La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Hagiographie

Saint Hilaire naquit à Poitiers, au commencement du IVe siècle, d’une des plus illustres familles des Gaules, mais encore engagée dans les erreurs du paganisme. Il employa sa jeunesse à l’étude de l’éloquence. Il avait trop de droiture dans l’esprit pour ne pas comprendre toute l’absurdité des superstitions païennes. Ce premier pas fait, les simples lumières de la raison l’amenèrent à la connaissance d’un Être suprême et nécessaire, de la liberté de l’homme, des châtiments et des récompenses dans une autre vie. Il lut les saintes Écritures qui déterminèrent sa conversion. Il était marié ; mais ayant été élevé, malgré les résistances de sa modestie, sur le siège de Poitiers, il se sépara de sa femme. Hilaire, après son sacre, ne se regarda plus que comme l’homme de Dieu : Il prêcha les saintes ordonnances de la loi évangélique avec un zèle infatigable qui édifia toute l’Église. Constance, protecteur déclaré de l’arianisme, cherchait alors à répandre cette erreur dans l’Occident : Hilaire y opposa de nombreux et savants écrits dont l’empereur fut irrité, et qui lui valurent d’être exilé en Phrygie. Mais la divine Providence sembla l’y avoir conduit tout exprès pour défendre la cause de la religion au concile de Séleucie. Les hérétiques, alarmés de la supériorité qu’il y prenait, le firent renvoyer dans les Gaules, où on le reçut comme en triomphe. Il mourut l’an 368.

Soyez simples. . Ne cherchez que dans le défaut de cette simplicité les égarements où sont tombés les hérétiques, et l’opiniâtreté avec laquelle ils ont fermé les yeux aux lumières de la foi. Les Pères de l’Église valaient bien nos prétendus philosophes pour l’étendue des connaissances, et cependant ils vivaient dans cette enfance spirituelle recommandée par Jésus-Christ. Ils savaient, ces hommes de cœur généreux, et d’âmes vraiment grandes, que la conversation de Dieu n’est qu’avec les simples, et qu’il regrette tous ceux qui s’approchent de lui avec un cœur double.

Analyse du IIe livre Contre Constance par Dom Ceillier

Il commence ainsi : « Il est temps de parler, puisque le temps de se taire est passé. Attendons Jésus-Christ, puisque l’Antéchrist domine, et que les pasteurs crient, puisque les mercenaires ont pris la fuite. Perdons la vie pour nos brebis, parce que les larrons sont entrés et que le lion furieux tourne alentour. Allons au martyre avec ces cris, puisque l’ange de Satan s’est transformé en un ange de lumière ». Il représente ensuite l’affliction que l’arianisme cause à l’Église comme la plus grande qui ait été depuis le commencement du monde, et il trouve dans la conduite de Constantius et des autres protecteurs de cette hérésie l’accomplissement de cette prophétie de saint Paul : qu’il viendra un temps où les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine ; qu’ayant une extrême démangeaison d’entendre ce qui les flatte, ils auront recours à une foule de docteurs propres à satisfaire leurs désirs, et que, fermant l’oreille à la vérité, ils l’ouvriront à des contes et à des fables.

« Mais attendons », ajoute-t-il, « l’exécution de la promesse de celui qui nous a dit : « Vous serez bienheureux lorsque les hommes vous chargeront d’injures et de reproches, lorsqu’ils vous persécuteront, et qu’à cause de moi ils diront faussement toute sorte de mal contre vous ». Comparaissons, pour le nom de Jésus-Christ, devant les juges et les magistrats, parce que celui-là sera sauvé qui persévérera jusqu’à la fin. Suivons la vérité par le secours du Saint-Esprit, de peur que l’esprit d’erreur ne nous porte à croire le mensonge. Mourons avec Jésus-Christ, pour régner avec lui. Se taire plus longtemps serait défiance et non pas modération. Il est aussi dangereux de se taire toujours que de ne se taire jamais ». Il rapporte ensuite comment il se sépara de la communion de Saturnin, d’Ursace et de Valens, avec plusieurs saints prélats des Gaules, en accordant toutefois à ceux qui étaient entrés dans le parti des Ariens le pardon de leurs fautes, s’ils voulaient s’en corriger, et pourvu que cette indulgence fût autorisée par le jugement des confesseurs. Il dit comment, étant obligé de se trouver au Concile de Béziers, assemblé par la faction des Ariens, il s’offrit de démontrer clairement qu’ils étaient dans l’erreur ; mais qu’ils ne voulurent point l’écouter. Depuis ce temps-là, continue-t-il, ayant toujours été retenu en exil, il s’était comporté envers ses adversaires avec beaucoup de modération, ne rejetant aucun accommodement ni aucun moyen de pacifier les choses, qui fût honnête et raisonnable, n’écrivant rien de bien fort contre eux, ni qui fût digne de l’impiété des Ariens ; croyant même qu’on pouvait sans crime prier avec eux dans les églises et leur donner le salut, sans toutefois s’unir avec eux par la participation des mystères, afin de les faire retourner de l’Antéchrist à Jésus-Christ, et leur faire obtenir le pardon de leur erreur par la pénitence.

« Pour montrer qu’il n’écrit pas par passion, mais pour l’intérêt de la religion, il allègue le silence qu’il gardait depuis si longtemps qu’on le persécutait, et témoigne souhaiter d’avoir eu à défendre la vérité sous Néron ou sous Dèce, « parce que », dit-il, « étant persécuté par des ennemis du nom chrétien, les peuples fidèles auraient en cela même une raison de suivre sa doctrine. Mais nous combattons contre un persécuteur déguisé, contre un ennemi qui n’use que d’artifice et de flatterie, et qui, sous prétexte d’honorer Jésus-Christ et de procurer l’union de l’Église, détruit la paix et renonce à Jésus-Christ . Il déclare que si les faits qu’il avance sont faux, il veut bien passer pour un infâme médisant ; mais il n’avance rien que de vrai, on ne doit point lui reprocher de passer les bornes de la liberté et de la modestie apostolique dans la manière dont il reprend des désordres sur lesquels il s’est tu si longtemps. Il traite Constantius d’Antéchrist, et soutient que ce n’est ni la témérité ni l’imprudence, mais la foi et la raison qui le font parler ainsi : il allègue, pour s’autoriser, la manière dure dont saint Jean parla à Hérode, et un des sept frères Machabées à Antiochus. Il le compare à Néron, à Dèce et à Maximien pour ses cruautés contre l’Église et les persécutions qu’il exerçait envers les Saints. Puis, venant aux mauvaises qualités qu’il lui croyait particulières : « Vous feignez », lui dit-il, « d’être chrétien, vous qui êtes un nouvel Antéchrist ; vous devancez l’Antéchrist, et vous opérez ses mystères. Vous vous ingérez de faire des décisions touchant la foi, vous dont la vie est contraire à la foi ; et vous enseignez des choses profanes, parce que vous ignorez la piété. Vous donnez des évêchés à ceux de votre parti, et vous les ôtez à de bons évêques pour· les donner à des méchants. Vous emprisonnez les prêtres ; vous mettez vos armées en campagne pour jeter l’épouvante dans l’Église. Vous convoquez des conciles ; vous contraignez ceux de l’Occident de quitter la foi pour embrasser l’impiété. Vous les assemblez dans une ville pour les épouvanter par vos menaces, pour les affaiblir par la faim, pour les faire mourir par la rigueur de l’hiver, pour les corrompre par votre dissimulation. Vous fomentez les divisions de l’Orient par vos artifices. Vous employez dans vos desseins des personnes qui se servent de caresses pour gagner les autres. Vous animez vos partisans. Vous jetez le trouble dans des choses qui sont établies depuis longtemps, et vous profanez celles qui ne le sont que depuis peu ».

Il dit ensuite que l’Église a beaucoup moins souffert de la part des persécuteurs patens que de la part de Constantius : et la raison qu’il en rend, c’est que de leur temps la persécution était ouverte, les miracles que Dieu opérait en faveur des martyrs animaient à la constance ceux des fidèles qui en étaient témoins ; au lieu que la persécution de Constantius ne se faisant que d’une mère cachée, on ne pouvait la regarder que comme une tentation, Parmi les miracles qu’il dit être arrivés pendant les grandes persécutions, par la vertu des reliques des martyrs, il rapporte que les démons étaient tourmentés dans les corps qu’ils obsédaient, les malades guéris, et que l’on avait vu des femmes suspendues en l’air par les pieds, sans le secours d’aucune machine, sans néanmoins que leurs vêtements leur retombassent sur le visage, en sorte que la pudeur n’en était point blessée, En continuant ses invectives contre l’empereur, il lui reproche d’enlever à ceux qu’il persécutait la gloire du martyre ; d’ôter au Père éternel la qualité de Père, en niant que Jésus-Christ fût son fils ; d’orner le sanctuaire de l’or du public, d’offrir à Dieu les dépouilles des temples d’idoles, ou confisquées sur des criminels ; de saluer les évêques par le baiser par lequel Jésus-Christ a été trahi, de baisser la tête pour recevoir leur bénédiction, et de fouler aux pieds leur foi ; de les recevoir à table comme Judas, qui en sortit pour trahir son maître ; d’avoir condamné aux mines des ministres du Seigneur, d’avoir fait mourir saint Paulin, évêque de Trêves, en le changeant d’un lieu à un autre et le reléguant en des pays où le nom chrétien n’était pas connu, afin qu’il ne pût recevoir sa nourriture des magasins publics, mais qu’il fût obligé de mendier son pain chez les Montanistes, d’avoir mis le trouble dans les Églises d’Alexandrie, de Milan, de Rome, de Toulouse, en exilant ceux qui en étaient évêques ; d’avoir fait battre des clercs et des diacres, et mis la main jusque sur Jésus-Christ, c’est-à-dire, comme l’on croit, d’avoir profané le mystère de son corps et de son sang.

« Saint Hilaire vient après cela à ce qui s’était passé au concile de Séleucie, où il avait assisté lui-même avec un grand nombre d’évêques. Il s’élève contre la formule de foi qui y avait été dressée. dans laquelle on disait le Fils semblable au Père, mais non à Dieu, il fait voir la fausseté du principe de Constantius, qui voulait que l’on rejetât absolument tous les termes qui ne se trouvent pas dans l’Écriture. Il ajoute que ce n’est pas aux princes chrétiens à prescrire aux évêques ce qu’ils doivent croire, Constantius, en s’arrogeant celle liberté, renversait les règles établies par les Apôtres ; lui qui ne voulait pas qu’on se servit de termes qu’on ne lit point dans l’Écriture, employait ceux d’inaccessible et de semblable au Père, qui ne s’y lisent point. Au reste, quoique saint Hilaire reprenne dans Constantius et dans les Ariens le, termes de semblable au Père. il reconnait qu’on peut les admettre, pourvu qu’avant toutes choses on dise aussi le Fils semblable à Dieu, et que cette ressemblance signifie égalité entre le Père et le Fils. Il reproche à l’empereur sa légèreté et son inconstance dans la foi, qui avait occasionné tant de formules de foi différentes, depuis celle de Nicée. Il lui reproche encore avec fermeté la guerre qu’il faisait non-seulement aux vivants, mais même aux morts, c’est-à-dire aux saints évêques de Nicée dont il avait fait condamner les sentiments sans épargner le grand Constantin, qui avait eu la même foi qu’eux ».

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Oraison

O Dieu, qui avez donné à votre peuple, pour ministre du salut éternel, le bienheureux Hilaire, faites, nous vous en supplions, que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans les cieux, celui que nous avons eu pour docteur de la vie spirituelle sur la terre. Par J. -C. N. -S.

Saint Hilaire

Évêque de Poitiers

Saint Hilaire

Présentation

Fête saint : 13 Janvier

Temps de lecture : 5 min.

Date : 368
Pape : Saint Marcel ; saint Damase
Empereur : Galère ; Maximin ; Constantin ; Valentinien Ier ; Valens

Sommaire

Pensée

Le divin Sauveur nous assure que personne ne peut entrer dans le royaume du ciel, s’il ne devient semblable à un enfant, et si, par la simplicité naturelle à cet âge, il ne déracine toutes les affections déréglées de son coeur.

Pratique

Sur toutes choses évitez la duplicité et le mensonge; coûte que coûte, soyez toujours franc et loyal.

Priez

Pour les malheureuses victimes de la fourberie du siècle.