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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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La Vie des Saints Webp

La Légion Thébéenne : Un Martyre de Foi et de Courage

La légion thébéenne, célèbre pour son martyre, fut recrutée dans la région de la Thébaïde, en Égypte. Ces soldats chrétiens furent enrôlés pour une campagne militaire contre les Bagaudes, des rebelles gaulois menaçant l’empire. Maximien Hercule, collègue de Dioclétien, dirigeait cette expédition. La légion, forte de ses convictions chrétiennes, allait bientôt faire preuve d’une foi inébranlable.

Refus de Participer au Sacrifice Païen

Après avoir traversé les Alpes, l’empereur Maximien décréta un sacrifice solennel pour assurer la victoire des armées romaines. La légion thébéenne, entièrement composée de chrétiens, refusa de participer à ce rite païen. En signe de protestation pacifique, ils se retirèrent près d’Agaune (aujourd’hui Saint-Maurice, en Suisse). Leur refus fut un acte de courage et de fidélité à leur foi, mettant en jeu leur vie face aux exigences impériales.

La Décimation et la Résistance

Furieux de cette désobéissance, Maximien ordonna la décimation de la légion : un soldat sur dix fut exécuté. Espérant briser leur détermination, il renouvela cette punition. Malgré ces exécutions, les survivants restèrent fermes dans leur foi. Les officiers Maurice, Exupère et Candide jouèrent un rôle crucial en encourageant leurs compagnons à rester fidèles. Ils écrivirent une réponse mémorable à l’empereur :

« Nous sommes vos soldats, mais nous sommes aussi les serviteurs du vrai Dieu… Ne craignez point de révolte de notre part… Nous aimons mieux mourir innocents que de vivre coupables.« 

Le Martyre Collectif

Voyant que la légion thébéenne ne plierait pas, Maximien ordonna à ses troupes d’investir leur camp et de les massacrer. Les soldats chrétiens, refusant de renoncer à leur foi, déposèrent leurs armes et s’exhortèrent mutuellement à accepter la mort. Plus de dix mille d’entre eux furent massacrés, offrant ainsi un témoignage éclatant de fidélité et de courage chrétien.

Un Exemple de Foi et de Courage

Le sacrifice de la légion thébéenne est un exemple puissant de foi et de courage. Ces soldats, face à une mort certaine, choisirent de rester fidèles à leurs convictions religieuses plutôt que de céder à la pression impériale. Leur martyre est célébré comme un acte héroïque, et ils sont vénérés comme des saints et des martyrs dans l’Église chrétienne.

La Mémoire de la Légion Thébéenne

Le martyre de la légion thébéenne a laissé une marque indélébile dans l’histoire chrétienne. Le site d’Agaune devint un lieu de pèlerinage, et l’histoire de leur sacrifice est commémorée chaque année. Les saints Maurice, Exupère et Candide, en particulier, sont honorés pour leur leadership spirituel et leur exemple de foi inébranlable.

Conclusion

La légion thébéenne, par son refus de renier sa foi et son sacrifice ultime, incarne les valeurs de fidélité et de courage chrétien. Leur martyre est un rappel puissant que la véritable force réside dans la fidélité à Dieu, même face à la persécution et à la mort. En suivant leur exemple, les chrétiens sont encouragés à vivre leur foi avec intégrité et courage, quel que soit le coût.

Comprenons bien le sens du mot fidélité. Celui qui entend bien ce mot ne voit que Dieu, le devoir et la vertu ; il se soumet aux plus rudes épreuves, uniquement en vue de Dieu, par le motif du devoir, dans le désir de la vertu. Lorsqu’il s’agit de conserver son innocence, il n’y a point de sacrifice qui lui coûte, et il envisage les plus affreux tourments avec intrépidité. Cette disposition de l’âme, qui inspire des sentiments si héroïques, et qui ne se dément dans aucune circonstance, ne peut avoir sa source que dans la religion chrétienne : d’elle dérivent les vertus que le monde admire et ne saurait produire avec sa fausse sagesse.

Réponse de la Légion thébéenne à Maximien ?

« Empereur, nous sommes vos soldats, mais en même temps, et nous nous faisons gloire de le confesser hautement, nous sommes les serviteurs de Dieu.

À vous nous devons le service militaire ; à lui l’hommage d’une vie innocente. De vous nous recevons la solde de nos travaux et de nos fatigues ; de lui nous tenons le bienfait de la vie.

C’est pourquoi nous ne pouvons, ô empereur, vous obéir jusqu’à renier le Dieu créateur de toutes choses, notre maître et notre créateur, qui est aussi le vôtre, que vous le vouliez ou que vous ne le vouliez pas.

Ne nous réduisez pas à la triste obligation de l’offenser, et vous nous trouverez comme nous l’avons toujours été, prêts à suivre tous vos ordres.

Autrement, sachez que nous lui obéirons plutôt qu’à vous. Nous vous offrons nos bras contre l’ennemi que vous voudrez frapper, quel qu’il soit, mais nous tenons que c’est un crime de les tremper dans le sang des innocents. Ces mains savent combattre contre des ennemis et contre des impies ; elles ne savent point égorger des amis de Dieu et des frères.

Nous n’avons pas oublié que c’est pour protéger nos concitoyens, et non pour les frapper, que nous avons pris les armes. Toujours, nous avons combattu pour la justice, pour la piété, pour le salut des innocents.

Jusqu’ici, au milieu des dangers que nous avons affrontés, nous n’avons pas ambitionné d’autre récompense. Nous avons combattu, par respect pour la foi que nous vous avons promise ; mais comment pourrions-nous la garder, si nous refusions à notre Dieu celle que nous lui avons donnée ? Nos premiers serments, c’est à Dieu que nous les avons faits ; et ce n’est qu’en second lieu que nous vous avons juré de vous être fidèles.

Ne comptez pas sur notre fidélité à ces seconds serments, si nous venions à violer les premiers. Ce sont des chrétiens que vous ordonnez de rechercher pour les punir ; mais nous sommes chrétiens, nous, et nous voici ; vos vœux sont satisfaits, et vous n’avez plus besoin d’en chercher d’autres ; vous avez en nous des hommes qui confessent Dieu le Père, l’auteur de toutes choses, et qui croient en Jésus-Christ son Fils comme en un Dieu.

Nous avons vu tomber sous le glaive les compagnons de nos travaux et de nos dangers, et leur sang a rejailli jusque sur nous. Cependant, nous n’avons point pleuré la mort, le cruel massacre de ces bienheureux frères ; nous n’avons pas même plaint leur sort ; au contraire, nous les avons félicités de leur bonheur, nous avons accompagné leur sacrifice des élans de notre joie, parce qu’ils ont été trouvés dignes de souffrir pour leur Seigneur et leur Dieu.

Quant à nous, nous ne sommes pas des rebelles que l’impérieuse nécessité de vivre a jeté dans la révolte ; nous ne sommes pas armés contre vous par le désespoir, toujours si puissant dans le danger. Nous avons des armes en main, et nous ne résistons pas. Nous aimons mieux mourir que de donner la mort, périr innocents que vivre coupables.

Si vous faites encore des lois contre nous, s’il vous reste de nouveaux ordres à donner, de nouvelles sentences à prononcer, le feu, la torture, le fer ne nous effraient pas ; nous sommes prêts à mourir.

Nous confessons hautement que nous sommes chrétiens et que nous ne pouvons pas persécuter des chrétiens ».

Le martyre de la légion thébéenne

En recevant cette réponse, Maximien comprit qu’il avait à lutter contre des cœurs inflexibles dans la foi du Christ.

C’est pourquoi, désespérant de triompher de leur généreuse constance, il résolut de faire périr d’un seul coup la légion tout entière.

De nombreux bataillons de soldats reçurent l’ordre de l’entourer pour la massacrer. Arrivés devant la bienheureuse légion, les impies qu’envoyait l’empereur tirèrent leurs glaives contre ces milliers de Saints que l’amour de la vie n’avait point fait fuir devant la mort.

Le fer les moissonnait dans tous les rangs, et il ne leur échappait pas une plainte, pas un murmure.

Ils avaient déposé leurs armes ; les uns tendaient le cou, les autres présentaient la gorge à leurs persécuteurs ; tous offraient aux bourreaux un corps sans défense.

Malgré leur nombre et leur puissante armure, ils ne se laissèrent point emporter au désir de faire triompher la justice de leur cause par le fer.

Une seule pensée les animait : le Dieu qu’ils confessaient s’était laissé traîner à la mort sans un murmure ; comme un agneau, il n’avait point ouvert la bouche. Eux, de même, les brebis du Seigneur, ils se laissèrent déchirer par des loups furieux.

La terre fut couverte des cadavres de ces saintes victimes, et leur noble sang y coulait en longs ruisseaux. Jamais, en dehors des combats, la rage d’un barbare entassa-t-elle tant de débris humains ?

Jamais la cruauté frappa-t-elle par une seule sentence tant de victimes à la fois, même en punissant des scélérats ? Pour eux, ils étaient punis, malgré leur innocence et leur multitude, quoique souvent, on laisse des crimes sans vengeance, à cause du grand nombre des coupables.

Ainsi l’odieuse cruauté d’un tyran sacrifia tout un peuple de Saints, qui dédaignaient les biens de cette vie présente, dans l’espérance du bonheur futur.

Ainsi périt cette légion vraiment digne des anges.

C’est pour cela que notre foi nous les montre aujourd’hui réunis aux légions des anges, et chantant éternellement avec eux dans le ciel le Seigneur, le Dieu des armées.

Oraison

Faites, Seigneur, que la fête des saints martyrs Maurice et ses compagnons nous remplisse d’une sainte joie, et que nous mettions notre gloire à célébrer le triomphe de ceux dont nous implorons le secours.

Pensée

Un héros chrétien aime ses ennemis, fait du bien à ceux qui le persécutent, supporte les injures avec résignation, chasse de son cœur tout sentiment de vengeance, s’offre comme un victime à Dieu en union avec Jésus-Christ sur la croix.

Pratique

Estimez-vous heureux, selon l’avis de saint Paul, lorsque Dieu vous ménage l’occasion de souffrir quelque chose pour lui.

Priez

Pour les soldats chrétiens.

Légion Thébéenne : Martyre Héroïque et Fidélité Chrétienne

Saint Maurice et ses compagnons, Martyrs à Agaune (Saint Maurice) en Valais, ✞ 286.

Illustration de Saint Maurice, chef de la Légion Thébaine, brandissant un drapeau avec une croix blanche, entouré de ses soldats en armure romaine. Les montagnes se dressent majestueusement à l'arrière-plan, symbolisant la force et la bravoure de ce saint et de ses compagnons.
Fête saint : 22 septembre

Temps de lecture : 3 min.

Présentation

Titre : Saint Maurice et ses compagnons, Martyrs à Agaune (Saint Maurice) en Valais, ✞ 286.
Date : 286
Pape : Saint Gaïus
Empereur : Dioclétien et Maximien

Sommaire

Pensée

Un héros chrétien aime ses ennemis, fait du bien à ceux qui le persécutent, supporte les injures avec résignation, chasse de son cœur tout sentiment de vengeance, s’offre comme un victime à Dieu en union avec Jésus-Christ sur la croix.

Pratique

Estimez-vous heureux, selon l’avis de saint Paul, lorsque Dieu vous ménage l’occasion de souffrir quelque chose pour lui.

Priez

Pour les soldats chrétiens.