Un roi d’Irlande, nommé Eréléus, eut un grand nombre d’enfants de son épouse Gentuse : Mandé ou Mandez fut le dixième, et, pour cette raison même, consacré à Dieu dès avant sa naissance, comme la dime de sa famille. Il soutint avec une fidélité inviolable une si glorieuse destinée ; car, ses neuf frères étant morts et les grands du royaume demandant qu’il se mariât, il pria Dieu de lui envoyer quelques infirmités ; sa prière fut exaucée, il en eut une à souffrir qui répandait une odeur si mauvaise que personne n’osait approcher de lui. Il s’en trouva délivré dès qu’il ne fut plus question de son mariage. Ayant été élevé au sacerdoce, après avoir étudié dans le dessein de se sanctifier, il prêcha dans les États et à la cour de son père avec zèle et succès. Depuis, il quitta tout pour venir se cacher dans l’Armorique, et débarqua dans un port voisin de Dol (Ille-et-Vilaine). Son premier soin fut de visiter les saintes et nombreuses communautés qui s’y trouvaient ; il se rendit à Tréguier (Côtes-du-Nord), où saint Tugduald (30 novembre) l’accueillit avec bienveillance, l’admit dans son monastère et le chargea du soin d’annoncer aux peuples la parole de Dieu, fonction dont Mandé s’acquitta avec zèle. Après avoir parcouru le pays, il revint à Tréguier et se mit sous la conduite de saint Ruellin (28 février) qui gouvernait alors le monastère. Il y passa quelque temps, mais son attrait pour la vie solitaire le détermina à se retirer dans un ermitage. Il se fixa dans un lieu très-isolé qu’on appelle de son nom « Lanmodez » (Côtes-du-Nord, arrondissement de Lannion, canton de Lezardieux), c’est-à-dire « territoire de Mandé » Il y mena une vie tout angélique, toujours occupé de Dieu et oubliant presque qu’il avait un corps. Enfin, voulant fuir les applaudissements et éviter l’importunité des peuples qui, de toutes parts, recouraient à sa charité féconde en miracles pour la guérison de leurs maladies, il passa le bras de mer qui est entre la terre ferme et l’île qu’on nomme aujourd’hui Saint-Maudez, et rendit cette Île habitable par sa prière, d’inhabitable qu’on dit qu’elle était auparavant, à cause d’une multitude innombrable de reptiles qui l’infestaient. Ce ne fut pas la seule grâce extraordinaire qu’il obtint du ciel. Le seigneur, qui lui avait donné cette île, avait deux fils, dont l’un tua l’autre en jouant. Le Saint, s’étant mis en prières, obtint la résurrection de ce jeune homme, qu’il rendit vivant à son père. Il bâtit un oratoire près d’une grotte, qui lui servit de demeure, et l’on montre encore une grande pierre qu’on nomme Guele-san-Maudez, « lit de saint Mandé ». Ce fut dans ce lieu qu’il passa le reste de ses jours et qu’il termina sa sainte carrière (VIIe siècle).
Le culte de saint Mandé était jadis fort populaire dans les diocèses de Tréguier, de Dol, de Léon, de Quimper, de Bourges, d’Orléans.
Pour ce qui est de ses reliques, les Normands ravageant les environs de Tréguier, en 878, le corps de saint Mandé, inhumé d’abord dans son oratoire par ses deux disciples Bothmaël et Tudy, fut emporté hors de Bretagne, et déposé dans l’église de Bourges, où il est resté, pour la plus grande partie, jusqu’à l’époque des ravages des Calvinistes. Le comte de Penthièvre, fondateur de l’abbaye de Beauport (de l’Ordre de Prémontré, au diocèse de saint-Brieuc), obtint, dans la suite, de l’Église de Bourges, le chef de ce Saint, et en enrichit une nouvelle abbaye, d’où il a été porté dans l’église de Plouezec (Côtes-du-nord) qui le conserve maintenant. Il y a eu encore d’autres églises qui possédaient de ses reliques, et entre autres celle de l’abbaye de Sainte-Marie de Pain-Pont (Panis Pons, Ordre de Saint-Augustin), au diocèse actuel de Rennes. L’ancienne cathédrale de Tréguier en a aussi une portion assez considérable. Outre le lit de saint Mandé, on montre encore, dans l’île de son nom, sa cellule, bâtie en rond comme une tour, à deux étages, que l’on appelle Forn-Maudez. Il y avait jadis dans le pays de Dinan (Côtes-du-Nord), assez près de Corseul, une assez belle église dédiée à ce Saint. On voit auprès quelques vestiges de cloître, et les figures en bas-relief qui sont autour de la croix du cimetière, nous font juger qu’il y eut en ce lieu une commanderie de chevaliers du Temple.
Dans le IXe ou le Xe siècle, des religieux bretons portèrent à Paris quelques-unes des reliques de saint Mandé, et ils y bâtirent, très-près de Vincennes, sous son invocation, une chapelle, qui, dans la suite, devint un prieuré dépendant de l’abbaye bénédictine de Saint-Magloire de Paris. On conserve encore dans cette chapelle, devenue église succursale depuis la Révolution, un os d’un bras de saint Mandé. Il s’y faisait autrefois un grand concours le 14 mai, jour où l’on célébrait la translation de cette relique. Cette dévotion envers le saint n’a pas entièrement cessé : on va à saint-Mandé (Seine), pour obtenir la guérison des enfants qui sont en chartre ; la fête patronale se célèbre solennellement dans cette église le dimanche le plus prochain du 18 novembre.
En s’inspirant des circonstances de sa vie, on peut représenter saint Mandé : 1° avec une couronne à ses pieds, pour marquer qu’il a su mépriser les honneurs de la cour ; 2° sur une barque qui le conduit d’Irlande en Armorique ; 3° ayant à ses côtés les reptiles malfaisants dont il a su débarrasser la contrée ; 4° ressuscitant un mort.
Toute l’Église est intéressée au choix de ses pasteurs, 1°, mais ceux-là surtout sur qui pèse la responsabilité d’un si terrible ministère. 2°, Si les simples fidèles doivent prier avec ferveur, si les supérieurs ecclésiastiques doivent procéder avec maturité à l’examen des sujets qui se présentent pour les saints ordres ou pour telle fonction plus importante, ceux qui sont sur les rangs ne doivent-ils pas eux-mêmes examiner sérieusement et leur vocation et la manière dont ils y répondent ?
Saint Mandé, humble serviteur de Dieu et modèle de sainteté, aide-nous à grandir dans la foi et protège-nous par ton intercession puissante.
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