Ce Martyr est un des plus célèbres de tout l’Orient, et les Grecs lui ont donné tant de louanges et ont bâti tant d’églises en son honneur, qu’il est juste que nous fassions connaître la grandeur de son mérite. On l’appelle ordinairement Tiro, qui veut dire « nouveau soldat », pour le distinguer d’un autre Théodore, vieux soldat, dont nous avons donné les Actes au 7 février. On l’appelle aussi l’Amaséen, à cause de la ville d’Amasée (aujourd’hui Amasieh, ville de la Turquie d’Asie, dans le pachalik de Siwas), où il a enduré le martyre. Comme il faisait partie de la légion des Marmarites, il fut envoyé en garnison dans cette ville. La persécution y était fort grande contre les chrétiens, et, comme il ne cachait nullement sa religion, et qu’au contraire, il se disait librement serviteur de Jésus-Christ, il fut bientôt saisi et présenté à son capitaine. Ce barbare lui fit diverses interrogations auxquelles le Saint répondit toujours avec une sagesse et une vigueur merveilleuses. On vit bien par là qu’il n’était guère disposé à changer de résolution. Néanmoins, parce qu’il était jeune, brave, bien fait et d’un abord fort agréable, on ne fit que le menacer et on le laissa en liberté.
Théodore se servit de cet avantage pour fortifier les autres confesseurs et pour les animer au martyre ; et, voulant signaler son zèle et la haine qu’il portait à l’idolâtrie par quelque action qui jetât le trouble et la confusion parmi les païens, il mit le feu à un temple dédié à Cybèle, que ces pauvres aveugles appelaient la Mère des dieux. Il ne se cacha pas pour cela et il ne nia point non plus son action ; mais, ayant été arrêté, il avoua franchement qu’il était l’auteur de cet incendie, et qu’il l’avait fait pour empêcher les sacrilèges que l’on commettait tous les jours en ce lieu d’abomination. Le juge de l’endroit, nommé Publius, prit connaissance du fait, et, ne pouvant persuader à Théodore de condamner cet attentat, d’en avoir du regret et de le réparer en adorant les divinités de l’empire, il le fit fouetter très-cruellement et ensuite enfermer dans un cachot, avec ordre de ne rien lui donner à manger, mais de le laisser mourir de faim.
La nuit, Notre-Seigneur lui rendit visite, le consola, et l’assura qu’il le nourrirait lui-même, sans qu’il eût besoin d’un aliment corruptible. Cette visite lui donna tant de joie, qu’il se mit à chanter les louanges de son souverain Seigneur ; et, à l’instant même, les anges parurent dans sa prison, revêtus de robes blanches pour chanter avec lui des cantiques de joie. Les geôliers et les gardes virent eux-mêmes ce spectacle. Publius, qui l’avait condamné, le vit aussi ; mais ni les uns ni les autres ne se convertirent ; seulement, ils lui donnèrent tous les jours une once de pain et un vase d’eau, plutôt pour prolonger son martyre que pour empêcher sa mort ; mais le Saint, à qui Notre-Seigneur avait promis d’être lui-même son nourricier, refusa ces offres.
On le tira donc du cachot, on lui fit de grandes promesses, on le pressa vivement de condescendre aux volontés des empereurs ; on lui dit même que s’il feignait seulement la moindre soumission, on s’en contenterait, et qu’on le laisserait ensuite vivre en liberté. Il se moqua généreusement de toutes ces propositions impies, et protesta qu’on ne tirerait jamais de lui une seule parole ni un seul geste contre la fidélité qu’il devait à son souverain Seigneur. Cette réponse fit qu’on le fouetta et qu’on lui déchira tout le corps avec des crochets de fer ; après quoi, pour lasser sa patience, on lui brûla les côtés avec des torches ardentes. Enfin, Publius, ne pouvant plus souffrir les louanges qu’il donnait à Jésus-Christ dans la plus grande rigueur de ses tourments, le condamna à être brûlé tout vif. Les bourreaux tirèrent du bois des bains publics qui étaient aux environs, et, ayant lié le généreux Confesseur de la foi, ils allumèrent un grand feu autour de lui. Alors Théodore se munit du signe de la croix, et, plein de foi, d’espérance et de pur amour de son Dieu, il lui rendit sa belle âme, chargée de mérites et de triomphes. Les chrétiens le virent monter au ciel comme un rayon de feu et de lumière.
Une femme fort pieuse, nommée Ensébie, ayant obtenu le corps du saint Martyr, l’embauma l’ensevelit dans un suaire fort blanc et l’emporta à Euchaite, ville épiscopale, dépendante de la métropole d’Amasée, où elle l’enterra dans sa propre maison. C’est aussi le lieu où saint Théodore le capitaine fut enterré : ce qui fait que, selon la remarque du cardinal Baronius, on confond souvent l’un et l’autre, et on attribue à celui du mois de février, ce qui appartient à celui du mois de novembre. C’est surtout depuis les Croisades que son culte s’est répandu en Occident. On le représente : 1° avec l’armure des soldats de Dioclétien : un vitrail de la cathédrale de Chartres reproduit cette caractéristique ; 2° brûlé vif par ordre des persécuteurs, pour le punir d’avoir mis le feu à un temple d’idoles ; 3° monté sur un cheval blanc ; 4° couronné d’épines : on raconte qu’il aurait enduré ce supplice avant celui du feu ; 5° tenant à la main un fouet plombé, parce qu’il éprouva, dit-on, ce supplice, quoiqu’il n’a expiré que dans les flammes ; 6° une torche à la main, parce qu’il incendia un temple païen. Il est patron de Brindes et de Coulanges-lès-Nevers (Nièvre), On l’invoque contre les orages.
Dieu, par les miracles. excite notre foi et nous attire à lui. 1° Les miracles ne doivent pas être crus à la légère ; ils ne méritent que le degré de croyance qui est dû à l’autorité du témoignage dont leur certitude dépend. Ceux-là seuls sont de foi, qui sont rapportés dans les saintes Écritures, ou que l’Église a reconnus dans les formes canoniques. À la vue, au souvenir d’un miracle, nous devons louer Dieu, l’adorer, l’aimer, l’honorer dans les Saints.
Ô saint Théodore Tiro, fidèle serviteur du Christ, donnez-nous la force de persévérer dans la foi et de combattre le mal avec un zèle ardent. Priez pour nous !
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