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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

La Vie des Saints Webp

Hagiographie

Le zèle pour la conversion des peuples est une prérogative qui appartient à l’Église catholique, et qu’aucune secte ne saurait lui disputer.

Parmi les missionnaires qu’elle a suscités dans le XVIe siècle pour travailler avec le plus de succès à ce grand ouvrage, on doit donner la première place à saint François Xavier, ce thaumaturge des derniers temps que le pape Urbain VIII appelle, à juste titre, l’Apôtre des Indes.

Il naquit dans la Navarre l’an 1506. Après avoir fini ses études au collège de Sainte-Barbe, à Paris, il professait la philosophie, quand saint Ignace arriva à Paris.

Ce saint, si versé dans les voies de Dieu, se servit de la vanité de Xavier ­pour lui inspirer le goût des choses célestes, en lui répétant souvent ces paroles : Que sert à l’homme de gagner tout le monde, s’il vient à perdre son âme ? Xavier se convertit et devint un des premiers compagnons d’Ignace.

La compagnie de Jésus ayant été instituée, Jean III, roi de Portugal, ayant demandé des missionnaires pour les Indes orientales, Xavier fut destiné à cette pénible entreprise.

Les dispositions héroïques qu’il y apporta méritèrent que Dieu renouvelât en sa personne tout ce que l’Église naissante avait vu de merveilles. Il mourut dans l’île de Sancian, en 1552.

Il a laissé des lettres admirables qui devraient être le manuel de tous ceux qui suivent la même carrière.

Le vrai zèle de la gloire de Dieu se distingue : par une grande abnégation de soi-même, se tenant prêt à souffrir toutes les privations, à entreprendre tous les travaux, à essuyer toutes les humiliations, pour obtenir que Jésus-Christ soit plus connu et plus aimé ; par un dévouement plein de douceur et de prudence, de franchise et de loyauté, qui se manifeste dans ses paroles et dans toute sa conduite, comme étant profondément ancré dans le cœur.

Quelles sont les reliques de saint François-Xavier ?

Saint François Xavier fut enterré le dimanche qui suivit sa mort. Son corps fût mis dans une caisse assez grande, à la manière des Chinois, et cette caisse fut remplie de chaux vive, afin que, les chairs étant plus tôt consumées, on pût emporter les os à Goa. Le 17 février 1553, on ouvrit le cercueil pour voir si les chairs étaient consumées ; mais, lorsqu’on eut ôté la chaux de dessus le visage, on le trouva frais et vermeil, comme celui d’un homme qui dort doucement. Le corps était aussi très entier et sans aucune marque de corruption. On coupa, pour s’en assurer davantage, un peu de chair près du genou, et il coula du sang. La chaux n’avait point non plus endommagé les habits sacerdotaux avec lesquels ou l’avait enterré. Le saint corps exhalait une odeur plus douce et plus agréable que celle des parfums les plus exquis. Il fut mis sur le vaisseau et porté à Malacca, où on aborda le 22 mars. Les habitants de celte ville le reçurent avec le plus grand respect. La peste qui y faisait sentir ses ravages depuis quelques semaines cessa tout à coup. Le corps du saint missionnaire fut enterré dans le cimetière commun. Ayant été trouvé frais et entier, le mois d’août suivant, on le transporta à Goa, et on le déposa dans l’église du collège de Saint-Paul le 15 mars 1554. Il s’opéra en cette occasion plusieurs guérisons miraculeuses.

En 1612, lorsqu’on voulut détacher du corps, toujours frais, flexible et coloré, le bras droit pour l’envoyer à Rome, on rencontra de grandes difficultés ; enfin le Saint, cédant aux supplications des assistants, présenta lui-même ce bras au chirurgien, et, aussitôt la première incision, le sang coula avec autant d’abondance que si le corps eût été plein de vie ! On en imbiba des linges que les Pères de Goa envoyèrent à Philippe IV, roi d’Espagne, et on en recueillit dans un flacon qu’on envoya avec le bras à la Maison de Rome. La main fut partagée entre les collèges de Cochin, de Malacca et de Macao. Le bâtiment qui portait ces saintes reliques en Europe fut rencontré et poursuivi par des corsaires ; il allait être atteint, lorsque le capitaine s’écrie :

« Qu’on porte le bras du saint Père dans la hune ! Il mettra les pirates en fuite ».

L’ordre est exécuté, et les écumeurs de mer, virant de bord, s’éloignent à toutes voiles et ne reparaissent plus.

De ces précieuses reliques, le bras est resté à Rome, le flacon de sang est à la Maison professe de Paris. La cour de Rome, sollicitée par les souverains du Japon et par le roi de Portugal de procéder à la canonisation de François Xavier, examina sa cause, reconnut vingt-quatre résurrections juridiquement prouvées, et quatre-vingt-huit miracles éclatants opérés pendant la vie de l’illustre Saint ; une bulle du pape Paul V, en date du 25 octobre 1605, le déclara Bienheureux. Il fut canonisé par Grégoire XV, le 12 mars 1621, avec toutes les cérémonies ordinaires ; mais la mort de Grégoire XV retarda la publication de la bulle, qui fut donnée par Urbain VIII, son successeur, sous la date du 6 août 1623.

En 1670, par un décret du 14 juin, le pape Clément X fixa la fête de saint François Xavier au 3 décembre, et ordonna, par le même décret, que son office serait du rit double pour toute l’Église.

Depuis la mort de notre Saint, le nombre des résurrections obtenues par l’invocation de ses mérites, — reconnues par la cour de Rome, jointes aux actes de la canonisation, soit avant, soit après la publication de la bulle, — s’élevait, en 1715, au chiffre énorme de vingt-sept, dont quatorze avaient été obtenues depuis peu d’années.

Il serait difficile de dire dans quel pays catholique ce Saint n’est point invoqué avec une dévotion ardente ; partout, on publie de nombreux miracles dus à son intercession.

Ils se multiplièrent peut-être encore plus qu’ailleurs au château de Xavier. On fit une chapelle de la chambre dans laquelle il était né, et les pèlerins s’y portèrent en foule. La Navarre le choisit pour patron, et, aujourd’hui encore, tous les Navarrais donnent au baptême le nom de Xavier à leurs enfants, et les pèlerinages sont toujours nombreux à cette chapelle, livrée au public par les descendants de la famille de notre Saint. Tous ont conservé, avec un religieux respect, ce noble manoir, illustré par de si glorieux souvenirs. Le château de Xavier est encore ce qu’il était en 1524, alors que Dom Francisco s’en éloignait pour toujours… La chapelle de la noble famille est restée ce qu’elle était au temps où l’heureuse et triste mère du grand apôtre de l’Orient allait y puiser la force de remercier Dieu de tant de souffrance et de bonheur.

En 1744, sur l’ordre du roi Jean IV, l’archevêque de Goa et le marquis de Castel-Nuovo, vice-roi des Indes, accompagnés de tous les grands dignitaires, firent la visite des restes de saint François Xavier, et constatèrent, avec toutes les formalités requises, la parfaite conservation de son corps. Le pape Benoît XIV, voyant les miracles sans nombre qu’on obtenait chaque jour par ses mérites, le déclara protecteur de l’Orient, par un bref du 20 février 1747.

En 1782, le Père Cicala, de la Congrégation des Lazaristes, assista à l’exposition des reliques du grand apôtre, les 10,11 et 12 février. Il écrivait que le concours du peuple avait été si considérable cette année-là, qu’il dépassait tout ce qu’on avait vu depuis trente ans, de son empressement à venir visiter le saint tombeau. On y était accouru de toutes les parties des Indes. Le cercueil, de huit pieds de longueur, de deux pieds de hauteur et fermé par trois serrures, fut ouvert en présence de l’évêque de Cochin, administrateur du diocèse de Goa, de tout le clergé, de tous les Ordres religieux, du vice-roi et de tous les grands dignitaires et magistrats. Le corps du Saint était entièrement recouvert d’un voile d’étoffe de soie qu’on enleva, et tous les assistants purent contempler ce qui restait du grand apôtre de l’Orient. Il était revêtu des habits sacerdotaux ; sa chasuble, présent de la reine de Portugal, et bordée de sa main, était de la plus grande fraîcheur. Le corps n’avait pas la moindre indice de corruption ; mais il n’avait plus les apparences de vie qu’il avait conservées durant plus d’un siècle.

« La peau », écrivait le Père Cicala, « la peau, et la chair qui est desséchée, est totalement unie avec les os ; on voit un beau blanc sur la face ; il ne lui manque que le bras droit qui est à Rome, et deux doigts du pied droit, ainsi que les intestins. Les pieds surtout se sont conservés dans la plus grande beauté ».

Un fragment du bras droit avait été accordé au collège que la Compagnie de Jésus avait établi à Macao ; mais sous l’influence ou plutôt sous la domination anglaise, le collège des Jésuites fut transformé en caserne, l’église seule fut conservée. En 1834, une imprudence des soldats mit le feu à la caserne ; les secours furent mal dirigés, l’incendie dévora les bâtiments, gagna l’église et ne laissa que des ruines… Nous nous trompons : au milieu de cette grande et déplorable destruction, un miracle frappant fut constaté : quatre statues seulement avaient été respectées par les flammes ; quatre statues seulement étaient restées debout, et toutes les quatre parfaitement intactes : c’étaient celles de saint Ignace de Loyola, de saint François Xavier, de saint François de Borgia et de saint Louis de Gonzague.

De nombreuses reliques des Martyrs du Japon disparurent dans ce désastre… Celle de saint François Xavier fut seule sauvée ! Aujourd’hui, la momie se voit encore, revêtue du costume que le Saint portait de son vivant. Le visage est vermeil, quelques cheveux gris ornent les tempes, l’orbe de l’oïl fait saillie sous ses arcades fortement accentuées de sourcils épais ; le nez seul paraît avoir un peu souffert. On exposait autrefois cette sainte relique sans avoir la précaution de la mettre dans une vitrine ; une dame trop fervente détacha d’un coup de dent l’un des doigts du pied du Saint ; depuis ce temps, on a dû prendre des précautions pour que de pareils actes ne se renouvelassent pas.

Nous pourrions citer des faits plus récents encore, attestant que la puissance des mérites de l’illustre apôtre est bien loin d’être affaiblie. En Belgique, il s’est formé une association pour la conversion des pécheurs, sous le patronage de saint François Xavier, et cette association obtient de nombreux miracles de conversions. Qui ne sait le bien qui s’opère par une association d’un autre genre, fondée à Paris, pour les ouvriers, sous le même patronage et la même invocation ? Et qui ne sait les progrès merveilleux et toujours croissants de celle de la Propagation de la Foi également placée sous sa protection ?

Le tombeau de saint François Xavier ayant été ouvert à Goa en 1859, le corps du Saint fut trouvé intact et aussi bien conservé que le lendemain de sa mort.

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Oraison

O Dieu, qui avez voulu faire entrer les peuples des Indes dans votre Église, par la prédication et par les miracles du bienheureux François ; daignez nous faire la grâce que, recevant la gloire de ses mérites, nous suivions aussi l’exemple de ses vertus. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

Saint François Xavier : Apôtre des Indes Orientales

De la Compagnie de Jésus, ✞ 1552.

Présentation

Fête saint : 03 Décembre

Temps de lecture : 3 min.

Date : 1552
Pape : Jules III
Empereur : Charles Quint

Pensée

« Des millions d’idolâtres se convertiraient sans peine, s’il y avait plus de personnes qui cherchassent, non leurs intérêts, mais ceux de J.-C. » (saint François Xavier)

Pratique

Le zèle pour l’oeuvre de la propagation de la foi.

Priez

Pour la conversion des infidèles.