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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Saint Félix de Nole

À Nole en Campanie, la naissance au ciel de saint Félix, prêtre, qui, comme l'écrit le saint évêque Paulin, ayant été envoyé en prison par les persécuteurs, mis à la torture et étendu tout enchaîné sur des coquilles et des têts de pots cassés, fut délivré la nuit par un ange et tiré de sa prison ; après la persécution, il fit des conversions sans nombre par l’exemple de sa vie et par sa doctrine, et s’endormit paisiblement entouré de la gloire de ses miracles. Vers l’an ✞ 256.

Hagiographie

Les vertus de saint Félix ont paru si éclatantes, que de très-célèbres et de très-saints auteurs de l’antiquité ont pris un plaisir tout particulier à en faire l’éloge ; saint Paulin, saint Damase, saint Augustin, saint Grégoire de Tours, le vénérable Bède et plusieurs autres en ont laissé à la postérité ce que nous en allons dire en substance.

Cet illustre confesseur de Jésus-Christ naquit à Nole, petite ville située dans les environs de Naples ; son père était Syrien de naissance, et se nommait Hermias. Il eut deux fils ; notre Félix fut le cadet. Le père étant mort, les frères partagèrent l’héritage et embrassèrent des conditions différentes ; l’aîné prit les armes, sous l’étendard de l’empereur de la terre.

Au service de l’Église

Félix, par une ambition plus généreuse, se mit au service de Jésus-Christ, l’Empereur du ciel et le Roi des rois, et méprisant tous les biens de ce monde, il résolut de ne chercher que les vraies richesses qui sont celles de l’autre vie. Pour arriver plus aisément à ce bonheur, il distribua aux pauvres la plus grande partie de son patrimoine et se consacra au service de l’Église, sous l’évêque de Nole, saint Maxime, qui le fit d’abord lecteur et exorciste. Les esprits de ténèbres, ne pouvant supporter l’éclat de sa sainteté, s’évanouissaient devant lui et quittaient les corps des possédés ; de sorte que l’évêque, reconnaissant la sainteté de son ministre dans l’exercice des ordres mineurs, l’éleva en peu de temps jusqu’à l’ordre de la prêtrise, où Félix a fait paraître une fidélité digne de son caractère, comme nous l’allons voir.

Pendant la persécution

Félix, par une ambition plus généreuse, se mit au service de Jésus-Christ, l’Empereur du ciel et le Roi des rois, et méprisant tous les biens de ce monde, il résolut de ne chercher que les vraies richesses qui sont celles de l’autre vie. Pour arriver plus aisément à ce bonheur, il distribua aux pauvres la plus grande partie de son patrimoine et se consacra au service de l’Église, sous l’évêque de Nole, saint Maxime, qui le fit d’abord lecteur et exorciste. Les esprits de ténèbres, ne pouvant supporter l’éclat de sa sainteté, s’évanouissaient devant lui et quittaient les corps des possédés ; de sorte que l’évêque, reconnaissant la sainteté de son ministre dans l’exercice des ordres mineurs, l’éleva en peu de temps jusqu’à l’ordre de la prêtrise, où Félix a fait paraître une fidélité digne de son caractère, comme nous l’allons voir.

Saint Félix de Nole

Fête saint : 14 Janvier
Saint Félix de Nole

Présentation

Titre : Prêtre de Nole
Date : 256
Pape : Saint Etienne Ier
Empereur : Valérien

Félix, par une ambition plus généreuse, se mit au service de Jésus-Christ, l’Empereur du ciel et le Roi des rois, et méprisant tous les biens de ce monde, il résolut de ne chercher que les vraies richesses qui sont celles de l’autre vie. Pour arriver plus aisément à ce bonheur, il distribua aux pauvres la plus grande partie de son patrimoine et se consacra au service de l’Église, sous l’évêque de Nole, saint Maxime, qui le fit d’abord lecteur et exorciste

Auteur

Emmanuel Mathiss de la Citadelle

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
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Cependant, les ministres des empereurs ne trouvant point l’évêque Maxime, s’attaquèrent à Félix qui était la seconde colonne de cette Église ; ils le prirent et le chargèrent de fers, et ayant fait inutilement tous leurs efforts contre lui, tant par promesses que par menaces, ils le jetèrent dans un cachot dont l’aire était recouverte de têts de pots cassés, pour lui ravir, par ce moyen, tout le repos qu’il y eût pu prendre après toutes ses peines.

Mais la même nuit, un ange de lumière parut dans cette prison, comme autrefois en celle de saint Pierre, et, parlant à Félix, lui commanda de le suivre. Le prisonnier prit d’abord cela pour un songe ; mais il vit bientôt que c’était une réalité : car, à la seconde parole de l’ange, les chaînes de son cou et de ses mains se brisèrent, l’entrave qu’il avait aux pieds tomba, et les portes de la prison s’ouvrirent pour lui donner passage, tandis que les autres captifs demeuraient enchaînés. Il suivit donc l’ange qui, allant devant, comme la colonne de feu qui précédait les enfants d’Israël au désert, le conduisit jusqu’à la montagne où le saint évêque s’était retiré ; il l’y trouva couché par terre, transi de froid, exténué par la faim, et dans un tel état qu’il semblait plus mort que vif.

Maxime

Saint Félix l’embrassa et le réchauffa le mieux qu’il put ; mais, reconnaissant que tous les efforts humains étaient inutiles, il eut recours à la prière ; et alors par un effet de la Providence divine, notre saint prêtre apercevant une grappe de raisin attachée à un buisson, la prit, la pressa et en fit couler le jus en la bouche du saint vieillard qui recouvra peu à peu ses forces, commença à parler, et se plaignit amoureusement de ce que Félix avait tardé si longtemps à le venir soulager.

Après quelques entretiens qu’ils eurent ensemble, ils résolurent de retourner tous deux à la ville, pour y secourir et aider les fidèles ; mais parce que le saint vieillard était si faible qu’il ne pouvait marcher, la charité, redoublant les forces de Félix, celui-ci le porta sur ses épaules jusqu’à la maison épiscopale où une bonne veuve, qui y était demeurée seule, prit soin de sa personne, tandis que notre Saint, de son côté, se cacha en sa propre maison, jusqu’à ce que l’orage fût apaisé ; alors l’un et l’autre, l’évêque et le prêtre, parurent publiquement pour visiter et consoler les fidèles qui avaient besoin de leur assistance.

Nouvelle persécution

Mais ce calme dura bien peu, parce que les officiers de l’empereur, retournant en la ville et apprenant que Félix y était aussi de retour, appliquèrent tous leurs soins à le chercher, et le rencontrèrent enfin sur la place, où ils lui parlèrent sans le connaître, soit que son visage leur parût changé, ou que Dieu les eût aveuglés.

Le Saint donc, voyant qu’on le cherchait, se retira promptement dans le coin d’une vieille masure ; là, par une admirable providence de Dieu, des araignées filèrent en un moment une toile si épaisse que les satellites le poursuivant ne s’imaginèrent pas qu’un homme y pût être caché : pour nous apprendre, dit saint Paulin, que quand Dieu est avec nous, les toiles d’araignées nous servent de fortes murailles, et que, quand il nous manque, les murs les plus épais ne servent pas plus à nous défendre que des toiles d’araignées. Ainsi les persécuteurs s’en retournèrent le soir tout confus, et le Saint demeura chantant le verset du Psalmiste :

« Quand je marcherais au milieu de l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, parce que vous êtes avec moi ».

Puis il entra plus avant dans les ruines de ces vieilles maisons abattues, où il demeura six mois privé du commerce des hommes, mais consolé par la visite des anges et du Roi même des anges, lequel trouva moyen d’assister son serviteur en cette solitude. Une bonne femme, voisine de ces quartiers là, par un mouvement de l’esprit de Dieu et sans savoir ce qu’elle faisait, portait chaque jour en un même endroit ce qu’il fallait pour la nourriture d’un homme.

Saint Félix recevait cette provision comme venant de la main de Dieu, et d’ailleurs, trouvait chaque nuit l’eau dont il avait besoin pour tempérer sa soif. Je ne saurais m’empêcher d’admirer les merveilles que la divine Providence opère en faveur de ses Saints ; car elles ne sont pas moindres que celles dont il favorisa les Israélites au désert, et depuis encore, le prophète Elie dans sa fuite.

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Sainte Félix de Nole
Sainte Félix de Nole

Six mois s’écoulèrent, comme nous avons dit, dans cette solitude, jusqu’à ce que la tempête ayant cessé par la mort du persécuteur (décembre 251), saint Félix parut en public et vint exhorter le peuple comme auparavant. En ce même temps, l’évêque Maxime mourut de vieillesse, accablé sous le poids des souffrances qu’il avait supportées pour Jésus-Christ : en récompense de ses fidèles services, il reçut de lui la couronne de gloire, ainsi que l’Église le reconnaît au 15 janvier.

Alors chacun jeta les yeux sur Félix pour le nommer évêque en la place du défunt ; mais son humilité lui fournit tant de raisons et d’excuses, qu’il fit tomber l’élection sur un ecclésiastique de sainte vie, appelé Quintus, qui avait été fait prêtre sept jours avant lui.

Outre cet exemple d’humilité, saint Félix ne se rendit pas moins recommandable par le mépris des biens du monde et par l’amour de la pauvreté évangélique ; car le peu qu’il avait de reste de son patrimoine lui ayant été confisqué durant la persécution, et chacun lui conseillant de le redemander au rétablissement de la paix, comme avaient fait beaucoup de chrétiens, cet amant de la croix fit une réponse digne de ce qu’il était :

« À Dieu ne plaise que je ne rentre jamais en possession des biens que j’ai perdus pour Jésus-Christ, ni que je désire les richesses de la terre, que j’ai laissées pour mieux posséder les trésors du ciel ».

De sorte qu’il s’entretint le reste de sa vie au moyen d’un petit jardin et de trois mesures de terre prises à louage, qu’il cultivait de ses propres mains, sans l’aide de personne ; il lui en restait même encore pour faire la part des pauvres. Son affection pour la sainte pauvreté ne paraissait pas moins dans ses vêtements que dans sa nourriture ; car il n’avait jamais qu’un seul habit et, quand on lui en présentait un neuf, il le donnait aussitôt à quelque autre qui en avait besoin.

Voilà quelle a été la vie de ce grand Saint. Elle se termina avec beaucoup de gloire le 14 janvier, vers l’an 256. Nous savons que quelques auteurs, pour particulariser davantage les circonstances de son heureux décès, ont dit qu’un jour de dimanche, après avoir célébré la sainte messe et donné la paix, selon la coutume, à tous les assistants, il se prosterna par terre, comme s’il eût voulu faire sa prière, et qu’en cet état, il rendit sa bienheureuse âme ; mais parce que cela se trouve plus expressément en la vie d’un autre saint Félix, Romain, nous ne croyons pas qu’on doive s’y arrêter.

Culte et reliques

Entre une infinité de merveilles qu’il plut à Notre-Seigneur d’opérer pour manifester la gloire de ce grand Saint, l’une des principales est que, ceux qui se trouvaient accusés d’un crime dont ils se disaient innocents, étaient menés au tombeau de saint Félix, près de Noie, où ils se purgeaient par serment, parce que, s’ils juraient faux, ils étaient infailliblement punis par quelque châtiment exemplaire.

Iconographie

1°) Saint Félix de Nole est représenté dans un cachot, enchaîné et couché sur des coquillages brisés ; 2°) un ange le délivre de prison pour aller secourir son évêque ; 3°) il donne ses soins à saint Maxime qu’il trouve mourant, et lui rend la vie en faisant pénétrer entre ses dents le jus d’une grappe de raisin que Dieu vient de faire pousser miraculeusement sur des ronces ; 4°) on peut encore le représenter, comme sur le sceau de Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, tenant simplement cette grappe de raisin ; ou bien 5°) ayant près de lui une grande toile d’araignée, au moyen de laquelle il fut rendu invisible aux persécuteurs qui le cherchaient ; 6°) saint Félix de Nole étant du nombre des Saints appelés par les Grecs Myroblites, c’est-à-dire dont le tombeau transsude un baume miraculeux et bienfaisant, on pourrait représenter cette particularité au moyen de quelques gouttelettes tombant d’un mausolée et recueillies soit par un prêtre, soit par des fidèles ; 7°) nous ne savons si l’art a jamais reproduit l’acte d’admirable charité du saint prêtre transportant son évêque ; on a sans doute craint le manque de noblesse ; mais que ce dévouement est beau et combien, en y songeant, l’on serait peu tenté de voir dans cette scène, autre chose que l’héroïsme de la charité.