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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques

Illustration de Saint Sérapion, moine martyr du 13e siècle, attaché à une croix de Saint André à Alger, dans un style combinant influences comics et Art Déco.

Saint Sérapion, Martyr de la Merci à Alger

Un des patrons de Barcelone et de l'Ordre de Notre-Dame de la Merci.
Date : 1240
Fête : 14 novembre
Pape : Grégoire IX

Sérapion, anglais de nation, d’une illustre famille, naquit vers la fin du XIIe siècle, fut élevé à la cour du duc d’Autriche et embrassa d’abord la profession des armes. Étant parti pour l’Espagne avec le duc qui portait secours au roi de Castille contre les Maures, il s’engagea au service d’Alphonse IX et demeura dans la Péninsule, voulant consacrer sa vie à combattre les ennemis du nom chrétien. Il porta les armes durant quelques années ; mais, un jour, avant de rencontrer des religieux de l’Ordre récemment fondé de Sainte-Marie de la Merci, qui venaient d’un pays occupé par les infidèles, avec de nombreux captifs qu’ils avaient rachetés, son cœur fut touché à cette vue, et il commença à sentir naître en lui le désir d’embrasser cette sainte milice.

Reçu dans l’Ordre par saint Pierre Nolasque, à Barcelone, il se livra dès lors avec beaucoup d’ardeur à la pratique de toutes les vertus ; il s’exerça sans relâche à l’oraison, à l’humilité, à la mortification et à la chasteté. Zélé pour le salut des âmes, il en retira plusieurs de la corruption du vice pour les rendre à la vertu : il convertit en particulier beaucoup de femmes perdues. Il mérita d’être choisi plusieurs fois par ses supérieurs pour aller chez les infidèles traiter du rachat des captifs, et chacun de ses voyages fut couronné d’un plein succès. Le saint fondateur de son Ordre, Pierre Nolasque, lui confia la direction des novices, parmi lesquels se trouvait saint Raymond Nonnat ; mais le désir d’établir le nouvel Ordre dans sa patrie le fit repasser en Angleterre. Pendant la traversée, il fut pris par des corsaires qui le dépouillèrent et l’accablèrent de mauvais traitements. Son zèle pour le salut des âmes l’ayant porté à faire des remontrances à ces brigands sur les blasphèmes qu’ils proféraient, et sur les désordres auxquels ils se livraient sans retenue, ils furent tellement irrités, qu’après l’avoir battu au point de le laisser pour mort, ils le jetèrent à la mer. Il parvint, avec le secours de Dieu, à gagner la côte, et il se rendit à Londres, d’où il passa en Irlande et en Écosse. Il fut persécuté dans ce dernier royaume, et retourna en Espagne.

Saint Pierre Nolasque l’envoya presque aussitôt après à Alger avec un autre religieux nommé Béranger. Il délivra quatre-vingt-sept captifs. espagnols qu’il se proposait de ramener dans leur patrie. Mais ceux des autres nations, voyant que leur délivrance était ajournée, vont trouver Sérapion, lui exposent leur condition misérable, et le danger où ils sont de perdre la foi, par suite des mauvais traitements qu’on leur inflige pour les contraindre à l’apostasie. Le saint religieux forme alors la résolution de laisser partir son confrère avec les captifs rachetés, et de rester lui-même parmi ces malheureux pour les soutenir et les consoler, tandis que l’on recueillerait l’argent nécessaire à leur délivrance. Cependant, comme il annonçait librement la vraie foi aux infidèles, et qu’il opérait des conversions parmi eux, le chef des Maures le fit charger de fers, jeter dans un cachot et battre cruellement. Bientôt après, une sentence de mort fut portée contre lui : il fut mis en Croix, et tous les membres de son corps furent coupés, articulation par articulation ; pendant son supplice il répétait cette prière : « Seigneur, ne livrez pas aux bêtes les âmes de vos confesseurs : sauvez les âmes que vous avez rachetées de votre précieux sang ». Enfin, il eut la tête tranchée, et s’envola au ciel pour recevoir la couronne du martyre, l’an 1240. Benoît XIII a approuvé son culte le 14 juillet 1728.

On le représente : attaché par les Maures sur une croix de saint André, où on lui ouvre le ventre pour en extraire les entrailles que l’on dévide sur un treuil (un des tableaux de la galerie espagnole du Louvre, sous Louis-Philippe, retraçait ce supplice) ; lié sur une croix en sautoir, avec les quatre membres tranchés au-dessus des coudes et des cuisses.

Dieu, par les miracles. excite notre foi et nous attire à lui. Les miracles ne doivent pas être crus à la légère ; ils ne méritent que le degré de croyance qui est dû à l’autorité du témoignage dont leur certitude dépend. Ceux-là seuls sont de foi, qui sont rapportés dans les saintes Écritures, ou que l’Église a reconnus dans les formes canoniques. À la vue, au souvenir d’un miracle, nous devons louer Dieu, l’adorer, l’aimer, l’honorer dans les Saints.

Oraison

Seigneur, par l’intercession de Saint Sérapion, accorde-nous la force de demeurer fermes dans la foi face aux persécutions et aux épreuves.

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