Jacques habitait Beth-Lapéta (Perse). Sa naissance, ses richesses, ses rares qualités, les places qu’il occupait, les grâces qu’il tenait du roi (Isdegerde), avaient rendu son nom célèbre. Tous ces avantages devinrent pour lui une tentation dangereuse, et il y succomba. En effet, le prince ayant déclaré la guerre au christianisme, il eut la lâcheté de sacrifier à la faveur de son maître la vraie religion qu’il avait jusqu’alors professée. Sa mère et sa femme ressentirent une vive douleur de sa chute ; elles sollicitèrent sa conversion avec ferveur, et lui écrivirent une lettre de reproches qui fit sur Jacques la plus forte impression. Il ne parut plus à la cour, s’éloigna de tous ceux qui auraient pu le séduire, et renonça pour toujours aux. avantages qui avaient occasionné sa perte. Le roi (Vararanes, successeur d’lsdegerde), informé de son changement, le fit venir. Jacques confessa généreusement qu’il était chrétien. Vararanes, ne se possédant plus de colère, fit appeler ses ministres et les juges de l’empire pour délibérer sur le nouveau genre de mort qu’on ferait souffrir à un homme qu’il disait offenser les divinités du pays. Il fut arrêté que si le prétendu criminel n’abjurait le christianisme, on l’attacherait au chevalet et qu’on lui couperait les membres les uns après les autres. La sentence n’eut pas plus tôt été publiée, que toute la ville accourut pour voir une exécution si extraordinaire. Les chrétiens offrirent à Dieu de ferventes prières pour qu’il daignât donner à son serviteur la grâce de la persévérance.
Lorsque Jacques fut arrivé au lieu du supplice, les bourreaux s’approchèrent de lui et déployèrent devant ses yeux les instruments qui devaient servir à le torturer. Ils lui saisirent ensuite la main et lui étendirent le bras avec violence. Mais avant de le frapper, ils l’exhortèrent à obéir au roi pour se délivrer des tourments cruels qu’il était sur le point de souffrir. Mais le soldat de Jésus-Christ tenait ferme. Les bourreaux lui ayant coupé le pouce droit, il fit cette prière : « Sauveur des chrétiens, recevez cette branche de l’arbre. Il est vrai que cet arbre pourrira ; mais il reprendra sa verdure, et je suis assuré qu’il sera couronné de gloire » Le juge désigné par le roi pour assister à l’exécution ne put retenir ses larmes. Il se mit à crier au Martyr avec les autres spectateurs : « Vous en avez assez fait pour votre religion ; ne laissez pas mettre en pièces un corps délicat comme le vôtre. Vous avez des richesses : donnez-en une partie aux pauvres pour le salut de votre âme ; mais ne mourez pas de cette manière ». – « La vigne », répondit le Saint, « est dans un état de. mort pendant l’hiver, mais elle revit au printemps. Comment le corps de l’homme, quoique mis en pièces, ne revivrait-il pas ? » Lorsque les bourreaux lui eurent coupé l’index, il s’écria : « Mon cœur s’est réjoui dans le Seigneur, et mon âme a été transportée dans le salut qu’il m’a procuré. Recevez, Seigneur, cette autre branche».
On s’aperçut alors de la joie dont son âme était inondée et qui se manifestait jusque sur son visage. À chaque doigt qu’on lui coupait, il rendait grâce à Dieu. Les bourreaux passèrent de la main droite à la gauche. Cependant, les juges le conjuraient d’avoir pitié de lui-même et de sauver sa vie. « Vous ne savez donc pas », leur répondit le Saint avec douceur, « que celui-là n’est pas digne de Dieu, qui, après avoir mis la main à la charrue, regarde en arrière ». Les bourreaux lui coupèrent successivement les doigts des deux pieds. Il louait le Seigneur à chaque amputation et faisait paraître une nouvelle joie. Voyant qu’il n’avait plus de doigts ni aux mains ni aux pieds, il dit tranquillement aux bourreaux : « Maintenant que les branches sont tombées, abattez le tronc. Ne vous laissez point toucher de compassion pour moi ; car mon cœur s’est réjoui dans le Seigneur, et mon âme s’est élevée vers Celui qui aime les petits et les humbles ». On lui coupa ensuite les pieds, les mains, les bras, les jambes et les cuisses. Son tronc, privé de tous ses membres, vivait encore et continuait à bénir le Seigneur. Enfin, un des gardes lui abattit la tête et finit par là son martyre. Le genre de supplice qu’il souffrit lui a fait donner le nom d’Intercis (c’est-à-dire haché).
Les chrétiens recueillirent ses membres épars et les renfermèrent avec le tronc dans une urne qu’ils enterrèrent en un lieu que ne connurent point les païens.
La hache, instrument présumé du martyre de saint Jacques, est sa caractéristique ordinaire.
Pour l’explication des saintes Écritures, il faut toujours s’en tenir à l’enseignement traditionnel de l’Église. 1°. Quiconque ne marche point à la lumière de ce flambeau ne peut manquer de s’égarer ; l’expérience ne l’a que trop prouvé. 2° Les hommes mêmes les plus habiles, s’ils dédaignent de suivre cette lumière, deviennent le scandale de l’Église, au lieu de contribuer à l’instruction des fidèles.
Seigneur, par l’intercession de saint Jacques l’Intercis, accorde-nous la force de rester fidèles à Toi dans les épreuves. Amen.
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