La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Hagiographie

La grande vénération qu’on a pour saint Nicolas depuis tant de siècles, chez les Grecs et chez les Latins, et cette multitude de temples bâtis sous son invocation, sont des témoignages incontestables de son éminente sainteté. Il est regardé comme le patron des enfants, parce qu’il fut sans doute lui-même, dans ses premières années, un modèle d’innocence et de vertu. On rapporte d’ailleurs qu’il prenait un plaisir extrême à former cet âge tendre à la piété, et que trois jeunes filles se trouvant en danger de perdre leur innocence, il s’employa efficacement pour les en retirer et les mettre en état de s’établir honnêtement. Il était abbé d’un monastère où il s’était retiré, quand il fut élu archevêque de Myre en Lycie. Le don des miracles que Dieu lui accorda dans un degré éminent, une piété extraordinaire, un zèle ardent et infatigable, rendirent partout son nom célèbre. Il mourut à Myre l’an 352, et fut enterré dans sa cathédrale

Il est nécessaire que la vie des instituteurs s’accorde avec leurs instructions. Les enfants ont coutume de les copier en tout. S’ils les voient livrés aux plaisirs des sens, sujets à l’orgueil, à l’impatience, à la colère, ils se laisseront maîtriser par les mêmes passions et on leur recommandera inutilement la pratique des vertus contraires. Les personnes chargées de l’éducation des enfants doivent donc se persuader que le succès de leurs soins dépend principalement de leurs exemples. Leurs élèves croiront toujours que ce qu’ils leur voient faire est permis, et les plus belles maximes ne produiront aucun effet si elles se trouvent en opposition avec leur conduite.

Culte et reliques de saint Nicolas

Tout le peuple de Myre et toute la province de Lycie regrettèrent vivement la perte d’un pasteur si aimable et d’un si puissant protecteur. Son corps fut enterré dans l’église de son monastère, dans un sépulcre de marbre ; et il commença aussitôt à en couler une liqueur miraculeuse qui semblait de l’huile à l’endroit de la tête et de l’eau à l’endroit des pieds. Il en coulait encore une en 1719 ; mais elle ne paraissait que d’une sorte, et c’est ce qu’on appela la manne de saint Nicolas. Cette liqueur fut dès lors une source inépuisable de miracles, et elle attira à son tombeau une infinité de pèlerins, dont les uns venaient implorer son secours, et les autres le remercier des grâces qu’ils avaient reçues par ses mérites.

Peu de temps après on bâtit des églises en son honneur ; entre autres, une à Rome, à la place du Temple de la Piété, qui était un monument de la vertu d’une fille païenne qui avait nourri du lait de ses mamelles son père ou sa mère arrêté en prison et condamné à y mourir de faim. C’était aussi le lieu où l’on recevait et nourrissait les enfants que leurs parents pauvres avaient exposés. Cette église est maintenant paroissiale et collégiale, elle a un titre de cardinal-diacre. La solennité de saint Nicolas commença dès lors à être fort célèbre dans la province de Lycie au 6 décembre ; et cette solennité abolit peu à peu la fête superstitieuse et abominable qui se faisait à Patare, sous le nom d’Apollon le Pataréen.

Nous avons dans l’histoire de notre Saint plusieurs merveilles qui se firent depuis sa mort par son intercession. L’histoire suivante est une des plus mémorables que nous trouvions dans les Actes de l’Église : un jeune homme de Myre ou d’Essorande, en Lycie, dont les parents étaient fort riches et fort pieux envers le Saint, ayant été fait prisonnier par les Sarrasins, le jour même de sa fête, tomba entre les mains du roi de Babylone. Après un an d’esclavage, comme il servait à la table de ce prince, il jeta un profond soupir (c’était un de ces mouvements subits que la misère fait pousser sans faire réflexion devant qui on parle). Le roi lui demanda ce qu’il avait à soupirer. Il répondit qu’on faisait en ce jour la fête de saint Nicolas, et qu’il implorait son secours, afin qu’il l’assistât dans sa peine, comme il en avait assisté une infinité d’autres qui avaient en recours à sa protection.

« À quoi penses-tu, misérable », lui répondit le barbare, « y a-t-il quelqu’un qui puisse jamais te délivrer de mes mains ? »

À peine eut-il proféré ce blasphème, que cet homme fut enlevé par les cheveux, à la vue de tout le monde, et transporté à Essorande, où il fut rendu à ses parents, qui donnaient alors à dîner aux ecclésiastiques et aux pauvres, en l’honneur du saint évêque, pour obtenir de lui la délivrance de leur fils. Il arriva encore quelque chose de plus merveilleux à un seigneur lorrain, nommé Richecourt, qui était allé, vers l’an 1240, combattre les infidèles dans la Terre sainte. Ce seigneur ayant été fait prisonnier et enfermé durant plusieurs années dans une tour, chargé de grosses chaînes, se recommanda à saint Nicolas ; et, une nuit qui précédait sa fête, il fut enlevé de sa tour durant son sommeil, et, tout enchaîné qu’il était, apporté en son pays devant la porte de la célèbre église de Saint-Nicolas, près de Nancy.

On invoque avec succès ce glorieux confesseur contre les accidents du feu, et nous pourrions en produire des exemples fort mémorables : mais il suffit d’ajouter qu’on ne l’implore pas avec moins de bonheur dans les pertes que l’on a faites et dans les larcins dont on a souffert ; témoin un vandale, qui, ayant été volé, recouvra tout ce qu’il avait perdu en le prenant pour son médiateur : ce qui lui fit embrasser la foi catholique avec toute sa famille.

Le corps de saint Nicolas est demeuré à Myre jusqu’en l’année 1087. A cette époque, comme la ville était tombée au pouvoir des Turcs, des marchands de Bari, port du royaume de Naples, situé sur la mer Adriatique, formèrent le projet d’enlever le corps du Saint : ils se transportèrent à Myre, et, étant entrés dans l’église de Sion, y découvrirent ce précieux trésor. Ils le tirèrent de son sépulcre de marbre, l’enfermèrent, avec beaucoup de respect, dans une châsse qu’ils avaient préparée pour cela, et, l’ayant mis dans leur vaisseau, le transportèrent dans leur ville. Les Vénitiens étaient en chemin pour le prendre pour eux ; mais ceux de Bari eurent le bonheur de les devancer. Dès que les habitants de Bari se virent en possession de cette inestimable relique, ils lui firent bâtir une église magnifique, où, deux ans après, il fut transporté par le pape Urbain II, qui fit en même temps la consécration de ce temple.

La liqueur miraculeuse, qui continue de couler des ossements du serviteur de Dieu, se distribue par toute la terre pour le soulagement des malades. Le pèlerinage en est fort célèbre et extrêmement fréquenté. Avant cette translation, la ville de Bari lui était déjà très dévote, et elle tient, par tradition, que saint Nicolas y est venu après le Concile de Nicée, et qu’il a prédit que son corps y serait honoré dans la suite des siècles. Il est aussi un des patrons et des protecteurs de la Lorraine, qui se tient infiniment riche de posséder dans la superbe basilique construite en son honneur, et autour de laquelle s’est formée la ville qui de son nom s’appelle Saint-Nicolas-de-Port, des fragments de ses saintes reliques. D’après l’inventaire du 8 mai 1856, ces reliques consistent en : deux petits fragments d’os indiquant, par leur contexture, qu’ils proviennent d’os longs des membres ; un fragment d’os paraissant provenir d’une portion de côté ; 3° un fragment un peu spongieux provenant probablement d’un os long et gros ; un fragment presque aussi long que le petit doigt d’un adulte, et paraissant provenir d’une portion d’os de l’avant-bras ou du bras.

On ne sait ce qu’est devenue la phalange de saint Nicolas, apportée par le chevalier Albert à Varangéville. Un petit fragment d’os du même Saint, et provenant du trésor de Saint-Nicolas-de-Port, est vénéré dans l’église de Charmes-sur-Moselle, au diocèse de Saint-Dié.

Un grand nombre d’églises ont été bâties ou consacrées en son honneur. Dans le diocèse de Nevers, il est patron de la paroisse de Courcelles, proche Varzy. Le culte de ce saint évêque a été répandu de bonne heure dans le Nivernais. Nous trouvons dans la ville de Nevers un prieuré de Saint-Nicolas ; on autre prieuré, sous le même vocable, avait été élevé à La Charité-sur-Loire, au-delà des ponts. Le prieuré de Saint-Nicolas de Réveillon, proche Entrains, dépendait de l’Ordre du Val-des-Choux. La cathédrale de Nevers avait un autel dédié à saint Nicolas ; Prémery avait aussi une chapelle sous le même vocable, à l’entrée de la ville. Une chapelle de Saint-Nicolas, avec le titre de vicairie, existait dans l’église de Gimouille ; une autre, avec le même titre, dans l’église de Decize ; la collégiale de Varzy avait une chapellenie sous le nom de ce Saint.

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Comment représente-t-on saint Nicolas ?

Saint Nicolas de Myre a été représenté : 1°) debout, tenant un livre fermé ; 2°) tenant sa crosse et un livre ouvert : à ses pieds trois bourses, rappelant celles qu’il donna pour marier trois filles pauvres ; 3°) apparaissant à un seigneur ; 4°) ayant à ses côtés trois enfants, qui sont dans un baquet ; 5°) revêtu d’un curieux costume grec et tenant un livre sur lequel sont posées trois houles d’or, d’après une peinture de Sainte-Marie de la Paix, à Rome ; 6°) Callot a traité le sujet de la translation des reliques du Saint, où l’on voit un bateau portant un cercueil, accompagné de six cierges ; 7°) un album du Moyen Âge nous montre saint Nicolas en buste, tenant un livre magnifiquement relié, et bénissant de la main droite. Près le Saint, Jésus-Christ et sa Mère sur des nuages. Autour de la figure principale, seize médaillons représentant autant de sujets de la vie du Saint, depuis sa naissance jusqu’à la translation de ses reliques. On y remarque son baptême, son éducation, son entrée dans les ordres, le sujet des trois jeunes filles sauvées du libertinage où la misère allait les faire tomber ; marchant sur l’eau ; ses funérailles, etc. On y voit divers monuments curieux, des églises, un vaisseau, le tout peint sur un fond d’or, exécuté au XVIIe siècle, en Russie ; 8°) invoquant la sainte Vierge en faveur des pestiférés ; 9°) apparaissant à un empereur qui est malade ; 10°) délivrant des possédés ; 11°) jetant les trois bourses dans la maison du père des trois filles pour les marier. On voit, dans une chambre, le père dormant dans un fauteuil, et ses trois filles couchées à terre ; 12°) couché mort sous un autel.

Saint Nicolas est le patron des écoliers et petits garçons, des bateliers, pêcheurs, marins et mariniers, déchireurs de bateaux et débardeurs, voyageurs et pèlerins, brasseurs, tonneliers, ciriers, mal-jugés, (en mémoire de trois hommes condamnés injustement, et qu’il fit délivrer, dit-on, par Constantin). La lecture de sa vie donne l’explication de quelques-uns de ces divers patronages ; les autres ne s’interprètent pas tous aussi facilement.

Oraison

Dieu, qui avez fait éclater par une infinité de miracles le bienheureux évêque Nicolas ; faites que par ses mérites et par ses prières, nous soyons délivrés du feu de l’enfer. Par J.-C. N.-S. Ainsi sort-il.

Saint Nicolas

Fête saint : 06 Décembre

Temps de lecture : 3 min.

Présentation

Titre : De Patare
Date : 324
Pape : Saint Sylvestre
Empereur : Constantin le Grand

Sommaire

Pensée

Bienheureux ceux qui enseignent aux autres le chemin de la vertu, de la sagesse et de la piété : ils brilleront, dit l’Esprit-Saint, comme des étoiles dans l’éternité.

Pratique

Attachez une grande importance à l’éducation de la jeunesse; estimez-vous heureux si vous avez occasion d’y concourir.

Priez

Pour les maîtres qui instruisent les enfants.