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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

La Vie des Saints Webp

Hagiographie

Ce Saint Paul naquit dans la basse Thébaïde en Égypte, vers l’an 227. On le vit toujours, dès sa plus tendre jeunesse, doux, modeste, et craignant Dieu. L’empereur Dèce ayant excité une cruelle persécution l’an 250, Paul, pour mettre sa foi en sûreté, commença par se cacher ; puis il se sentit inspiré de vivre tout à fait dans la retraite. Il s’enfuit donc au désert, et s’arrêta dans une caverne auprès de laquelle étaient une fontaine et un palmier dont les feuilles lui fournissaient le vêtement, et les fruits la nourriture. Il vécut ainsi jusqu’à l’âge de quarante-trois ans. Le reste de sa vie, il fut nourri, comme l’avait été autrefois le prophète Elie, par un corbeau qui lui apportait chaque jour la moitié d’un pain. On n’a point de détails sur les longues années qu’il passa au désert. Il avait déjà cent treize ans, lorsque saint Antoine, alors âgé de quatre-vingt-dix ans, averti par une révélation, vint dans sa solitude. Les deux ermites s’embrassèrent, et, s’étant assis au bord de la fontaine, ils s’entretenaient des choses du ciel, lorsque le corbeau apporta un pain entier. Après un frugal repas, ils passèrent la nuit en prières. Le lendemain, Paul pria Antoine de lui aller chercher le manteau de saint Athanase ; mais, à son retour, il trouva le saint ermite à genoux, sans mouvement et sans vie. Il enveloppa son corps dans le manteau, et deux lions venus du désert ayant creusé une fosse, il l’y déposa, après avoir récité les prières de l’Église, l’an 342.

Estimez la vie religieuse. Une entière séparation du commerce des hommes est une de ces voies extraordinaires que Dieu n’emploie qu’à l’égard de quelques âmes privilégiées ; un état aussi parfait n’est que pour ceux qui se sont en quelque sorte familiarisés avec la pratique des plus sublimes vertus, et qui, par l’habitude de la contemplation, ne tiennent plus aux choses terrestres ; sans ces marques de vocation, le cloître n’offrirait que des illusions, des mécomptes, et enfin des scandales.

Comme représente-t-on saint Paul de Thèbes ?

Il est facile de reconnaître saint Paul, premier ermite, au corbeau qui lui apporte la moitié d’un pain ou qui en apporte un tout entier, lorsqu’il a saint Antoine pour convive ; au palmier qui lui fournit un toit pour s’abriter, des dattes pour se nourrir et des feuilles pour se tresser un grossier vêtement ; aux lions qui creusent sa fosse, sous les yeux et la main bénissante de saint Antoine. Les vanniers et fabricants de nattes l’ont adopté pour leur patron : on s’explique facilement le motif de ce choix.

Quelles sont les reliques de saint Paul de Thèbes ?

Saint Antoine ne fut pas seulement cru de ses disciples en ce qu’il dit de saint Paul, mais toute l’Église catholique déféra aussi à son témoignage, établissant une fête en l’honneur de cet incomparable solitaire.

Pour saint Jérôme, voici comme il termine sa vie :

« Je demande à ceux qui ont tant de biens qu’ils n’en savent pas le compte, qui bâtissent des palais de marbre, qui enferment dans un seul collier de diamants ou de perles, le prix de plusieurs riches héritages, ce qui n’a jamais manqué à ce vieillard tout nu ? Vous buvez dans des coupes de pierres précieuses, et lui, avec le creux de sa main, satisfaisait à sa soif. Vous êtes revêtus de toiles d’or, et lui n’a pas eu le plus vil habit que vous pourriez donner à un esclave ; mais, par un changement étrange, le paradis a été ouvert à cet homme si pauvre, et vous, avec votre magnificence, serez précipités dans les flammes éternelles. Tout nu qu’il était, il a conservé cette robe blanche dont Jésus-Christ l’avait revêtu au baptême, et vous, avec ces habits somptueux, vous l’avez perdue. Paul n’étant couvert que d’une vile poussière, se relèvera un jour pour ressusciter en gloire ; et ces tombeaux si élaborés et si superbes qui vous enfermeront sur la terre, ne vous empêcheront pas de brûler misérablement dans les enfers. Ayez, je vous supplie, pitié de vous-mêmes, et ne portez pas au moins votre vanité plus loin que le sépulcre. Qui que vous soyez qui lirez ceci, je vous conjure de vous souvenir du pécheur Jérôme, lequel, si Dieu lui en avait donné le choix, aimerait incomparablement mieux la tunique de Paul avec ses mérites, que la pourpre des rois avec toute leur puissance ».

Ce sont à peu près là les paroles de saint Jérôme, elles peuvent être le sujet d’une méditation très-profonde. Il ne serait pas moins utile de considérer quelles sont les voies dont Dieu s’est servi pour porter Paul à une perfection si éminente : la persécution des tyrans, l’envie de son beau-frère, le danger de la mort, la fuite dans les déserts, la solitude et le silence perpétuel ; l’oraison assidue et la conversation continuelle dans le ciel.

Au reste, si nous n’avions eu pour historien de cette vie un auteur aussi célèbre que le grand saint Jérôme, nous n’eussions pas osé avancer les choses surprenantes que nous avons rapportées ; mais ayant un si illustre Docteur pour garant, nous n’avons point fait difficulté de raconter ce que lui-même a bien voulu écrire pour l’instruction des fidèles.

Quant aux reliques de ce bienheureux ermite, elles sont demeurées dans le tombeau où saint Antoine les inhuma jusqu’à ce que, vers le milieu du XIIe siècle, par les ordres de l’empereur Manuel Comnène, elles furent apportées à Constantinople, à la réserve de son chef, qui fut transféré à Rome. On les transféra de Constantinople à Venise, en 1240. Dans le siècle suivant, le bienheureux Eusèbe de Strigonie, seigneur hongrois, ayant vendu ses biens pour les donner aux pauvres, se retira dans les forêts de ce pays. Plusieurs personnes s’étant jointes à lui, il fonda le monastère de Pisilie, sous le titre de Saint-Paul, premier ermite, mais sous la règle des chanoines réguliers de saint Augustin. Louis Ier, roi de Hongrie, qui favorisait beaucoup ces ermites, et avait une grande dévotion pour saint Paul, envoya solennellement chercher à Venise une grande partie des reliques du Saint et leur en confia la garde, près de Bude (1381). Le monastère de Cluny et la sainte chapelle de Bourbon, en France, possédaient aussi, avant la révolution de 1793, des parties notables du corps de saint Paul, ermite.

Toute l’Église fait sa fête, avec office double, par ordre du Pape Pie V, le 15 de janvier, parce que le dixième, qui est le jour de son décès, est rempli par les Octaves de l’Épiphanie, durant lesquelles il n’est point permis de faire l’office d’aucun Saint, s’il n’est patron ou titulaire.

Oraison

Dieu, qui nous remplissez de joie par la solennité de la fête du bienheureux Paul, ermite, daignez nous accorder d’imiter les actions de celui dont nous honorons la mémoire. Par J. -C. N. -S. Ainsi soit-il.

Saint Paul de Thèbes

1er ermite

Saint Paul de Thèbes, José de Ribera (1640)

Présentation

Fête saint : 15 Janvier

Temps de lecture : 4 min.

Date : 229-342
Pape : Saint Urbain Ier ; saint Jules Ier
Empereur : Alexandre Sévère ; Constance II ; Constant Ier

Sommaire

Pensée

Si Dieu n’est pas le principe comme la fin de toutes nos actions, si nous n’agissons pas dans une dépendance continuelle de la divine volonté, qui nous demande notre coeur d’abord, qu’est-ce sinon nous détourner de notre but, perdre notre temps, et nous préparer le plus sombre avenir ?. . .

Pratique

Recherchez en toutes choses l’ordre de la volonté de Dieu, c’est le moyen de vous épargner bien des regrets et des peines.

Priez

Pour les infortunés qui se livrent aveuglément à une fatale dissipation.