Saint Pierre Chrysologue, surnommé « l’homme à la parole d’or », fut un évêque remarquable de Ravenne, en Italie, au Ve siècle. Connu pour son éloquence exceptionnelle, sa sagesse pastorale et son zèle contre les hérésies, il laissa une marque indélébile dans l’Église. Il est honoré comme Docteur de l’Église, et son engagement envers la foi catholique en fait l’un des évêques les plus respectés de son temps.
Pierre Chrysologue naquit à Imola, une ville de la région de Romagne, en Italie, au début du Ve siècle. Dès sa jeunesse, il manifesta une grande piété et un amour des études religieuses. Formé à la fois dans les lettres et dans la vertu, il fut ordonné diacre par l’évêque Corneille d’Imola, qui avait reconnu en lui un homme aux dons spirituels exceptionnels.
Cependant, c’est son élection comme archevêque de Ravenne qui est marquée par une intervention divine. Après le décès de Jean, évêque de Ravenne, le clergé et le peuple de cette ville élurent un ecclésiastique nommé Jean pour lui succéder. Ils envoyèrent des délégués à Rome pour demander au pape Saint Sixte III de confirmer cette élection. Pendant leur voyage, le pape eut une vision dans laquelle l’apôtre Pierre et Saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne, lui indiquèrent que la nomination divine n’était pas celle de l’élu Jean, mais celle du diacre Pierre d’Imola.
Lorsque les délégués de Ravenne arrivèrent à Rome en compagnie de Pierre et de l’évêque Corneille, Saint Sixte III leur expliqua la volonté divine. Bien que surpris par cette annonce, le clergé et le peuple de Ravenne acceptèrent Pierre Chrysologue comme leur nouveau pasteur, reconnaissant l’origine céleste de son élection.
Bien qu’il eût été désigné par une vision céleste, Pierre Chrysologue fut profondément réticent à accepter la charge de l’épiscopat, considérant son insuffisance personnelle pour un tel office. Néanmoins, sous l’insistance du pape et reconnaissant la volonté divine, il finit par se soumettre humblement à sa nouvelle mission.
Dès le début de son ministère, il s’adressa à ses fidèles avec des mots empreints de tendresse et de sollicitude. Il se considérait comme un médecin des âmes, un pasteur prêt à guider ses brebis, et un père spirituel veillant au salut éternel de son peuple. Par son humilité et sa profonde piété, il gagna rapidement l’affection et le respect de ses diocésains.
C’est par ses sermons que Saint Pierre Chrysologue se fit connaître. Son éloquence captivante lui valut le surnom de « Chrysologue », signifiant « parole d’or ». Ses homélies, pleines de sagesse et de profondeur théologique, avaient un impact considérable sur ses fidèles. Ses discours, empreints de clarté et de compassion, touchèrent les cœurs et encouragèrent la conversion de nombreux âmes.
Saint Pierre Chrysologue fut non seulement un pasteur attentif, mais aussi un ardent défenseur de la foi catholique contre les hérésies qui menaçaient l’Église de son temps. Il vécut durant une période où l’hérésie d’Eutychès commençait à se répandre. Eutychès, prêtre hérétique, prétendait que les deux natures, humaine et divine, du Christ se confondaient, et que Jésus n’avait qu’une seule nature après l’Incarnation.
Cherchant à rallier des évêques à sa cause, Eutychès écrivit à plusieurs d’entre eux, dont Saint Pierre Chrysologue. Ce dernier, conscient de la gravité des erreurs d’Eutychès, répondit avec fermeté et sagesse, l’exhortant à souscrire à la doctrine du Saint-Siège. Cette réponse fut si claire et juste qu’elle fut incluse dans les Actes du Concile de Chalcédoine, confirmant l’autorité doctrinale de l’Église romaine.
Saint Pierre Chrysologue ne se contenta pas de lutter contre les hérésies ; il s’attacha également à éradiquer les superstitions païennes qui persistaient encore dans certaines parties de son diocèse. Il utilisa son éloquence pour prêcher contre les pratiques païennes, notamment l’usage de masques lors des festivités en l’honneur de divinités anciennes et les jeux du cirque, vestiges du paganisme. Grâce à ses sermons persuasifs, ces coutumes païennes furent progressivement abandonnées.
En parallèle, il s’occupa de la construction et de la restauration d’églises dans son diocèse. Parmi ses œuvres notables figure la construction de l’église Saint-André à Ravenne, ainsi que la dédicace d’autels et d’églises en l’honneur de divers saints. Son souci pour les bâtiments sacrés reflétait son désir de voir la foi chrétienne s’enraciner dans tous les aspects de la vie de ses fidèles.
Vers la fin de sa vie, Saint Pierre Chrysologue ressentit que son temps sur terre touchait à sa fin. Ayant une dévotion particulière pour Saint Cassien, martyr, il se rendit à Imola pour prier dans une église dédiée à ce saint, implorant la grâce de terminer sa vie en paix. C’est dans cette ville qu’il tomba malade, exhortant ceux qui l’entouraient à demeurer fidèles aux commandements de Dieu et à choisir un bon évêque pour lui succéder.
Saint Pierre Chrysologue rendit paisiblement son âme à Dieu le 2 décembre, probablement en l’an 450. Conformément à son souhait, il fut enterré dans l’église de Saint-Cassien à Imola. Plus tard, un bras du saint fut transféré à Ravenne, où il est conservé dans un précieux reliquaire.
Saint Pierre Chrysologue demeure un exemple éclatant de dévouement pastoral, de courage doctrinal et de charité. Ses homélies, simples mais profondes, continuent d’inspirer l’Église, et sa défense inébranlable de la foi catholique face aux hérésies rappelle l’importance de la vérité. Il fut canonisé par la voix du peuple, et l’Église l’honore comme Docteur de l’Église.
Pour l’explication des saintes Écritures, il faut toujours s’en tenir à l’enseignement traditionnel de l’Église. 1°. Quiconque ne marche point à la lumière de ce flambeau ne peut manquer de s’égarer ; l’expérience ne l’a que trop prouvé. 2° Les hommes mêmes les plus habiles, s’ils dédaignent de suivre cette lumière, deviennent le scandale de l’Église, au lieu de contribuer à l’instruction des fidèles.
Nous avons de lui un certain nombre de sermons. La plupart sont sur l’Écriture dont il explique le texte avec autant d’agrément que de netteté. Il en donne ordinairement le sens littéral, puis l’allégorique, auquel il joint quelques réflexions morales. Il explique l’Écriture, non de suite, mais ce qu’on en avait lu dans l’Église le jour qu’il prêchait. Il y a aussi des discours où il traite exprès du jeûne, de l’aumône, de la prière, de l’Oraison dominicale, du Symbole ; d’autres où il déclame contre l’hypocrisie, l’envie, l’avarice. Il y en a peu de dogmatiques ; ce n’est que comme en passant qu’il s’explique sur quelques-uns de nos mystères. Il a fait toutefois des homélies sur les jours de Noël, de l’Épiphanie et de Pâques. Nous en avons aussi de lui sur les fêtes des Innocents, de saint André, de saint Thomas, de saint Jean-Baptiste, de saint Matthieu, de saint Étienne, de saint Laurent, de saint Cyprien, de saint Apollinaire, et de quelques autres. Tous ces discours paraissent travaillés, les termes en sont choisis, mais souvent peu usités, les comparaisons justes, les descriptions suivies, ce qui suppose de l’étude et de la réflexion. Il en a fallu aussi pour une quantité de jeux de mots, qui paraissent avoir été du goût de saint Chrysologue. La plupart de ses pensées sont belles ; mais il y en a qui cessent de plaire quand on les approfondit ; d’autres qui sont tirées de loin et qui viennent moins bien au sujet. Son style est extrêmement serré et coupé, ce qui le rend obscur et embarrassé. Il y a trop de tours, et trop peu de naturel. Il prêcha le cent trente-huitième discours dans un diocèse étranger, à la prière d’un évêque qu’il appelle le père et le maître commun. Il témoigne dans ce discours un grand fonds d’humilité et de modestie ; il en fait paraître dans tous les autres, traitant ses auditeurs avec autant de ménagement que de charité.
Il y a des manuscrits qui attribuent à saint Chrysologue un sermon sur la Naissance de Jésus-Christ, qui est le cent vingt-quatrième dans l’appendice de ceux de saint Augustin ; mais le style en est enflé, et n’est point coupé comme celui de ce Père. On trouve au contraire son génie et son style dans les sermons soixante-treizième et quatre-vingt-dix-septième du même appendice. L’un est sur le Jeûne et la Prière, l’autre sur la Paix. Ils ne paraissent achevés ni l’un ni l’autre. Le soixante-unième de cet appendice est le cinquante-troisième dans les éditions de saint Chrysologue, mais beaucoup plus long, et avec plusieurs variantes. Il est encore sur la Paix. Le Père Labbe en cite un sur la Nativité de la Vierge. Nous ne l’avons pas ; et il y aurait lieu de croire qu’il n’est point de saint Chrysologue, puisqu’on ne célébrait point cette fête de son temps ; si l’on ne savait que l’on a corrompu les inscriptions de ses discours, et que, dans les manuscrits, il n’y en a aucun qui soit intitulé de quelque fête de la sainte Vierge. Aussi Dominique Mita, qui, dans son édition, a suivi exactement les manuscrits, ne donne point au sermon cent quarante-deuxièmes l’intitulation de discours sur l’Annonciation de la Vierge qu’il porte dans les éditions ordinaires. Trithème attribue plusieurs lettres à saint Chrysologue. Nous n’avons que celle que ce Père écrivit à Eutychès. On voit, par la cent douzièmes de Théodoret, que les Orientaux écrivirent à ce Père, en l’an 431 ; mais on ne lit nulle part qu’il leur ait fait réponse.
La lettre à Eutychès a été imprimée avec les Actes du concile de Chalcédoine dans les recueils des conciles. Pour ce qui est de ses sermons, ils ont été donnés, premièrement à Cologne, en 1541, puis en 1607, en 1678 ; à Paris, en 1585 ; à Anvers, en 1618 ; à Lyon, en 1636 ; à Rouen, en 1640 ; à Boulogne, en 1643 ; à Toulouse, en 1670 ; à Paris, en 1614 et 1670, avec les œuvres de saint Léon, et dans les Bibliothèques des Pères. La meilleure édition des sermons de saint Chrysologue est celle que donna, en 1750, à Venise, en un vol. In-folio., Sébastien Paul ; elle a été réimprimée à Augsbourg, en 1758, in-folio., et, en dernier lieu, dans la Patrologie latine, tome LII. On trouve ici : 1°) une préface de Paulus ; 2°) une vie de saint Pierre, d’après le Pontifical d’Agnelli, édité par Bacchinius, avec des observations sur cette vie par ce dernier ; 3°) sa Vie par Châtillon (Castillus) ; 4°) une autre Vie par Dominique Mita ; 5°) témoignages en faveur de saint Pierre ; 6°) notice littéraire par Schœnemann ; 7°) dissertation sur la métropole ecclésiastique de Ravenne, par J.A Amadésius ; 8°) remarques critiques sur l’authenticité de quelques-uns des discours. Viennent ensuite : 1° les discours au nombre de cents soixante-seize, avec notes ; 2° un appendice qui contient les sermons qui avaient été attribués à ce Père, au nombre de sept. La lettre à Eutychès se trouve dans ce volume, à la col. 71 et suiv. On la lit aussi parmi les témoignages et dans les lettres de saint Léon le Grand, édition de Ballérini, où elle est la vingt-cinquième.
Ô Dieu, qui as donné à Saint Pierre Chrysologue la grâce de prêcher Ta parole avec sagesse et éloquence, accorde-nous, par son intercession, d’écouter avec humilité la voix de l’Évangile et de suivre fidèlement Tes commandements. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
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