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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Saint Gerland

À Girgenti, en Sicile, saint Gerland, évêque, né en France, dans la ville de Besançon, dont les reliques, qui sont en sa cathédrale de Girgenti, ont fait changer son ancien nom de Saint-Jacques eu celui de Saint-Gerland. ✞ 1101.

Hagiographie

Gerland appartenait par sa famille à la nation des Allobroges. Il naquit à Besançon au commencement du XIe siècle, de parents distingués par leur fortune et leur piété.

Tandis qu’il vivait tranquille sous le toit paternel, deux princes normands auxquels il était uni par les liens du sang, Robert Guiscard et Roger, s’embarquaient pour une lointaine et périlleuse expédition : il ne s’agissait rien moins que d’affranchir la Sicile du joug des Arabes, qui s’en étaient rendus maîtres en 828. Cette entreprise réussit peu à peu, les deux jeunes conquérants avaient gagné du terrain, et, dès l’année 1086, le culte catholique commençait à refleurir dans cette malheureuse contrée. Ce fut alors que Robert et Roger appelèrent à eux notre Saint ; il pouvait leur être grandement utile, soit à cause de ses éminentes vertus, soit par ses talents. Gerland avait un cœur noble, des vues larges, une intégrité de mœurs admirable, une parole facile et forte. Il venait, d’ailleurs, d’être honoré du sacerdoce, circonstance qui ne pouvait qu’agrandir le cercle de son influence et de son action.

Aussitôt après son arrivée en Sicile, le comte Robert l’attacha à la cathédrale de Catane, en qualité de chapelain ; un peu plus tard, il était primicier du chapitre ; enfin, sur l’invitation qui lui en fut faite par le premier pasteur, il quitta ce nouveau poste pour devenir grand chantre de la cathédrale de Mélit. Notre Saint ne demeura pas longtemps dans cette ville ; l’affreuse dissolution qui y régnait lui inspira un dégoût si profond pour le monde, qu’il se hâta de revenir en Bourgogne, avec la résolution de vivre dans la solitude. Dieu, qui avait des vues particulières sur son serviteur, ne permit pas qu’il exécutât son dessein. Rappelé en Sicile par le comte Roger, qui lui fit de grandes instances, il crut devoir surmonter ses répugnances et se remit en mer.

Le souverain Pontife avait alors à pourvoir d’un évêque l’église d’Agrigente ; Gerland fut sacré et envoyé immédiatement dans cette partie de la vigne du Seigneur. Ceci arriva sur la fin de l’année 1088. On se figure sans peine ce qu’il y avait à faire dans un diocèse où de barbares oppresseurs, qui étaient en même temps les ennemis jurés du Christ, avaient séjourné près de trois cents ans. Le premier soin du nouvel évêque fut de rétablir l’ancienne cathédrale, que Libertinus, un de ses prédécesseurs, avait fait construire, et de laquelle il ne restait que des ruines. Mais comme la Sicile n’était point encore entièrement délivrée de la présence des Sarrasins, Gerland eut la précaution de transporter cette église dans la partie la plus élevée de la ville, à côté d’un château fort, afin qu’elle fût désormais à l’abri de leurs dévastations. Cette œuvre importante, ainsi que la construction du palais épiscopal, ne l’occupa pas moins de six ans. Persuadé qu’il ne pourrait travailler efficacement au bien spirituel de son diocèse qu’après avoir écarté tous les embarras matériels, saint Gerland témoigna à Roger, à peu près vers le même temps, le désir de connaître d’une manière certaine les limites de sa juridiction. Le comte, sentant lui-même de quelle importance il était de prévenir les conflits, dans la nouvelle circonscription dont il s’occupait en qualité de légat, s’empressa de répondre à son vœu et lui fit délivrer un diplôme en due forme.

Saint Gerland

Fête saint : 25 Février
Saint Gerland d'Agrigente

Présentation

Titre : Évêque de Girgenti
Date : 1101
Pape : Urbain II, Pascal II
Empereur : Henri IV

Au milieu de toutes les sollicitudes que lui donnait l’administration temporelle de son diocèse, notre Saint pratiquait le zèle et la charité du bon Pasteur. Peu content d’annoncer la parole de Dieu à ceux qui avaient droit de la recevoir de lui, il recherchait partout les Sarrasins et les Juifs, les amenait à des entretiens particuliers, les baptisait lui-même quand il les avait convertis. Ses succès, soit dans les instructions pastorales, soit dans les conférences avec les infidèles, étaient véritablement merveilleux. Persuadé que l’évêque, placé comme une sentinelle sur les murs de Jérusalem, a besoin d’avoir les yeux partout, il exerçait sur son troupeau une vigilance continuelle.

Auteur

Mgr Paul Guérin

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
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Il n’en fallait pas davantage pour tranquilliser notre Saint ; cependant, quelques années plus tard, le Pape lui écrivit encore à ce sujet. Sa lettre, datée du 6 des ides d’octobre 1099, est moins un acte d’autorité pontificale qu’une confidence et un témoignage d’estime adressés à l’évêque d’Agrigente.

Au milieu de toutes les sollicitudes que lui donnait l’administration temporelle de son diocèse, notre Saint pratiquait le zèle et la charité du bon Pasteur. Peu content d’annoncer la parole de Dieu à ceux qui avaient droit de la recevoir de lui, il recherchait partout les Sarrasins et les Juifs, les amenait à des entretiens particuliers, les baptisait lui-même quand il les avait convertis. Ses succès, soit dans les instructions pastorales, soit dans les conférences avec les infidèles, étaient véritablement merveilleux. Persuadé que l’évêque, placé comme une sentinelle sur les murs de Jérusalem, a besoin d’avoir les yeux partout, il exerçait sur son troupeau une vigilance continuelle. Gerland savait aussi que l’Apôtre recommande à l’évêque d’être « le modèle des autres dans la conversation, dans la manière d’agir avec le prochain, dans la chasteté et dans la foi » ; il avait médité cet avis et il le pratiquait à la lettre. Mais ce qui paraissait lui tenir à cœur plus que tout le reste, c’était le devoir de la charité ; on peut dire qu’il prodiguait l’aumône plutôt qu’il ne la faisait, et que son titre d’évêque s’effaçait en quelque sorte devant le titre touchant de père nourricier des orphelins et des veuves.

Ce fut au milieu de ces œuvres et dans la pratique de toutes ces vertus, que mourut notre Saint. Il y avait onze ans qu’il gouvernait l’église d’Agrigente, lorsqu’il fut appelé à Rome, apparemment par la maladie d’Urbain II. Après avoir assisté aux derniers moments de ce grand Pape, pour lequel il avait une vénération filiale, il s’empressa de regagner la Sicile. En passant par Balnearia, aujourd’hui Bagnara, ville de la Calabre, il voulut rendre visite à l’évêque de ce diocèse, appelé Dragon. Ce prélat l’accueillit avec honneur ; il conçut même d’abord l’espérance de le retenir quelques jours ; mais notre Saint avait hâte de revoir son troupeau : il se remit en route presque aussitôt, et dit, en partant, à l’évêque de Balnearia, de vouloir bien prier pour l’âme de Gerland, lorsqu’il apprendrait sa mort. Cette parole était une prophétie ; le 25 février de l’année suivante, saint Gerland allait recevoir au ciel la récompense promise au serviteur fidèle. Une odeur suave, qui se répandit incontinent dans le palais épiscopal, témoigna que sa mort avait été précieuse aux yeux de Dieu.

Culte et reliques

Les honneurs funèbres que vinrent lui rendre en foule les évêques et les prêtres de la Sicile, furent en quelque sorte les prémices du culte que l’Église lui a accordé plus tard. Son corps fut déposé dans le chœur de la cathédrale d’Agrigente, et, quelques années après, cette cathédrale fut placée sous le vocable de Saint-Gerland.