La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Hagiographie

Sainte Bathilde naquit en Angleterre. Toute jeune encore, elle fut vendue comme esclave, et achetée à vil prix par un seigneur français qui devint maire du palais sous Clovis II. Sa vertu et sa prudence lui gagnèrent tellement l’estime et l’affection de son maitre, qu’il se reposa entièrement sur elle du gouvernement de sa maison. Dieu, qui la destinait à quelque chose de grand, même selon le monde, permit que l’éclat de ses vertus se répandit dans toute la France. Aussi, quand le roi Clovis II fut en âge d’être marié, on ne crut pas pouvoir mieux faire que de l’unir à Bathilde, et ce choix fut universellement applaudi. Ce mariage fut célébré en 649. Bathilde, ne s’enorgueillit pas de cette auguste alliance, qui ne servit qu’à donner un nouveau lustre à son zèle pour la religion. Chargée de la régence, après la mort de son époux, elle en signala l’époque par l’entier affranchissement des esclaves, et par un grand nombre d’autres bonnes œuvres. Aussitôt que Clotaire III, son fils, fut en âge de régner, elle obtint la permission de suivre son attrait pour la solitude, et se retira à l’abbaye de Chelles, qu’elle avait fondée. Sa sortie du monde lui fit oublier le haut rang qu’elle y avait occupé. Elle vécut dans le cloitre comme une simple religieuse, où on ne la distingua que par son humilité, son obéissance et sa charité pour les malades. Dieu l’éprouva elle-même par des maladies qu’elle souffrit avec joie. Elle mourut l’an 580.

Élevons nos cœurs vers le ciel au milieu de nos occupations extérieures : animons-les de cet esprit du christianisme qui seul peut les rendre méritoires pour l’éternité ; regardons le monde comme notre ennemi, craignons les pièges qu’il tend à notre innocence, veillons sans relâche de peur que le poison contagieux des vices dont il est l’esclave ne vienne infecter nos cœurs ; allons de temps en temps aux pieds de Jésus-Christ, afin de ranimer notre ferveur et d’effacer, par nos soupirs, ces taches secrètes dont est si difficile de se préserver dans le commerce du monde.

Culte et reliques - Église et monastère de Chelles

Deux cents ans après, l’empereur Louis le Débonnaire voulut aller lui-même à Chelles, pour honorer le tombeau de sainte Bathilde et faire transférer ses précieuses reliques, de la petite église de Sainte ­Croix en celle de la Sainte-Vierge. Son corps fut trouvé entier et sans nulle marque de corruption. La nouvelle de cette merveille étant portée à Paris, on appela toute la cour pour en être témoin, et presque tout le peuple de cette ville se trouva à Chelles, pour voir plus de gloire dans ce monastère qu’il n’y en avait dans la vaste étendue de ses murs. Une religieuse fort ancienne de la maison, étant depuis longtemps privée de l’usage de ses membres, fut portée au sépulcre de la Sainte, où, après avoir fait sa prière, elle se trouva parfaitement saine, se leva sur ses pieds, et jeta un cri, disant : 

« 0 bon Jésus, je suis guérie ! 0 sainte Bathilde, je vous rends grâces de ce que vous m’avez rendu la vie !»

L’abbesse supplia l’évêque de Paris, Erchenrad, de venir à Chelles, pour disposer des reliques que chacun voulait emporter, et pour faire un procès-verbal des miracles qui s’y faisaient. Cependant, un homme, nommé Baudran, qui n’avait jamais eu l’usage de ses jambes et ne marchait que sur ses genoux, ayant appris ce qui se passait, et voulant participer aux bienfaits de la Sainte, se fit porter à l’église ; y ayant fait sa prière, il se sentit guéri et commença à marcher devant tout le monde. L’histoire porte aussi que les démons furent chassés des corps des possédés et que toutes sortes d’autres miracles furent faits à son tombeau.

L’évêque étant arrivé, et toutes choses étant disposées selon son ordre, il fit transporter le saint corps avec honneur, et ordonna qu’il fût enfermé dans une châsse. Il reposait, avant 93, sur le maitre-autel de l’abbaye, ayant à ses côtés, d’une part saint Genêt, évêque de Lyon, son aumônier ; et, de l’autre, sainte Berthille, première abbesse de ce monastère, outre sa petite filleule Radegonde, que Dieu avait retirée de ce monde à son instante prière, ainsi qu’il a été dit ; mais son saint chef avait été mis à part dans un reliquaire d’argent. 

L’an 1631, cette châsse de sainte Bathilde ayant été descendue et ouverte pour quelque occasion solennelle, six religieuses de la même abbaye, tourmentées depuis trois ans par d’étranges convulsions, furent toutes, en un moment, délivrées lorsqu’on leur appliqua les reliques de cette sainte reine ; ce fait étant reconnu pour un vrai miracle, Jean-François de Gondy, premier archevêque de Paris, consentit qu’on en fit la publication et donna permission aux religieuses d’en faire mémoire en l’office divin au même jour que cette merveille arriva, c’est-a-dire le 3 juillet.

Renseignements fournis par M. Torchet, curé de Chelles (30 août 1862).

I. Monastère. Du monastère de Chelles, autrefois si célèbre et si vaste, il ne reste plus aujourd’hui que, quelques débris qui ont subi bien des transformations : 1°) Le pavillon abbatial servant d’habitation au pro­priétaire de la majeure partie de l’immense enclos du couvent. Point d’architecture remarquable. La pierre de taille de bas en haut sans style. Rien à l’intérieur digne d’être signalé, sauf quel­ques restes de décors ; 2°) Quelques portions de l’ancienne construction bâtie pour les cellules des religieuses, et actuellement occupée par plusieurs habitants de la ville ; enfin 3°) La ferme, avec son remarquable pigeonnier, contenant deux mille chambres et ses immenses bâtiments qui en font une ferme modèle.

II. Église. – Il n’y a jamais eu à Chelles d’église ni de chapelle sous le vocable de sainte Bathilde. Il y avait autrefois trois églises à Chelles : Saint-André, première paroisse ; Saint-Georges, deuxième paroisse, desservie par les Bénédictins attachés à l’abbaye ; troisième, Notre-Dame, primi­tivement Sainte-Croix, bâtie sur le tombeau de sainte Bathilde, église abbatiale. Cette dernière fai­sait l’admiration de tous les connaisseurs ; aujourd’hui, il ne reste plus pierre sur pierre. Il y a quelques années, on en voyait encore certains vestiges : une auberge avait été construite dans une partie du sanctuaire ; le marteau démolisseur a achevé son œuvre ; tout a disparu pour faire place, cette année, à un élégant hôtel de ville. Saint-Georges a été également détruit ; il ne reste plus pour église paroissiale que l’église Saint-André, située à l’extrémité de la ville sur un monticule. Le chœur et le sanctuaire du maitre-autel et de la chapelle de la sainte Vierge sont du XVIe siècle ; la chapelle de Saint-Roch est du XIIIe et les trois nefs du XVIIe, plein cintre reposant sur des piliers ronds.

III. Reliques. – Les reliques de sainte Bathilde sont conservées avec une grande vénération ; elles ont été sauvées des fureurs révolutionnaires par la piété des Chellois ; Quand les Vandales répu­blicains firent le pillage du monastère, les habitants se portèrent en foule à l’église de l’abbaye, s’emparèrent des reliques et les transportèrent à l’église de Saint-André. Cette église a été tour à tour club révolutionnaire et grenier à foin : mais malheur à qui aurait osé mettre une main sacrilège sur la châsse ! Nous possédons le corps entier de sainte Bathilde, sauf quelques portions extraites à différentes époques et conservées religieusement dans la chapelle de Pie IX, à Rome, dans la cathédrale de Meaux et dans l’église abbatiale de Jouarre.

IV. Culte. Sainte Bathilde est honorée à Chelles avec un religieux respect. Sa fête est célé­brée, par un privilège et selon le calendrier de l’abbaye, le 30 janvier, tandis que, dans le diocèse comme à Rome, la fête est le 26 du même mois. L’affluence des fidèles est très-considérable ; les malades invoquent la bienheureuse sainte Bathilde ; on lui fait des neuvaines. La fontaine, qui fournit de l’eau à tous les particuliers, est appelée fontaine de sainte Bathilde ; elle se trouve juste au centre du pays. On dit que sainte Bathilde la fit couler par miracle, en frappant le sol d’une baguette. Cette fontaine n’a jamais tari ; dans une grande sécheresse, pour la curer, douze hommes ont été mis à l’œuvre : ils n’ont pu réussir qu’à opérer une baisse de trois pouces. Il a fallu y renoncer.

Le deuxième dimanche de juillet, on fait une procession solennelle des reliques, tant de sainte Bathilde que des autres saints. C’est la fête du pays.

L’église de Corbie possédait plusieurs reliques de sainte Bathilde, mais elles ont disparu à la Révolution. On en conserve de peu importantes à Bray-sur-Somme et à Mailly. 

Outre le Père Giry que nous avons reproduit en grande partie, à cause de ce ton de piété suave qui est comme incarnée dans son style et qu’il est Impossible de s’approprier, nous avons emprunté divers fragments aux ouvrages suivants : Vie de sainte Berthe de Blangy, par le R. Bion, prêtre de la Miséricorde ; Vies de Saints de Beauvais, par M. l’abbé Sabatier ; Vie de saint Léger, par Dom Pitra.

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Oraison

O Dieu, en qui espère toute âme qui, exilée loin de vous sur la terre, se sent vraiment veuve et désolée : daignez nous accorder que, nous livrant à la prière et à la méditation, nuit et jour, nous méritions de participer aux consolations célestes. Par J. -C. N. -S. Ainsi soit-il.

Sainte Bathilde : Vie sainte et Influence Chrétienne

Fête saint : 30 Janvier

Temps de lecture : 5 min.

Clovis 2 - Statue

Présentation

Titre : Reine de France, ✞ 685.
Date : 680
Pape : Martin Ier ; Agathon
Empereur : Clovis II

Sommaire

Pensée

Notre principale, notre seule affaire doit être de vivre pour Dieu, d’accomplir sa volonté, de travailler sans cesse à la sanctification de nos âmes, puisque c’est l’unique moyen d’arriver à !a céleste patrie.

Pratique

Soupirez souvent vers le ciel.

Priez

Pour les grands du monde : que Dieu leur inspire de donner bon exemple et de faire le bien.