La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Sainte Odile : Patronne des Aveugles et Sainte de l’Alsace

Découvrez sainte Odile, patronne des aveugles et sainte de l’Alsace, célèbre pour son œuvre charitable et son rôle dans la spiritualité chrétienne. ✝️ 🙏

Abbesse du monastère de Hohenbourg, VIIIe s.

Sainte Odile, également connue sous le nom de Odile de Hohenbourg, est une figure emblématique de la foi chrétienne, vénérée pour sa sainteté et ses miracles. Née au 7ᵉ siècle en Alsace, France, elle était la fille du duc d’Alsace, Etichon. Odile naquit aveugle, ce qui causa beaucoup de peine à ses parents, qui furent désolés par sa condition.

Cependant, sa mère, fervente chrétienne, refusa de la rejeter et pria ardemment pour sa guérison. Ses prières furent exaucées lorsque, le jour de son baptême, Odile retrouva la vue. Ce miracle bouleversa sa famille et renforça leur foi en Dieu.

Après cet événement, Odile décida de consacrer sa vie à Dieu et à aider les autres. Elle fonda le monastère de Hohenbourg, où elle devint abbesse. Son monastère devint un centre de piété et de charité, accueillant les pauvres, les malades et les nécessiteux.

La réputation de sainteté d’Odile se répandit rapidement, attirant de nombreux pèlerins en quête de guérison physique et spirituelle. De nombreux miracles furent attribués à ses prières, notamment des guérisons miraculeuses et des interventions divines.

Odile était également connue pour sa compassion envers les opprimés et les marginalisés. Elle plaidait pour les droits des femmes et des enfants, et elle défendait les pauvres et les malades. Son engagement envers la justice sociale et son amour inconditionnel pour autrui ont inspiré de nombreuses générations.

La vie de sainte Odile est entourée de légendes et d’histoires miraculeuses. On dit qu’elle avait le don de prophétie et qu’elle pouvait voir l’avenir. Elle aurait également été capable de multiplier la nourriture pour nourrir les affamés et de calmer les tempêtes par sa prière.

Sainte Odile est vénérée comme la sainte patronne de l’Alsace, des aveugles, des convertis et des personnes en difficulté. Son héritage spirituel continue d’inspirer les chrétiens du monde entier à vivre une vie de foi, de compassion et de service envers les autres.

En résumé, sainte Odile est une figure emblématique de la foi chrétienne, vénérée pour sa sainteté, ses miracles et son engagement envers les plus démunis. Son héritage spirituel continue d’inspirer des générations de croyants à travers le monde.

Sainte Odile : Patronne des Aveugles et Sainte de l’Alsace
Fête saint : 13 Décembre
Sainte Odile, Patronne de l'Alsace, VIIIe S.
Présentation
Titre : Abbesse du monastère de Hohenbourg, VIIIe s.
Date : VIIIe siècle
Pape : Saint Léon III

Tout le monde était dans l’attente du prodige : ce ne fut pas en vain ; le ciel obéit à la voix du saint homme. Saint Erhard imposa à la nouvelle chrétienne le nom d’Odile, c’est-à-dire fille de lumière, ou Dieu est ton soleil ; nom glorieux que Jésus-Christ lui-même avait indiqué, et qui devait rappeler sans cesse à la fille d’Adalric le bienfait dont elle avait été favorisée par le ciel. Les spectateurs de cette scène, frappés de joie et d’étonnement, bénissaient le Seigneur qui venait de faire éclater sa miséricorde et sa puissance.

Comment représente-t-on sainte Odile ?

On la représente :

1°) avec un livre ouvert sur lequel se trouvent deux yeux ;

2°) priant devant un autel pour l’âme de son père. Celui-ci est parfois conduit hors des flammes par un ange ; ou bien un rayon du ciel fait connaître à la Sainte que ses prières sont exaucées.

Quelles sont les reliques de sainte Odile ?

Aussitôt après la mort d’Odile, les habitants du pays vinrent en foule vénérer le tombeau de la sainte abbesse de Hohenbourg. L’Alsace, dont elle avait été l’ornement, la choisit pour patronne, et la montagne de Hohenbourg perdit son ancien nom pour porter celui de montagne de Sainte-Odile, sous lequel elle est maintenant désignée. Placée entre les Vosges et l’Alsace, elle domine une vaste étendue, où l’œil découvre vingt villes et plus de trois cents villages, séparés par des plaines, des forêts, des vignobles fertiles, des prairies entrecoupées de ruisseaux, au centre desquels le Rhin roule ses eaux majestueuses. Un chemin ombragé conduit au sommet de cette montagne, où le souvenir vénéré de sainte Odile s’est conservé si vivace depuis le VIIe siècle jusqu’à nos jours.

Le tombeau de sainte Odile fut ouvert pour la première fois, en 1354, en présence de l’empereur Charles IV. Ce prince, attiré par le concours des peuples qui s’y rendaient, eut aussi, la dévotion d’y aller lui-même. Le corps de la Sainte fut trouvé entier, et on en détacha la partie antérieure du bras droit pour la donner à l’empereur. Cette relique précieuse fut déposée dans l’église cathédrale de Prague, où on l’honore encore aujourd’hui. Le tombeau de la sainte abbesse fut refermé en présence de l’empereur et de l’évêque de Strasbourg, Jean de Liechtemberg. A la demande des religieuses, ils firent dresser un acte de cette première reconnaissance, et défendirent, sous les peines les plus graves, d’ouvrir désormais ce précieux tombeau.

Au XIVe et au XVe siècles, les Grandes-Compagnies, les Armagnacs et les Bourguignons envahirent successivement l’Alsace, saccagèrent Hohenbourg et en dispersèrent les religieuses. Au milieu de ces désolations, le tombeau de sainte Odile échappa cependant à la destruction, et quand l’orage fut dissipé, les religieuses se réunirent de nouveau autour de cet asile sacré et relevèrent les ruines de leur monastère. Mais la gloire de l’abbaye semblait éclipsée. La ferveur s’y affaiblit, et, en 1546, un accident y causa un incendie terrible, qui dévora tous les bâtiments.

Cette fois pourtant, Dieu sauva encore le tombeau de sa servante, et les religieux Prémontrés, établis à une demi-lieue du monastère, n’abandonnèrent point ce monument sacré. Tous les revenus des abbayes de Hohenbourg et Nieder-Münster furent annexés au domaine de l’évêque de Strasbourg, et on assigna une pension annuelle pour l’entretien de deux chanoines Prémontrés sur la sainte montagne (1569). Cependant le monastère demeura enseveli sous ses ruines, jusqu’à ce qu’il fût restauré (1607) par les soins du cardinal Charles de Lorraine et de l’archiduc Léopold. Dès lors les pèlerinages au mont Sainte-Odile recommencèrent avec une nouvelle ferveur. Mais cette prospérité fut courte. En 1622, les hérétiques envahirent l’Alsace, sous la conduite du comte de Mansfeld et du duc de Brunswick, et le monastère de Hohenbourg fut livré aux flammes. Quand les ennemis se furent retirés, François Bornius, curé d’Oberehnheim, envoya une députation sur la montagne pour examiner les ruines de l’abbaye. Les envoyés, attristés par le spectacle qu’ils avaient sous les yeux, eurent cependant la consolation de retrouver le tombeau de sainte Odile. On y remarquait les traces des coups qu’y avaient portés les soldats ; mais il était encore entier et n’avait pas été ouvert.

Cependant les chanoines Prémontrés, qui avaient quitté le mont Sainte-Odile à l’époque de l’invasion, y revinrent bientôt. L’église fut rebâtie et consacrée, en 1630, par les soins du comte Paul de Aldringen, suffragant du diocèse, qui s’efforça de remettre en honneur le culte de sainte Odile.

Les Prémontrés restèrent les fidèles gardiens du tombeau de sainte Odile. A force de courage et de persévérance, ils purent recueillir quelques aumônes pour orner les autels et les chapelles de la sainte montagne. Grâce à leurs efforts, la dévotion à sainte Odile recouvra son ancienne popularité, les pèlerins y accoururent de toute la province, et, en 1655, plusieurs princes et évêques assistèrent à la procession solennelle qui eut lieu pour l’ouverture du Jubilé. Cette dévotion ne fit qu’augmenter les années suivantes. Mais le sanctuaire de sainte Odile semblait réservé à des épreuves incessantes. En 1681, tous les édifices de la sainte montagne furent encore dévorés par les flammes, à l’exception des chapelles des Anges et des Larmes, que leur élévation au sommet d’un rocher préserva de l’incendie. Dans ce malheur cependant, les religieux ne perdirent point courage. Réduits à la plus extrême nécessité, ils continuèrent à veiller auprès du tombeau de la sainte patronne de l’Alsace, et virent encore une fois sortir de ses ruines l’église de Hohenbourg, qui fut achevée en 1692, et consacrée, en 1696, sous l’invocation de la sainte Vierge. C’est ainsi que ce monastère, dont les souvenirs étaient si chers aux Alsaciens, sortit pour la cinquième fois de ses ruines. Malgré des calamités sans nombre, des invasions cruelles, le tombeau de sainte Odile n’est presque jamais resté sans gardiens fidèles. Il a été pieusement visité dans tous les temps par les habitants du pays, chez lesquels la dévotion envers sainte Odile est comme une tradition de famille. Les pèlerins s’y rendaient en chantant de pieux cantiques, qu’ils interrompaient pour se prosterner au pied des croix échelonnées sur le versant de la montagne. Ils visitaient toutes les chapelles avec dévotion, mais particulièrement celle des Larmes, ainsi appelée, disait-on, parce que sainte Odile y avait obtenu, par ses pleurs, la délivrance de son père, condamné pour quelque temps aux expiations du purgatoire. Quand les pèlerins séjournaient sur la montagne, ils passaient la nuit dans l’église ou dans les chapelles, et y chantaient, en langue vulgaire, des cantiques sacrés. Les protestants eux-mêmes prenaient part à ces pieux exercices, et plusieurs ont trouvé sur la sainte montagne des grâces de conversion.

Le monastère de Hohenbourg fut habité par des religieuses jusqu’à l’époque de la Révolution française. En 1790, l’assemblée nationale ayant supprimé les vœux monastiques, on fit évacuer le convent de Sainte-Odile. Mais le tombeau de la sainte patronne de l’Alsace existait toujours sur la montagne. C’en était assez pour que la piété des peuples fût attirée dans ces lieux, même au milieu des plus mauvais jours. Des temps plus calmes succédèrent aux orages révolutionnaires, et la piété des Alsaciens pour leur glorieuse patronne a repris un nouvel élan. L’église qui s’élève actuellement sur le mont Sainte-Odile remonte à l’an 1692. Elle est belle et solide, et à côté du chœur, se trouvent les deux anciennes chapelles de la Croix et de Sainte-Odile. Près de là était l’ancienne demeure des religieuses. Depuis la Révolution, ces monuments ont passé entre les mains de plusieurs propriétaires. Il y a quelques années, l’église a été rendue au culte.

En 1840, le tombeau de sainte Odile fut ouvert en présence du clergé et de plusieurs médecins. L’année suivante, ses reliques furent déposées dans une grande et belle châsse, pour être exposées à la vénération des fidèles, sur l’autel même de la chapelle qui porte son nom. Cette translation eut lieu le 7 juillet 1841. Une multitude de fidèles, venus de l’Alsace, de la Lorraine et du grand-duché de Bade, s’étaient réunis, ce jour-là, sur la sainte montagne. La vieille église de Sainte-Odile était parée de branches de sapin et de guirlandes, et sa statue couronnée de fleurs. Les reliques de la Sainte étaient provisoirement déposées dans la maison conventuelle, et, sur la châsse qui les renfermait, on voyait la statue de la Sainte, couchée sur de riches coussins, tenant à la main un livre d’office, ayant la crosse abbatiale à ses côtés, et revêtue du costume sous lequel elle est représentée dans les anciens monuments. A neuf heures du matin, la procession, composée de quatre-vingts prêtres, ayant à leur tête le curé d’Oberehnheim, sortit de la chapelle de Sainte-Odile pour aller chercher les saintes reliques. Elles furent portées par six prêtres, et sur leur passage la foule s’inclinait respectueusement, en joignant les mains et en versant des larmes de joie. La châsse fut déposée dans l’église, au milieu des chants solennels. Elle y resta exposée pendant huit jours à la vénération des fidèles, et en a compté jusqu’à quinze cents dans un jour, qui vinrent rendre leurs hommages à l’auguste patronne de l’Alsace.

C’est ainsi que Dieu s’est plu à glorifier jusqu’aux temps présents la sainte fille d’Adalric. Malgré les révolutions et les désastres, ses reliques sont restées sur la montagne qu’Odile avait embaumée de ses vertus, et son nom est un de ceux que les peuples bénissent éternellement. Il est inscrit dans les martyrologes de l’Église, et le diocèse de Besançon a gardé fidèlement le culte de cette sainte fille, dont le monastère de Baume conserva, jusqu’à la fin, le souvenir vénéré. Sa fête se célèbre, dans le bréviaire bisontin, sous le rite semi-double, le 14 décembre (transférée du 13).