La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Saint Pierre d’Ambleteuse : Patron des Pêcheurs

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Sommaire

Hagiographie de saint Pierre d'Ambleteuse

Saint Pierre fut envoyé, sous la conduite du moine Augustin, avec d’autres ouvriers évangéliques destinés par le pape saint Grégoire le Grand à la régénération de la Grande-Bretagne. Ils traversèrent la France et s’ar­rêtèrent un instant à Tours, pour y rendre en passant leurs pieux hom­mages aux précieuses reliques du grand saint Martin.

Au printemps de l’année 577, Pierre et ses compagnons, suivis de qua­rante autres personnes qu’ils avaient prises en France en qualité d’inter­prètes, abordèrent à la petite île de Thanet. Ils députèrent aussitôt auprès du roi de Kent, pour lui faire connaître l’objet de leur voyage et lui annoncer qu’ils venaient lui apporter une bonne nouvelle ; savoir, la pro­messe certaine d’une joie éternelle et d’un règne sans fin avec le Dieu vivant et véritable. Prévenu en faveur de ces envoyés par tous les discours que lui avaient tenus sur la religion Berthe et son confesseur Luidhart, Ethelbert, bien qu’adonné encore à l’idolâtrie, leur témoigna dans son accueil une généreuse hospitalité, et veilla à ce qu’ils ne manquassent d’aucune des choses qui pouvaient leur être nécessaires. Là ne se bornèrent point ses bienfaits ; car il voulut en outre qu’ils eussent dans la capitale de son royaume un logement convenable. Pierre et ses compagnons ne tar­dèrent donc pas à quitter Thanet pour Cantorbéry. On était alors dans le temps pascal. En passant devant la petite église de Saint-Martin, où la pieuse Berthe avait tant de fois prié et pleuré pour la conversion de l’An­gleterre, ils chantèrent comme si ç’eût été au nom des habitants :

« Sei­gneur, nous faisons appel à votre miséricorde ; détournez votre colère de ce peuple et de votre sainte maison, car nous avons péché ».

Saint Pierre d’Ambleteuse : Patron des Pêcheurs

Fête saint : 30 Décembre
saint-Pierre-dAmbleteuse
Présentation
Titre : Apôtre d’Angleterre
Date : 608
Pape : Boniface III

Son corps, trouvé sur la plage d’Ambleteuse, fut d’abord enseveli sans honneur comme celui de l’inconnu le plus vulgaire. Cependant, cette injustice ne tarda pas à être réparée, car Dieu permit qu’un merveilleux prodige vint faire briller à tous les yeux le mérite de notre Saint et révéler toute la gloire dont son âme jouissait dans le ciel. On assure que chaque nuit une lumière écla­tante resplendissant au-dessus de sa tombe, les habitants, surpris d’un fait aussi miraculeux, allè­rent aux informations pour savoir quel pouvait être le saint personnage que le Seigneur favorisait de la sorte. C’est ainsi qu’ils reconnurent en lui ce vénérable prêtre Pierre, qui déjà de son vivant leur avait témoigné tant de bonté et de dévouement ; et la possession inespérée de ses précieux restes était pour eux comme la confirmation et le gage assuré de sa protection persévérante.

La vie monastique de Pierre et ses compagnons

Les missionnaires habitaient tout auprès du palais d’Ethelbert, qui assistait souvent à leurs pieux exercices et prenait plaisir à leurs édifiants entretiens. Ils vivaient, comme des apôtres, dans la prière, les veilles et les jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qui étaient disposés à l’entendre, ne recevant de leurs disciples que ce qui était absolument indispensable à leurs besoins, et se conformant en toutes choses avec une extrême rigueur à leur profession et à leur doctrine. Ils semblaient mettre de côté les bonnes choses de ce monde comme ne leur appartenant pas. Ils supportaient les désappointements et les obstacles avec calme et sans inquiétude ; ils seraient morts volontiers pour défendre la vérité qu’ils prêchaient, si telle eût été la volonté de Dieu. Aussi, un grand nombre d’indigènes, gagnés par la simplicité, la pureté de leur vie et la douceur de leur céleste doctrine, crurent et reçurent le baptême.

Nombreuses conversions

Les conversions se multiplièrent avec une rapidité toujours croissante, jusqu’à ce qu’enfin Celui qui tourne le cœur des rois comme le cours des rivières, daignât faire ressentir à Ethelbert lui-même les premiers effets de son esprit de lumière. Les raisons qui décidèrent ce prince à embrasser la foi chrétienne furent la multitude de miracles qui, opérés sous ses yeux, donnèrent plein crédit aux promesses des missionnaires. Ce fut le jour de la Pentecôte, le 2 juin 597, que le roi d’Angleterre reçut le baptême, suivant les formes encore en usage aujourd’hui dans le rituel de l’Église catholique romaine. Cinq mois après cette cérémonie, saint Augustin retourna en France, où il fut sacré évêque de la Grande-Bretagne par les mains de l’archevêque Virgile. Durant cet intervalle, la prédication du bon exemple donné par Ethelbert avait été si puissante, que dans la même année, au jour de Noël, plus de dix mille Anglais vinrent encore chercher la grâce de la régénération dans les eaux saintes.

Le baptême d'Æthelberht de Kent (miniature d'un manuscrit du Roman de Brut, début du XIVe siècle).
Le baptême d'Æthelberht de Kent (miniature d'un manuscrit du Roman de Brut, début du XIVe siècle).

Transformation du palais en monastère

Depuis qu’Ethelbert avait revêtu le glorieux titre d’enfant de Dieu, tous les honneurs et toutes les grandeurs de la terre étaient devenus pour lui comme s’ils n’eussent jamais été ; et afin que seul Dieu soit glorifié à sa place dans la personne de ses ministres, il s’éloigne volontairement de son palais, qu’il met intégralement à la disposition d’Augustin et des autres religieux, ses frères. Sous cet illustre toit, érigé en monastère, nos mission­naires revinrent à leurs anciennes habitudes de vie claustrale, les conci­liant, toutefois, avec les obligations actives que leur imposait envers la société leur qualité de missionnaires, et y puisant, pour l’accomplissement de ces mêmes obligations, une vigueur de foi et une énergie d’action qu’ils eussent en vain cherchés ailleurs.

Statue d'Augustin à la cathédrale de Cantorbéry.
Statue d'Augustin à la cathédrale de Cantorbéry.
Statue d'Æthelberht à la cathédrale de Cantorbéry.
Statue d'Æthelberht à la cathédrale de Cantorbéry.

Voyage à Rome

Jusqu’à présent, nous n’avons rien dit d’Augustin qui ne soit également applicable à Pierre d’Ambleteuse, depuis longtemps le fidèle compagnon de tous ses travaux. Investi de la confiance particulière du chef de la mis­sion, c’est notre Saint qui, avec Laurence, eut en 598 l’honneur d’être délégué par lui auprès du Saint-Père, pour lui rendre compte du succès de leur entreprise, et lui demander un renfort d’ouvriers évangéliques rendu nécessaire par le nombre toujours croissant de leurs néophytes. Saint Pierre et le prêtre Laurence passèrent deux années à Rome et retournèrent en Angleterre en 601, accompagnés de douze nouveaux missionnaires. Ils étaient munis de lettres de recommandation pour les évêques et les princes souverains de la partie de la France qu’ils devaient traverser. Tous s’em­pressèrent de les accueillir avec les marques d’honneur et de distinction que réclamaient leur mérite personnel joint à la qualité d’envoyé de Dieu. Le roi Clotaire II surtout conçut pour notre Saint une estime et une affec­tion toutes particulières.

Étape dans le port d’Ambleteuse

Les saints Apôtres, afin de regagner les côtes d’Angleterre, choisirent pour lieu de leur embarquement le port d’Ambleteuse, qui ne manquait pas alors d’une certaine renommée. Ils y furent, de la part des habitants, l’objet des soins les plus attentifs.

Aussi, en retour de l’aliment corporel qu’ils en recevaient avec abon­dance, ne crurent-ils pouvoir mieux leur prouver leur reconnaissance, qu’en leur prodiguant avec largesse la nourriture spirituelle. Saint Pierre se distingua entre tous par les témoignages d’affection qu’il leur donna. Pendant la nuit qu’il passa à Ambleteuse, il se releva tour à tour avec ses compagnons pour faire des stations et prier dans l’église devant les reliques de plusieurs saints et martyrs, entre autres, devant celles de saint Pierre et de saint Paul, dont ils allaient, grâce à la munificence du pape Grégoire, enrichir l’Angleterre.

Le lendemain, le navire qui devait ramener notre Saint en Angleterre leva l’ancre, et celui-ci, après une heureuse et courte traversée, eut la satisfaction de remettre lui-même à Augustin, au roi Ethelbert et à la reine Berthe, les lettres et les présents que le pape Grégoire leur envoyait.

Premier abbé du monastère de Cantorbéry

Un peu après le départ de saint Pierre d’Ambleteuse pour Rome, l’évêque Augustin, de concert avec son royal disciple, avait fondé dans le voisinage de Cantorbéry un monastère, non-seulement destiné à offrir le modèle de la société chrétienne dans ce qu’elle a sur la terre de plus par­fait, mais consacré aussi à recevoir la sépulture d’Augustin et de ses suc­cesseurs, ainsi que des rois de Kent. Les premiers patrons de ce monastère furent d’abord les apôtres saint Pierre et saint Paul ; mais saint Dunstan, qui y passait des nuits entières en prière devant l’autel de la très-sainte Vierge, en renouvela plus tard la dédicace, et ajouta saint Augustin au nombre de ses protecteurs spéciaux. Saint Pierre d’Ambleteuse fut élu par ses compagnons pour être le premier abbé du monastère royal de Cantor­béry. Le roi Ethelbert, en sa qualité de fondateur, lui en donna l’investi­ture, et l’évêque Augustin la bénédiction abbatiale.

Le premier soin du vénérable abbé fut de choisir parmi les Anglais des sujets propres à recruter et à fortifier sa communauté. Rien ne saurait donner une idée du zèle et de la prudence qu’il déploya dans le gouverne­ment de cette petite république. Toutefois, sa vive et constante sollicitude pour le salut des âmes ne pouvait se renfermer dans les limites très-cir­conscrites de son abbaye. S’il arrivait que quelques ouvriers évangéliques éprouvassent le besoin de venir auprès de lui se recueillir et se retremper dans la solitude du cloître, c’était saint Pierre qui renouvelait leurs forces, ranimait leur courage, rallumait leur ardeur pour la conversion des ido­lâtres, les excitait à supporter avec joie toutes les peines et les fatigues inséparables d’une vie toute de labeur et de dévouement, et leur suggérait les moyens les plus propres à attirer sur leurs travaux un heureux succès.

abbaye Saint-Augustin et église Saint-Martin à Cantorbéry
abbaye Saint-Augustin et église Saint-Martin à Cantorbéry

Sa mort

Après que saint Pierre eut avec honneur parcouru cette noble carrière l’espace de deux années, il se présenta une affaire majeure à négocier en France pour le bien de l’Angleterre. Ethelbert, qui connaissait. Toute la sagesse de notre Saint et le haut degré d’estime dont il jouissait auprès du roi de France, ne voulut confier à aucun autre le soin de cette mission importante. Pierre s’embarqua donc pour la France, s’abandonnant de nouveau et sans hésiter à tous les périls de la mer. Mais à peine avait-il fait la moitié du trajet qui sépare l’Angleterre du Boulonnais, que le navire qui le portait, assailli par une violente tempête, périt avec une grande partie de son équipage. Ce naufrage coûta la vie à notre Saint, ou, pour mieux dire, il la lui procura, puisqu’il ne lui ravissait la vie du corps qu’afin de le mettre en pleine possession de celle de l’âme. C’était le 6 janvier de l’an 608.

Culte et reliques

Son corps, trouvé sur la plage d’Ambleteuse, fut d’abord enseveli sans honneur comme celui de l’inconnu le plus vulgaire. Cependant, cette injustice ne tarda pas à être réparée, car Dieu permit qu’un merveilleux prodige vint faire briller à tous les yeux le mérite de notre Saint et révéler toute la gloire dont son âme jouissait dans le ciel. On assure que chaque nuit une lumière écla­tante resplendissant au-dessus de sa tombe, les habitants, surpris d’un fait aussi miraculeux, allè­rent aux informations pour savoir quel pouvait être le saint personnage que le Seigneur favorisait de la sorte. C’est ainsi qu’ils reconnurent en lui ce vénérable prêtre Pierre, qui déjà de son vivant leur avait témoigné tant de bonté et de dévouement ; et la possession inespérée de ses précieux restes était pour eux comme la confirmation et le gage assuré de sa protection persévérante.

Cependant, la petite ville d’Ambleteuse n’étant pas aussi apte à se défendre contre les entre­ prises de l’ennemi que pouvait l’être la ville de Boulogne, celle-ci réclama et obtint bientôt la garde de cet inestimable trésor. Le transport s’en effectua d’Ambleteuse à Boulogne le 30 décem­bre 608 et de la manière la plus solennelle. L’inhumation eut lieu dans l’enceinte même de la cathédrale.

La dévotion aux reliques de saint Pierre d’Ambleteuse attira pendant longtemps à Boulogne une grande affluence de fidèles qu’on voyait obtenir par son intercession une multitude de grâces spirituelles et temporelles. Gocelin témoigne que le corps entier de saint Pierre d’Ambleteuse repo­sait, au XIe siècle, dans l’église des chanoines réguliers de Boulogne. Dans la suite les chairs s’étant consumées, les ossements furent transférés dans la sacristie. La tête fut enfermée, en 1528, dans un riche reliquaire d’argent du poids de vingt-quatre marcs. Un de ses bras fui pareillement enchâssé dans un bras d’argent dont la main était dorée. L’autre bras, ainsi que plusieurs autres parties du corps, furent laissés à la vénération des habitants d’Ambleteuse. Mais tous ces glorieux débris, qui avaient concouru à former autrefois un vrai temple vivant de l’Esprit-Saint, furent impitoyablement profanés et dispersés en 1567 par les Calvinistes français, qui enlevèrent en outre tous les reliquaires d’or et d’argent au nombre de près de cent que possédait la cathédrale de Boulogne. Les autres reliques de saint Pierre disparurent également de l’église d’Ambleteuse, lorsque les Anglais séjournèrent dans cette ville. Les soldats protestants qui occupaient alors le port d’Ambleteuse avaient pris tellement à tâche d’effacer les moindres vestiges de la piété catho­lique, qu’ils étaient parvenus à porter une assez rude atteinte au culte dont notre Saint était l’ob­jet dans le pays.

Il entrait pourtant dans les vues de la Providence de relever son serviteur de l’oubli dans lequel était tombée sa mémoire. En 1763, le bruit se répand que la cathédrale de Boulogne possède encore deux portions considérables de son corps. Aussitôt on se persuade que l’exposition de ces saintes reliques contribuera à faire revivre la dévotion des habitants d’Ambleteuse pour leur ancien protecteur, et le village tout entier en fait la demande au chapitre de Boulogne. Mgr de Partz de Pressy, évêque de Boulogne, y donne son approbation. En conséquence, le 24 janvier de cette même année 1763, le curé et les habitants d’Ambleteuse se rendent à la cathédrale de Boulogne, où, après avoir assisté à une messe solennelle en l’honneur du Saint, ils reçoivent ses précieuses reliques des mains de M. Ballin, chapelain du chapitre. Un grand concours de fidèles, précédés de leur pasteur, faisant retentir les airs des hymnes de leur reconnaissance, accompagna ce pieux convoi jusqu’au lieu de sa destination. La fête à Ambleteuse se prolongea pendant huit jours et excita de la part des populations environnantes les témoignages de dévotion les plus édifiants. Des paroisses entières venaient en procession rendre hommage à la sainteté du bienheureux abbé; et, durant toute l’année qui suivit, une multitude de guérisons miraculeuses opérées par son interces­sion en attestèrent la puissance.

Au moment où éclata notre première révolution ; en 1789, on voyait encore dans l’église d’Am­bleteuse une chapelle dédiée à saint Pierre au haut de laquelle figurait, sur une corniche, la statue de ce Saint, représenté dans son costume de religieux bénédictin. La portion de reliques dont nous venons de parler y était également conservée avec beaucoup de soin et de respect. Mais, le flot révolutionnaire qui renversa tout sur son passage et ne laissa debout aucune des choses saintes, n’épargna pas plus cette église que toutes les autres. Elle fut entièrement dévastée et la chapelle détruite avec tout ce qu’elle renfermait de plus sacré. On avait été cependant assez heureux pour sauver la relique, laquelle resta secrètement déposée dans une maison du voisinage appartenant à M. Poilly (Antoine), jusqu’en 1806, époque à laquelle, cette maison ayant été entièrement consu­mée par les flammes, son précieux dépôt disparut avec elle. Depuis 1806, l’église d’Ambleteuse ne possédait plus rien de son bienheureux patron. Mais, en 1846, M. Hamy, curé d’Ambleteuse, ayant fait reconstruire dans son église un autel à saint Pierre, abbé, reçut en présent, à cette occasion, de M. Leroy, prêtre attaché à l’établissement de M. Haffreingue, indépendamment de quelques autres petites parcelles provenant également du corps de notre Saint, un os de forte dimension qui parait avoir appartenu à l’une des cuisses. Pour soustraire en 93 cet intéressant débris à la rage des ennemis de la foi, on avait eu la précaution de le cacher dans la maçonnerie d’un vieux mur d’une maison de la haute ville. C’est la démolition de ce mur qui amena plus tard cette découverte inespérée. 

Anciennement un nombre considérable de pèlerins se portaient à Ambleteuse, non-seulement pour y vénérer les reliques de notre Saint, mais encore pour s’y désaltérer à l’eau d’une fontaine qui portait son nom et qui avait la vertu toute particulière de guérir la fièvre. Cette fontaine, qui, d’après une tradition locale, s’est formée à l’endroit même où est venu échouer le corps de saint Pierre, est demeurée pendant assez longtemps ensevelie sous le sable. Avant 1791, on avait prati­qué bien des fouilles pour la découvrir, mais inutilement. Ce n’est qu’environ deux ans plus tard qu’à la suite d’une violente tempête, la mer la dégageant un peu des sables qui l’obstruaient, en mit une partie a découvert. À cette heureuse nouvelle, les habitants des trois hameaux composant la commune d’Ambleteuse coururent tous à l’ouvrage et achevèrent ce que la mer avait commencé, en débarrassant complètement les abords de cette fontaine de tout ce qui pouvait en masquer la vue. Elle était alors entourée de pierres de taille formant un carré, lequel était recouvert d’une ou de plusieurs autres grosses pierres. Et du côté du village, pour donner aux habitants la facilité d’y puiser à leur aise, on avait ménagé une ouverture close par une porte en bois qui tomba en pourriture aussitôt après l’opération du déblaiement. On s’empressa aussitôt de goûter l’eau, et quoique depuis fort longtemps elle fût complètement privée d’air, on la trouva excellente. À dater de ce jour, les malades, les fiévreux surtout, y vinrent de nouveau comme autrefois chercher la santé. Une chapelle a été bâtie sur cette fontaine.

Auteur

Emmanuel Mathiss de la Citadelle
Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
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