une image de Jésus-Christ ou de quelque saint (il ne se souvenait plus de qui elle était), il déchira ce voile et en envoya un autre. On aurait tort de conclure de ce passage que saint Épiphane ne voulait point qu’on honorât les images, et que le culte qu’on leur rend est de nouvelle date ; le construire est attesté par les monuments les plus authentiques. Eusèbe parle des miracles opérés à la célèbre statue de la femme guérie par Jésus-Christ d’un flux de sang, et qui était à Panée en Palestine. On voit aussi par saint Grégoire de Nysse, par saint Prudence, par saint Paulin, par saint Ephrem, etc., qui vivaient dans le même temps, que l’usage des images était alors universellement reçu dans l’Église. Le Clerc en convient lui-même. La conduite de saint Épiphane prouve donc seulement qu’il avait découvert des abus, ou du moins qu’il craignait que les peintures dont il s’agit ne fussent une occasion de chute, soit pour les juifs, soit pour les païens nouvellement convertis. On sait qu’en pareille circonstance, il est quelquefois prudent de défendre en certains lieux une pratique de discipline.

Dans sa lettre à saint Jérôme, saint Épiphane lui donne avis de la condamnation d’Origène par Théophile d’Alexandrie. Il y a encore quelques œuvres de saint Épiphane douteuses ou suppo­sées. (Voir la Patrologie grecque de M. Migne ).

Nous avons remarqué plus haut que saint Épiphane avait négligé la politesse du style. Son but était de se mettre à la portée des moins intelligents. Au reste, ce défaut et les autres que l’on reprend dans ses écrits n’ont point empêché qu’on ne l’ait regardé comme un des principaux Docteurs de l’Église.

Oraison

Dieu tout-puissant et éternel, qui ne cessez d’instruire les enfants de votre Église, et de leur accorder les secours de votre grâce : donnez à vos fidèles, par l’intercession du bienheureux Épiphane qui vous leur avez accordé pour ministre du salut éternel, la connaissance des devoirs qu’ils ont à remplir et la force de les pratiquer. Par Jésus-Christ N.-S. Ainsi soit-il.

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