D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.
Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
L’Évangile renferme un grand nombre de récits pleins de grandeur et de simplicité : nous ne sachions pas qu’il en soit de plus calme et de plus puissant, de plus familier et de plus divin, que celui de la résurrection de Lazare, l’ami de Jésus. Écoutons l’Évangile :
« Il y avait un malade appelé Lazare, qui était du bourg de Béthanie, où demeuraient Marie et sa sœur Marthe. C’était cette Marie qui avait répandu des parfums sur le Seigneur et qui lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.
« Les deux sœurs envoyèrent donc vers Jésus ! « Seigneur », lui mandèrent-elles, celui que vous aimez est malade »
« Cette maladie ne va point à la mort », répondit Jésus à cette nouvelle ; « mais elle advient pour la gloire de pieu, c’est-à-dire afin que le Fils de Dieu soit glorifié par son moyen ».
En rappelant Lazare à la vie, Jésus voulait bien moins se conserver un ami que se ménager un propagateur zélé de ses sublimes enseignements. La vocation du nouvel élu était miraculeuse, il ne devait point y faiblir ; aussi bien la persécution est l’épreuve ordinaire des vocations élevées : elle ne manqua point à l’ami de Jésus. Dix ans environ après l’Ascension de Notre-Seigneur, Lazare fut jeté par les Juifs sur un vaisseau sans voiles et sans rames, avec ses sœurs Marthe et Madeleine, avec sainte Marcelle, saint Maximin et d’autres chrétiens.
La Vie des Saints : Saint Lazare Tweet
Or Jésus aimait Marthe, et Marie sa sœur, et Lazare. Et pourtant, lorsqu’il eut appris qu’il était malade, il demeura, malgré cela, encore deux jours dans le lieu où il était. Après avoir laissé écouler ce laps de temps :
« Retournons en Judée », dit-il à ses disciples.
« Maître », lui répondirent-ils, « ces jours-ci encore, les Juifs vous cherchaient pour vous lapider, et vous voulez de nouveau aller vous mettre entre leurs mains ? »
« N’y a-t-il pas douze heures au jour ? » Leur repartit Jésus.
« Si quelqu’un marche durant le jour, il ne trébuche point, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais s’il marche pendant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui ».
Telles furent ses paroles. Puis, il ajouta !
« Notre ami Lazare dort ; mais je vais pour le secouer de son sommeil ».
« Seigneur », lui dirent alors ses disciples, « s’il dort il sera sauvé ».
Mais Jésus avait parlé de sa mort ; et ils crurent qu’il parlait du sommeil ordinaire. Alors Jésus s’expliqua ouvertement.
« Lazare est mort », dit-il ; « et je me félicite, à cause de vous, de ne point m’être trouvé là-bas, afin que vous croyiez. Maintenant, allons vers lui ».
Sur ce mot, Thomas, surnommé Didyme, s’adressant aux autres disciples :
« Et nous aussi, allons ! » s’écriat-il ; « et nous aussi, allons, afin de mourir avec lui ! ».
Jésus étant arrivé, il trouva Lazare enseveli depuis quatre jours dans le tombeau. Et comme Béthanie n’était éloignée de Jérusalem que d’environ quinze stades, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler au sujet de la perte de leur frère. Marthe, dès qu’elle eut appris que Jésus arrivait, courut au-devant de lui. Marie cependant demeurait sédentaire à la maison.
« Seigneur », dit Marthe à Jésus, « si vous eussiez été ici, mon frère ne serait point mort ; mais je sais que, même en ce moment, tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l’accordera ».
Jésus lui répondit :
« Votre frère ressuscitera »
« Oui », répondit Marthe, « je sais qu’il ressuscitera à la résurrection du dernier jour »
« Je suis la Résurrection et la Vie », reprit Jésus. « Celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra. Et pour toujours ne mourra point, quiconque vit et croit en moi. Croyez-vous cela ? »
« Oui, Seigneur », lui répondit-elle, « je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui êtes venu en ce monde ».
Et, ayant dit ces paroles, elle s’éloigne et va appeler sa sœur :
« Le Maître est là, et il te demande », lui dit-elle tout bas.
À ces mots, Marie se lève précipitamment et va vers Jésus ; car il n’était pas encore entré dans la bourgade, et se trouvait toujours en ce même endroit où Marthe l’avait rencontré.
Cependant, les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et la consolaient, l’ayant vue se lever si vite et partir, la suivirent.
« Elle va sans doute pleurer au tombeau », dirent-ils.
À peine arrivée à l’endroit où était Jésus, Marie, en l’apercevant, se précipita à ses pieds.
« Seigneur », dit-elle, « si vous eussiez été ici, mon frère ne serait point mort ».
Jésus, la voyant pleurer, et les Juifs venus avec elle pleurer aussi, fut saisi par le frémissement de l’Esprit et se troubla lui-même.
« Où l’avez-vous déposé ? » dit-il. « Venez et voyez », lui répondit-on.
Et Jésus pleura. Les Juifs dirent alors :
« Voyez combien il l’aimait ! »
« Eh quoi ! » Reprenaient cependant quelques-uns d’entre eux, ne pouvait-il donc pas empêcher qu’il mourût, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle-né ? »
Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, vint au sépulcre. C’était une caverne dont l’entrée était fermée par une pierre tumulaire.
« Ôtez la pierre », dit Jésus. « Seigneur », lui dit Marthe, la sœur du mort, « il sent déjà mauvais, car il est mort depuis quatre jours ».
« Ne vous ai-je pas assuré », lui dit alors Jésus, « que, si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ? »
Ils ôtèrent la pierre. Alors Jésus, élevant ses yeux vers le ciel :
« Mon Père », dit-il, « je vous rends grâces de ce que vous m’avez écouté. Pour moi, je savais bien que vous m’écoutez toujours ; mais je parle ainsi à cause de ce peuple qui m’environne, afin que l’on ait foi que c’est vous qui m’avez envoyé ».
Et ayant dit ces paroles, il cria à pleine voix :
« Lazare, sors du tombeau ! ».
Et soudain le mort se leva et apparut. Ses pieds et ses mains étaient liés par les bandelettes, et son visage enveloppé du suaire.
« Déliez-le et laissez-le aller » , dit Jésus. Alors plusieurs des Juifs qui étaient venus voir Marie et Marthe, et qui se trouvaient témoins de ce que Jésus avait fait, crurent en lui ».
En rappelant Lazare à la vie, Jésus voulait bien moins se conserver un ami que se ménager un propagateur zélé de ses sublimes enseignements. La vocation du nouvel élu était miraculeuse, il ne devait point y faiblir ; aussi bien la persécution est l’épreuve ordinaire des vocations élevées : elle ne manqua point à l’ami de Jésus. Dix ans environ après l’Ascension de Notre-Seigneur, Lazare fut jeté par les Juifs sur un vaisseau sans voiles et sans rames, avec ses sœurs Marthe et Madeleine, avec sainte Marcelle, saint Maximin et d’autres chrétiens. Exposée ainsi sans ressources à la merci des flots, cette frêle embarcation devait, dans l’esprit des Juifs, sombrer à quelques pas du rivage et engloutir avec elle toutes les espérances de la troupe naissante des fidèles. Mais les méchants furent déçus et le vaisseau qu’ils avaient voué au naufrage, conduit par la main de Celui qui avait dirigé l’arche de Noé, aborda heureusement sur la terre hospitalière de Provence. Marseille lui ouvrit son port, et acclama Lazare son évêque.
Le nouvel apôtre planta sur cette terre le drapeau de la foi, et autour de cet étendard du Christ, il travailla pendant trente années entières à réunir une foule compacte de néophytes.
Le paganisme s’effraya des progrès de l’Évangile, et les infidèles s’étant emparés de la personne de Lazare, le conduisirent devant le juge de la ville. Celui-ci le somma de sacrifier surie-champ aux idoles : s’il refusait, il lui faudrait mourir. Le vénérable vieillard répondit qu’il était serviteur de Jésus-Christ, par lequel il avait déjà été ressuscité une fois, et qu’il ne reconnaîtrait jamais d’autre Dieu que lui avec son Père, Créateur de toutes choses. Cette confession si généreuse mérita au bienheureux apôtre la palme du martyre. On lui déchira le corps avec des peignes de fer, on jeta sur ses épaules une cuirasse de fer embrasée, on le coucha violemment, pour être rôti sur un gril rouge de feu, sur sa poitrine on décocha plusieurs flèches qui néanmoins furent impuissantes à pénétrer les chairs ; enfin sa tête roula sous le glaive du bourreau.
On représente saint Lazare 1°) sortant du tombeau à la voix de Notre-Seigneur ; 2°) en costume épiscopal, tenant sur sa main une petite bière qui rappelle sa résurrection ; 3°) en groupe avec ses deux sœurs Marthe et Madeleine ; 4°) abandonné sur la mer dans un vaisseau désemparé.
Il est patron d’Autun, d’Avallon, de Carcassonne et de Marseille.
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