La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Saint Fulrade

À Saint-Denis, au diocèse de Paris, saint Fulrade, abbé du monastère de ce nom (Sanctus Dionysius in Francia, Ordre de Saint-Benoit, fondé, dit-on, par le roi Dagobert Ier), et fondateur de plusieurs abbayes en Alsace. II en est fait mention au martyrologe de France du 17 février, qui est le jour de sa translation. 784.

Sommaire

Hagiographie de saint Fulrade

Saint Fulrade, quatorzième abbé de Saint-Denis, en France, naquit en Alsace, où ses parents possédaient de grands biens. Dom Calmet prétend même qu’il vit le jour à Saint-Hippolyte, petite ville située à quatre lieues de Colmar. La plupart des anciens historiens, abusés par quelques faux diplômes dans lesquels Fulrade est nommé Nepos de Charlemagne, disent que cet abbé était neveu ou petit-fils de cet empereur ; quelques-uns, le confondant avec un autre Fulrade, abbé de Saint-Quentin en Vermandois, dont le père était fils naturel de CharlesMartel, le font ainsi oncle de Charlemagne ; mais le testament de Fulrade fait mieux connaître son origine.

Riculphe, son père, et Ermengarde, sa mère, jouissaient en Alsace d’une haute considération. Fulrade se distingua dès sa jeunesse par sa piété, et avec l’âge se développèrent en lui les heureuses dispositions que la nature lui avait données. On le regarde, avec raison, comme un des plus grands hommes de son temps ; aussi son mérite et ses talents, lui frayèrent-ils, le chemin des premiers emplois du royaume. Devenu abbé de Saint-Denis, il fut chargé, en 751, par Pépin, d’aller à Rome avec saint Bourcard, évêque de Wurtzbourg, consulter le pape Zacharie sur la disposition qu’on devait faire du trône. Fulrade jouit, sous le règne de Pépin, de l’estime de toute la France et de la confiance de ce monarque. Il fut nommé conseiller du roi, chapelain de son palais, archiprêtre des royaumes d’Austrasie, de Bourgogne et de Neustrie, et archichapelain, ou grand aumônier de France. Il exerça encore cette charge sous Carloman et Charlemagne. Le Pape eut de même une grande estime pour lui.

Saint Fulrade

Fête saint : 16 Juillet
Saint Fulrade
Présentation
Titre : Abbé de Saint-Denis
Date : 784
Pape : Adrien Ier
Empereur : Charlemagne

Le premier monastère que l'Alsace dut à la générosité de Fulrade, fut celui qu'il fit construire dans un endroit nommé Audaldevillers, et qu'il dédia au martyr saint Hippolyte. Il y déposa le corps de ce saint martyr, qu'il avait obtenu, vers l'an 764, du pape Paul, avec plusieurs autres reliques, dont il enrichit les monastères de sa fondation. Les pèlerinages que les fidèles entreprirent pour aller vénérer les reliques de saint Hippolyte, firent bientôt oublier le nom d'Audaldevillers, et la petite ville qui se forma autour du monastère prit et conserva jusqu'à nos jours le nom de ce saint martyr.

Les Lombards

Astolphe, roi des Lombards, faisait continuellement la guerre au souverain pontife Étienne, et menaçait d’envahir la ville de Rome ; le Pape demanda du secours à Pépin. Celui-ci força le roi des Lombards à un accommodement et envoya l’abbé Fulrade en Italie pour s’entendre avec lui sur la restitution de l’exarchat de Ravenne et de la Pentapole ; mais le monarque lombard ne remplit pas les conditions de ce traité, c’est pourquoi Pépin l’obligea de nouveau à accepter des conditions plus dures encore : vingt villes furent évacuées par Astolphe, et Fulrade, chargé une seconde fois d’aplanir les difficultés de la convention, apporta à Rome les clefs de ces cités et les déposa sur le tombeau de saint Pierre, pour en faire, au nom de son roi, donation à l’Église, quoique toujours sous la suzeraineté des rois de France. Par ce moyen, l’Église de Rome parvint à la possession paisible des villes de Ravenne, Rimini, Pesaro, Césène, etc.

On conserve encore une bulle du pape Étienne III, donnée le 16 février 752, dans laquelle ce Pontife permet à Fulrade de bâtir des monastères dans les terres qui lui appartiennent en propre ou qui lui seraient données. Fulrade fonda six monastères ou prieurés et plusieurs églises : deux de ces monastères existaient en Alsace. Mais, au milieu de ses travaux, le saint homme ne laissa point de se rendre toujours utile à son pays ; car, après la mort du roi Astolphe, Didier, roi des Lombards, chercha à reconquérir les villes qui avaient été cédées au Saint-Siège et prit les armes. Fulrade reparut en Italie : son éloquence et ses manières conciliatrices, jointes à la force des preuves qu’il alléguait, firent renoncer Didier à ses entreprises, et celui-ci, par les dispositions de Fulrade, fut couronné roi du pays qu’il allait dévaster. Le Pape et toute l’Italie lui témoignèrent la plus vive reconnaissance pour l’heureux succès de cette négociation.

La-confession-de-Saint-Pierre-est-une-chapelle-de-la-basilique-Saint-Pierre-qui-est-selon-la-tradition-edifiee-sur-le-tombeau-de-lapotre-Pierre
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Croquis-du-prieure-de-Liepvre-tel-quil-existait-encore-en-1549.
Croquis-du-prieure-de-Liepvre-tel-quil-existait-encore-en-1549.

Son testament

Fulrade assista à l’assemblée d’Attigny-sur-Aisne et reçut de la noblesse française toutes les marques de l’estime la plus profonde. Il fit son testament en 777, à Héristal, et donna tous ses biens, monastères, églises, etc., à l’abbaye de Saint-Denis. Sa précieuse mort arriva le 16 juillet 784 : il est le seul des abbés de Saint-Denis auquel on donna le titre de Saint. Le célèbre Alcuin composa son épitaphe. On l’enterra d’abord dans l’église de Saint-Denis ; mais son corps fut transporté plus tard au monastère de Liepvre, où il fut honoré le 17 février, jour de sa translation.

L'héritage de saint Fulrade

Le premier monastère que l’Alsace dut à la générosité de Fulrade, fut celui qu’il fit construire dans un endroit nommé Audaldevillers, et qu’il dédia au martyr saint Hippolyte. Il y déposa le corps de ce saint martyr, qu’il avait obtenu, vers l’an 764, du pape Paul, avec plusieurs autres reliques, dont il enrichit les monastères de sa fondation. Les pèlerinages que les fidèles entreprirent pour aller vénérer les reliques de saint Hippolyte, firent bientôt oublier le nom d’Audaldevillers, et la petite ville qui se forma autour du monastère prit et conserva jusqu’à nos jours le nom de ce saint martyr. Mais les reliques de saint Hippolyte ne restèrent pas longtemps dans cet endroit ; car une charte de Charles le Chauve, de l’année 862, nous apprend que dès lors elles avaient été transférées dans l’abbaye de Saint-Denis avec celles de saint Cougat ou Cucufas, martyrisé à Barcelone le 25 juillet 304 sous l’empire de Dioclétien.

Le second monastère dû à Fulrade fut celui qui prit le nom du fondateur même ; mais plus tard le nom de Fulradviller fut changé en celui de Liepvre ou Leberau, de la rivière de Leberaha, sur laquelle il était situé. Ce monastère donna son nom à un village qui s’est formé autour. Fulrade céda à ce monastère plusieurs biens qui lui appartenaient et la plupart de ceux qui lui avaient été donnés par Widon et Chrodbarde, deux seigneurs alsaciens. Il y déposa des reliques du pape saint Alexandre et de saint Cougat. Les reliques de saint Cougat furent apportées en France par Charlemagne, et ne restèrent au monastère de Liepvre que jusqu’en 835, époque à laquelle Hilduin, abbé de Saint-Denis, les fit transporter, le 25 août, dans son abbaye, où elles furent honorées depuis.

L’ancienne église de Liepvre subsistait encore au milieu du dernier siècle : elle fut démolie en 1751. On voyait peinte sur les vitres l’image de saint Fulrade, avec ces mots : Domea cuneta Deo hic, et, de l’autre côté, le portrait de Charlemagne, avec cette inscription : Fiant haec jubeo. Richier, dans sa Chronique de Senones, parle aussi d’un pavé de marbre en mosaïque, fort curieux, que l’on attribuait à Charlemagne et que l’on voyait aussi à Liepvre.

Ces deux maisons, étant dans leur origine du diocèse de Strasbourg, devinrent des prieurés de l’Ordre de Saint-Benoît et dépendirent de l’abbaye de Saint-Denis jusqu’au XIVe siècle. La petite ville de Saint-Hippolyte fut incendiée, avec son monastère, en 1286, par Anselme, comte de Ribeaupierre, alors en guerre avec l’empereur Rodolphe de Habsbourg ; elle eut le même sort en 1326, et fut prise et rasée par Léopold, duc d’Autriche, parce que Louis d’OEttingen, landgrave de la basse Alsace et seigneur de Saint-Hippolyte, s’était révolté contre lui et déclaré pour Louis de Bavière, son rival. Ce n’est que vers l’an 1400 que les ducs de Lorraine s’emparèrent de Saint-Hippolyte et de Liepvre, en vertu de la juridiction qu’ils exerçaient sur les deux monastères et qu’ils avaient obtenue au XIIe siècle.

Les abbés de Saint-Denis se pourvurent, en 1404, auprès du roi Charles VI, pour se faire restituer les prieurés ; mais ils ne furent point écoutés, et ce sont ces ducs qui les unirent à la collégiale de Saint-Georges de Nancy, en vertu d’une bulle du pape Alexandre VI, du 16 avril 1502. Lorsque cette collégiale fut elle-même réunie, en 1742, à la primatiale de cette ville, les deux prieurés revinrent aussi à la même église.

À quelque distance de Saint-Hippolyte est située la petite ville de Bergheim, près de laquelle on voyait autrefois une maison de Templiers et la chapelle de Saint-Pierre, paroisse du village de Bergheim-Weiller. Lors de la suppression de l’Ordre des Templiers, en 1312, leur maison fut annexée au préceptorat des chevaliers de Malte de Schelestadt. Près de Guémar est le célèbre pèlerinage en l’honneur de saint Maximin, évêque de Trèves. L’église fut construite en 1262 par Ulrich, comte de Ribeaupiere. Ses successeurs se montrèrent toujours fort généreux envers cette église et s’y rendaient tous les ans avec toute leur cour, pour y recevoir la sainte communion.