Les légendes de saint Millefort offrent de nombreuses variantes et se contredisent sur divers points. Voici la version qui nous paraît la plus digne de foi : Saint Millefort, originaire d’Ecosse, naquit vers le commencement du XIIe siècle. Quand il eut embrassé l’état ecclésiastique, il fut choisi par son évêque, qui était primat d’Ecosse, pour remplir dans son église les fonctions de diacre. Les vertus de Millefort attirèrent sur lui l’attention et il fut élevé à la dignité épiscopale. Son zèle pour faire observer la discipline et pour défendre les droits de son église le fit persécuter par le prince qui gouvernait alors l’Ecosse : ce fut pour s’y soustraire que Millefort se réfugia en France. Accueilli dans une seigneurie voisine d’Abbeville, il put continuer à exercer son zèle et alla prêcher sur divers points de la Picardie et de la Normandie, ce qui pourrait expliquer le culte spécial qui lui est rendu dans quelques paroisses de ces deux provinces. Ses ennemis d’outre-mer, étant parvenus à connaître sa résidence, gagnèrent à prix d’argent quelques serfs de la Bouvaque qui tranchèrent la tête au saint évêque .
Il est honoré d’un culte spécial à la Bouvaque, à La Neuville-sous-Corbie, à Camps-en-Amiénois, à Forestmontiers, à Saint-Aubin-Rivière, et dans quelques paroisses des diocèses de Beauvais, Rouen et Versailles. On l’invoque surtout pour la guérison des enfants. La Chapelle de la Bouvaque jouit d’une grande réputation : on y vient de plusieurs départements voisins pour la guérison des enfants épileptiques ou rachitiques. Le moyen thérapeutique employé dans ces cures, outre les vœux et les prières, est l’application à nu des enfants sur une pierre froide.
La maladrerie qui existait jadis à La Neuville-sous-Corbie, paraît avoir eu pour patron saint Millefort, dont le culte remonterait dans cette paroisse à une haute antiquité. C’est dans les ruines de cette maladrerie qu’on a trouvé la statue de saint Millefort qu’on vénère aujourd’hui dans l’église paroissiale. Le Saint est représenté vêtu d’une riche dalmatique, la tête nue, les yeux levés au ciel, la main droite sur la poitrine, un livre sous le bras gauche et une palme à la main. Au pied de la statue, un homme et une femme lui présentent chacun un ehfant qu’ils recommandent à sa sollicitude. Un vitrail moderne de La Neuville a reproduit à peu près la même donnée.
On se rend à La Neuville de dix à douze lieues de loin pour invoquer saint Millefort en faveur des enfants qui sont malades ou qui tardent à marcher. On attribue à son intercession plusieurs guérisons miraculeuses. Sa fête, qui se faisait autrefois le 6 septembre, se célèbre aujourd’hui le deuxième dimanche du même mois.
Près de Camps-en-Amiénois, sur la route nationale de Paris à Calais, il y avait jadis une chapelle de l’Ecce Homo, qui fut dévaslée en 1793. Un pieux ermite, surnommé le Petit Chapelain, obtint l’autorisation de réparer l’oratoire abandonné. Il en changea bientôt la destination, afin de favoriser la dévotion traditionnelle des habitants pour saint Millefort, qu’ils allaient invoquer à la Bouvaque. Une statue de ce Saint fut placée à côté de l’ancienne statue de Notre-Dame des Sept Douleurs, et la chapelle fut désignée sous le nom de Saint-Millefort. C’est un pèlerinage très fréquenté pour les maladies des enfants, comme le témoignent les nombreux ex-voto qui tapissent les murailles de ce sanctuaire. Chaque année, le cinquième dimanche après Pâque, une procession solennelle, où huit cultivateurs portent la statue de saint Millefort, se rend de l’église de Camps à la chapelle située à environ cent mètres.
Vers 1850, on bâtit à Saint-Aubin-Rivière une chapelle qui fut dédiée à saint Millefort. Elle fut érigée par les parents d’un enfant qui avait été guéri dans un pèlerinage à la Bouvaque. Le pèlerinage de Saint-Aubin-Rivière se fait le cinquième dimanche après la Pentecôte, et nuit parfois, par sa coïncidence, à celui de Saint-Germain-sur-Bresle.
Sur le chemin de Soreng à Bazinval, dans le canton de Blangy (Seine-Inférieure), on trouve une chapelle dédiée à saint Millefort. La tradition du pays de Bray est que Millefort était domestique, qu’il vint servir à Soreng et que la jalousie des autres serviteurs fait cause de son martyre. On voit que c’est à peu près la légende picarde, mais avec une autre attribution de lieu. On va en pèlerinage à Soreng le mardi de la Pentecôte, pour les langueurs des enfants.
À Bouillant, canton de Crépy (Oise), on vénère dans l’église une statuette où se trouve l’inscription suivante : Saint Guinefort, martyr, qui guérissez des langueurs, priez pour nous, Les individus atteints de fièvres invétérées emploient des linges frottés sur la statue.
Saint Guinefort était jadis en grande vénération à Piscop, dans l’arrondissement de Pontoise : c’était le patron de la chapelle seigneuriale, construite en 1211 par Pierre de Piscop. Cette chapelle a été détruite en 1839 ; mais l’église paroissiale construite en 1810 a été dédiée sous le double vocable de Notre-Dame et de Saint-Guinefort.
Pour l’explication des saintes Écritures, il faut toujours s’en tenir à l’enseignement traditionnel de l’Église. 1°. Quiconque ne marche point à la lumière de ce flambeau ne peut manquer de s’égarer ; l’expérience ne l’a que trop prouvé. 2° Les hommes mêmes les plus habiles, s’ils dédaignent de suivre cette lumière, deviennent le scandale de l’Église, au lieu de contribuer à l’instruction des fidèles.
Ô Saint Millefort, fidèle serviteur et martyr du Christ, intercédez pour nous et pour nos enfants malades. Accordez-nous la grâce de votre protection et guérison. Priez pour nous.
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