Agnès était sœur de sainte Claire et moins âgée qu’elle d’environ quatre ans. L’affection la plus tendre l’unissait dès l’enfance à sa sœur aînée, et sans doute les pieux exemples de celle-ci, grâce à la vivacité de leur mutuel amour, avaient mieux pénétré son âme. Lorsque Claire eut quitté la maison paternelle, Agnès voulut être la première à la suivre sur cette voie où l’Agneau les précédait et où tant de vierges, jusqu’à la fin des temps, devaient avec elles s’attacher à ses pas. Elle s’enfuit donc, elle aussi, et rejoignit sa sœur au monastère de Saint-Ange, où elle était alors. « Je ne viens pas », lui dit-elle, en faisant allusion aux persécutions exercées contre Claire par leurs parents, « je ne viens pas fatiguer votre patience par d’inutiles reproches ; au contraire, me voici prête à demeurer pour toujours avec vous, au service du même maître ». Claire, l’embrassant avec une inexprimable tendresse, lui répondit : « Ô ma très-douce sœur, bénie soit à jamais la miséricorde de Dieu, qui m’a exaucée alors que j’étais pleine de sollicitude pour vous ! »
Mais la persécution que Claire avait vaincue se déclara plus terrible contre Agnès. Favorino, leur père, dont le cœur saignait encore du départ de sa fille aînée, fut rempli de fureur en apprenant celui de la seconde. Il réunit sa parenté, réussit à remplir de sa propre colère le cœur de douze hommes, qui prirent leurs armes et se rendirent avec lui au monastère de Saint-Ange, résolus à ramener Agnès de gré ou de force.
La douceur et les larmes qu’ils employèrent d’abord n’ayant point ébranlé la jeune sainte, ils la saisirent, la frappèrent, et l’un d’entre eux, la tirant par les cheveux, ils l’entrainèrent jusqu’au pied de la montagne que dominait le pieux asile des sœurs. Agnès ne cessait d’implorer le secours de Claire, en lui disant : « À mon secours, très-chère sœur ! ne souffrez pas que l’on m’arrache à Jésus-Christ, mon Seigneur » Claire, en effet, s’était jetée à genoux ; ses prières et ses larmes obtinrent de Dieu une assistance miraculeuse, et le ciel manifesta que c’était bien lui qui avait ravi au monde ces deux vierges. Soudain Agnès devient si lourde, qu’on ne peut la transporter ni lui imprimer le moindre mouvement, et les douze hommes qui l’emmènent épuisent en vain leurs forces sans lui faire faire un pas de plus. Un de ses oncles, rendu plus furieux par ce prodige, saisit son épée pour ôter la vie à cette innocente colombe ; mais une puissance invisible raidit son bras, et au même instant, il se sentit pris d’intolérables douleurs, dont il guérit seulement après plusieurs jours par l’effet des prières d’Agnès. En même temps se présenta Claire, demandant qu’on lui rendit cette tendre victime. On n’eut garde de la lui refuser, et les deux sœurs rentrèrent dans leur asile
Peu de jours après, saint François les plaçait dans ce monastère de Saint-Damien, que leurs vertus devaient rendre à jamais illustre, et pour fiancer Agnès à Jésus-Christ, il lui coupa les cheveux. Agnès suivit de près sa sœur aînée sur la voie de la plus haute perfection. Elle portait un rude cilice sur sa chair délicate et ne se nourrissait presque jamais que de pain et d’eau ; en même temps qu’elle se traitait elle-même avec cette rigueur, elle montrait pour toutes ses compagnes une bonté sans égale. Son assiduité à la prière et aux exercices monastiques était admirable ; aussi Dieu la favorisa-t-il de ses grâces les plus privilégiées, et un jour sa sœur Claire la vit, dans un coin du chœur où elle s’était mise pour prier, élevée de terre et la tête ornée d’une triple et mystérieuse couronne. Elle fut aussi quelquefois favorisée de la visite du saint Enfant Jésus, auquel elle avait la plus tendre dévotion.
Le séraphique Père, reconnaissant qu’une vierge si sainte était appelée par le divin Sauveur à lui préparer de nouvelles épouses, l’envoya d’abord à Florence, où plusieurs jeunes personnes s’étaient déjà réunies pour imiter la vie angélique des pauvres Dames de Saint-Damien. Ce fut de là qu’Agnès écrivit à Claire cette lettre devenue célèbre, où elle exprime si vivement sa douleur de se sentir séparée de sa sœur. Outre ce monastère de Florence, Agnès en fonda un grand nombre d’autres dans la Péninsule, notamment ceux de Venise et de Mantoue.
Après une vie pleine de travaux et des plus héroïques vertus, elle revint auprès de la sœur qu’elle avait tant aimée ; mais ce fut pour assister au spectacle solennel de ses derniers instants, où la Reine des cieux vint avec un chœur des vierges bienheureuses annoncer l’éternelle gloire à cette incomparable amante de son divin Fils. Agnès, qui avait autrefois si douloureusement senti sa séparation d’avec sa sœur, ne tarda pas à la rejoindre au banquet des noces de l’Agneau ; elle mourut trois mois après elle, le 16 novembre 1253, dans ce couvent de Saint-Damien, qui avait été pour elle l’école de la sainteté. Pie VI a approuvé son culte en 1777.
Dieu, par les miracles. excite notre foi et nous attire à lui. 1° Les miracles ne doivent pas être crus à la légère ; ils ne méritent que le degré de croyance qui est dû à l’autorité du témoignage dont leur certitude dépend. Ceux-là seuls sont de foi, qui sont rapportés dans les saintes Écritures, ou que l’Église a reconnus dans les formes canoniques. À la vue, au souvenir d’un miracle, nous devons louer Dieu, l’adorer, l’aimer, l’honorer dans les Saints.
Sainte Agnès d’Assise, modèle de pureté et de charité, intercédez pour nous afin que nous suivions Jésus-Christ avec la même fidélité et amour. Amen.
Si vous souhaitez approfondir votre connaissance des vies des saints, explorez notre collection d’ebooks dédiée aux figures chrétiennes emblématiques. Ces ouvrages vous offrent une vision plus complète des parcours spirituels inspirants à travers les âges.
Ne manquez aucun de nos articles quotidiens ! Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir l’article du jour directement dans votre boîte mail, ainsi que des offres exclusives sur nos ebooks et des contenus supplémentaires.
Découvrez de superbes œuvres de l'artiste contemporain Emmanuel Mathiss de la Citadelle. Parcourez ses photographies d'art, achetez des œuvres originales et des impressions haut de gamme.
La Vie des Saints| Multipurpose WP Theme with Elementor Page Builder. | © 2020 Kava Inc. | Privacy Policy