La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Hagiographie

Entre les prélats de notre France qui florissaient le plus sur la fin du règne de Clovis II, saint Landry, évêque de Paris, fut un des plus signalés pour ses actions vertueuses. Il était Français de nation : on ne parle point de sa naissance. Dès son jeune âge, il s’adonna tellement à la vertu, qu’il pouvait servir à tous d’un rare exemple de perfection. Notre-Seigneur, qui l’avait choisi pour servir de lumière à plusieurs, l’éleva au siège épiscopal de Paris, par l’élection qu’en fit le clergé, l’an de Notre-Seigneur 650, du temps de Clovis II, roi de France, fils de Dagobert et de Nantilde.

Le mérite de sa très-sainte vie le rendit plus illustre que l’antiquité ou la noblesse de sa race, puisque l’histoire a remarqué l’un et non pas l’autre. Il se comporta dignement dans sa charge, s’employant assidûment à la prédication, et à la pratique des actions héroïques et vertueuses. Il avait un soin particulier de soulager les pauvres, de nourrir les pèlerins, de marier les filles pauvres, d’assister les malades et de s’employer à toutes sortes d’œuvres charitables, avec tant de ferveur et d’affection, que pour ses pieuses et grandes libéralités, il fut appelé prodigue par les mondains.

Pendant une horrible famine qui, en 651, désola son diocèse, il vendit ou engagea non seulement tous ses meubles, mais aussi les vases sacrés de l’église, pour donner du pain à ceux qui en manquaient, et il prenait plaisir à le leur distribuer lui-même.

Mais s’il avait de la tendresse et de la charité pour les pauvres, il en avait particulièrement pour les malades, qui, étant dans l’impuissance de se secourir eux-mêmes, demandent à être assistés avec plus de soin et de libéralité que les autres. Il ne se contenta pas de les visiter dans leurs maisons, et de leur envoyer les remèdes et les aliments qui leur étaient nécessaires, et de susciter des personnes charitables pour leur rendre les bons offices dont ils avaient besoin ; il voulut étendre sa miséricorde dans les années et dans les siècles suivants.

Avant lui, Paris ne possédait, pour le soulagement des malades, que les matriculae, asiles soutenus par les aumônes viagères des riches : Landry, suivant une tradition généralement reçue dans le diocèse de Paris, fit, le premier, pour cette capitale, ce que la constitution des empereurs avait fait pour l’empire romain : il fonda, auprès de son palais épiscopal, avec des revenus fixes et assurés ; un établissement longtemps appelé l’hôpital Saint-Christophe, et auquel le Moyen Âge imposa le beau nom d’Hôtel-Dieu. Cette maison fut bâtie sur l’emplacement même de celle d’Erchinoald, maire du palais. Son plaisir, après les fonctions indispensables de sa charge, était de se transporter dans cet hôpital, pour y rendre à ces membres de Jésus-Christ les assistances corporelles et spirituelles que sa prudence lui inspirait : il est imité tous les jours, non seulement par une sainte communauté de religieuses qui est chargée de ce grand nombre de malades, mais aussi par beaucoup de comtesses, de marquises, de duchesses et autres dames qui se font gloire de servir Jésus-Christ en ses pauvres, et de leur présenter de leurs propres mains les mets et les remèdes que la charité de ces saintes filles leur a préparés.

Ce fut aussi durant l’épiscopat de saint Landry que la célèbre abbaye de Saint-Denis, en France, que le roi Dagobert avait fait bâtir, fut remplie d’un grand nombre de saints religieux de l’Ordre de Saint-Benoît, pour y chanter jour et nuit les louanges de Dieu, et y honorer continuellement les glorieux martyrs saints Denys, saint Rustique et saint Eleuthère, dont les reliques y avaient été déposées. Notre saint prélat reçut avec joie cette bienheureuse colonie dans son diocèse ; et, afin que les religieux vécussent plus tranquilles dans une plus grande séparation et un plus grand oubli du monde, sous l’obéissance et la correction de leur abbé, il les exempta de sa juridiction et de celle de ses successeurs. Ce privilège fut confirmé dans un concile tenu à Clipy, qui est maintenant le bourg qu’on appelle Saint-Ouen, où il y avait une maison royale, dont il est souvent parlé dans l’Histoire de France.

Notre saint évêque s’envola au ciel le 10 juin 656. C’est après sa mort que Dieu se réservait de glorifier son illustre serviteur. De nombreux miracles, dus à son invocation et à l’attouchement de son suaire et d’une de ses dents, vinrent attester sa sainteté : qu’il nous suffise d’en rapporter quelques-uns.

Plusieurs infirmes, atteints de maladies incurables, et abandonnés des médecins, en ont été miraculeusement guéris ; comme un nommé Raoul, natif de Gonesse, devenu lépreux ; un soldat nommé Odon, natif de Villejuif, paralytique ; une femme appelée Aveline, tourmentée d’une fièvre et d’hydropisie ; un autre homme encore de Bagnolet, du nom d’Étienne ; un prêtre appelé Hervé, demeurant à l’hôpital des lépreux, situé près de Montmartre ; et le neveu de l’évêque de Paris, Maurice de Soliac, très-docte prélat et bien versé en la médecine, appelé Jean, tous trois affligés de l’esquinancie. Ce Jean de Soliac ayant été porté en l’église de Saint-Germain l’Auxerrois, le suaire de saint Landry avec sa dent lui furent imposés, et il les toucha avec respect, puis s’en retourna avec une grande confiance d’en recevoir du soulagement. Il ne fut pas plus tôt arrivé à la maison épiscopale, que son esquinancie se dissipa. Il fut guéri en présence de l’évêque Maurice, son oncle, qui, sachant bien que c’était une chose honorable de manifester les œuvres que Dieu fait par l’entremise de ses Saints, publia lui-même ce miracle au peuple, dans ses prédications, et en déclara tout le succès au pape Alexandre III, lequel était pour lors en cette ville de Paris.

Il arriva un jour que le feu ayant pris à une certaine maison, au lieu où est à présent le grand Châtelet de Paris, appelé alors la porte Royale, il s’alluma avec une telle violence, par la force du vent, qui était très-grand, qu’il menaçait la ville d’un incendie général. Cependant, voyant que quelque remède qu’on y pût apporter, il ne laissait pas de s’accroître, et que déjà plusieurs maisons étaient embrasées et consumées, on eut recours au suaire de saint Landry, qui était gardé dans l’église de Saint-Germain : il fut promptement apporté par le doyen de cette église, nommé Hervé. Cette précieuse relique ayant donc été attachée au bout d’une perche, et opposés aux flammes les plus violentes, aussitôt le feu commença à se retirer et à diminuer, et s’éteignit peu à peu, sans faire un plus grand dommage.

Comme un des paroissiens de l’église Saint-Germain l’Auxerrois violait la sainteté du lieu, en jouant aux dés avec quelques autres, jurant et y faisant des festins pendant la nuit, saint Landry lui apparut et lui parla en ces termes : 

« Ne savez-vous pas que Notre-Seigneur a dit : Ma maison est la maison d’oraison : pourquoi donc avez-vous été si téméraire que de profaner ce saint lieu ? »

Et il le fouetta si rudement, que les marques lui demeurèrent longtemps imprimées sur la peau. Ce qui nous apprend avec quel respect nous devons être dans l’église, puisque Dieu et ses Saints punissent si rigoureusement les irrévérences qui s’y commettent.

Un soldat s’étant blessé le genou d’une épine qu’il s’y était enfoncée, en ressentait de très-grandes douleurs ; de sorte que, faute de l’avoir soigneusement pansée, il s’y était fait un dangereux apostème : toutefois, s’étant fait porter sur le tombeau de saint Landry, il en fut guéri par son intercession, en appliquant le suaire du Saint sur son mal.

Nous devons, au moins par nos exemples el nos prières, travailler à la sanctification du prochain. Ce devoir regarde d’une manière spéciale les parents et les maîtres à l’égard de ceux sur lesquels ils ont autorité, et il faut que, outre l’exemple et la prière, ils emploient la voie des menaces, des réprimandes et des exhortations. La vertu est le plus précieux trésor que les uns puissent laisser à leurs enfants, et les autres à leurs serviteurs. Saint Charles Bor­romée insistait beaucoup sur cette vérité. Les supérieurs négligents sur cet article ont bien lieu de trembler. Jésus-Christ leur demandera compte des fautes qui n’ont été commises que parce qu’ils ont été infidèles à remplir leur devoir

Quelles sont les reliques de saint Landry ?

Le saint corps fut inhumé dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois. En 1171, Maurice de Sully leva son corps de terre et le renferma dans une châsse de bois doré. Mais le 16 septembre 1408, Pierre d’Orgemont, évêque de Paris, tira ces ossements sacrés de cette première châsse, qui n’était que de bois, et les mit dans une châsse d’argent, que l’on voyait encore avant 1793, élevée sur une colonne, derrière le grand autel de cette église collégiale de Saint-Germain. Il en sépara néanmoins deux petits ossements, l’un du cou et l’autre du doigt, qui furent donnés à l’église paroissiale de Saint-Landry, dans la cité : on croit qu’il y avait là primitivement une chapelle servant d’oratoire au Saint.

Cette châsse a été pillée par les révolutionnaires, et les saintes reliques ont disparu, ainsi que celles de l’église Saint-Landry, qui fut détruite en 1828.

Comment représente-t-on saint Landry ?

La charité inépuisable de notre Saint a inspiré les artistes : ils le représentent ayant à ses côtés un grand panier d’osier, d’où il puise des pains qu’il distribue aux pauvres, ou tenant un livre sur lequel est un couteau ouvert.

Saint Landry

Fête saint : 10 Juin

Temps de lecture : 5 min.

Saint Landry

Présentation

Titre : Évêque de Paris
Date : 656
Pape : Saint Eugène Ier

Sommaire

Pensée

C’est une folie et une impiété de se révolter, en quelque sorte que ce soit, contre la volonté de Dieu, qui est toujours sainte, juste et pleine de sagesse. Les gens de bien, étant condamnés à mourir comme les autres hommes, doivent se consoler, puisqu’à ceux qui servent le Seigneur il ne peut rien arriver de mal, ni durant la vie, ni après la mort.

Pratique

Conformité à la volonté de Dieu.

Priez

Pour les affligés.