La Vie des Saints

Logo-La-Vie-des-Saints

D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

La Vie des Saints Webp

Saint Braulion

À Saragosse, en Espagne, saint Braulion, évêque et confesseur. ✞ 616.

Hagiographie

E

L’histoire ecclésiastique nous apprend que saint Isidore, frère de saint Léandre, et son successeur en l’archevêché de Séville, connaissant combien il était important que la jeunesse, et principalement les nobles, fussent bien instruits dans la piété et les lettres humaines, avait établi dans Séville un collège, dont lui-même, quoique archevêque, était le principal directeur et le premier professeur.

Braulion, qui était un jeune homme d’une famille noble et illustre, eut le bonheur de se rencontrer parmi les enfants qui furent élevés dans cette pépinière de doctrine et de vertu : il devint le fidèle écolier d’un si bon précepteur. Car, avec le temps, saint Isidore l’eut en une si haute estime, qu’il ne le considérait plus comme son disciple, mais lui envoyait ses propres ouvrages pour les revoir et les corriger : ce qui montre l’humilité de l’un et la droiture d’esprit de l’autre. Cet excellent écolier, voulant suivre la profession de son maître, embrassa, selon le conseil qu’il lui en donna, l’état ecclésiastique ; et, pour le faire, il se retira vers son frère, Jean, évêque de Saragosse, qui, après l’avoir promu aux Ordres sacrés, le fit archidiacre, afin qu’étant, par cet office, comme son œil et sa main, il l’assistât en la conduite de son église et de tout son troupeau. Quelque temps après, ce prélat changeant cette vie de misère en une meilleure, laissa son siège vacant et son église sans pasteur. Lorsque les évêques voisins s’assemblèrent pour y pourvoir, un globe de feu descendit du ciel et s’arrêta sur la tête de Braulion, et, en même temps, fut en entendue en l’air une voix qui disait ces paroles du prophète Isaïe :

« C’est ici, mon serviteur, que j’ai élu et sur qui repose mon esprit ».

Les prélats, pleins d’admiration, remercièrent Dieu de ce qu’il leur faisait connaître sa volonté par un signe si manifeste : et ainsi tous, unanimement, sur le témoignage du ciel, nommèrent Braulion évêque en la place de son frère, et il fut forcé d’acquiescer à cette élection et de se charger du poids de cette dignité. 

Saint Braulion

Fête saint : 26 Mars

Présentation

Titre : Évêque de Saragosse
Date : 646
Pape : Théodore

Auteur

Mgr Paul Guérin

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
Poursuivre la Lecture

Il assista en cette qualité à trois Conciles célébrés à Tolède, savoir : au quatrième, où présida son maître, saint Isidore ; au cinquième et au sixième. Dès qu’il se vit élevé sur le trône épiscopal, il employa tous ses soins à repaître son troupeau, comme un bon pasteur, de l’aliment de la parole de Dieu et de la saine doctrine, et à arracher de son champ l’ivraie de l’hérésie arienne, qui s’était tellement enracinée parmi le bon grain, que, même après la conversion publique du roi des Goths, Récarède, et des autres principaux d’Espagne, il était néanmoins malaisé d’en détruire tous les restes. Le saint Prélat s’y appliqua dans son diocèse avec beaucoup de zèle et de vigilance ; et le Saint-Esprit, voulant autoriser davantage la doctrine qu’il enseignait, parut une fois sur son épaule en forme de colombe, comme lui inspirant à l’oreille ce qu’il devait faire savoir à son peuple.

Ces fonctions du saint Évêque ne l’empêchaient pas de se rendre fort assidu à l’église de Sainte-Marie-Majeure ou du Pilier, de la ville de Saragosse, où il s’occupait jour et nuit au service de Dieu et de la sainte Vierge, sa mère. Son cœur était éloigné de toute pompe et de toute délicatesse ; il ne se servait que des habits les plus rudes et les plus communs, sans distinction, sans ornement. Il était sobre en son manger, équitable à rendre la justice, fervent à prêcher la parole de vie, puissant et zélé à convaincre les adversaires de la vérité, par de fortes raisons, qu’il puisait dans l’Écriture sainte. Sa libéralité envers les pauvres le rendit fort recommandable, et sa tendre sollicitude pour ses diocésains le fit regarder comme le bon pasteur de son siècle. Il fut évêque vingt ans, et trouva enfin l’heureux moment de sa mort, un dimanche au matin, le 26 mars ; d’autres disent le 18, environ l’an 646. Une musique céleste se fit entendre à cette même heure, avec une voix qui disait :

« Lève-toi, mon ami, et viens ».

Le Saint, comme réveillé d’un profond sommeil, répondit en expirant :

« Je m’en vais, mon Seigneur ; je suis prêt ».

Culte et reliques

Son corps fut porté dans sa cathédrale par les évêques, assistés de tout le clergé et du peuple, et mis sous l’autel de Saint-Jacques, qu’il avait fait bâtir. De là il fut transféré en un autre endroit plus apparent de la même église ; et, quand l’Espagne fut saccagée par les Maures, on le mit en un lieu de sûreté, où il est demeuré cinq à six cents ans à l’insu du monde, jusqu’à ce que l’an 1270, selon le cardinal Tiaronius, et cent cinquante-deux ans après que les chrétiens eurent chassé les barbares de Sara­gosse, le bienheureux saint Valère apparut à un évêque de Saragosse nommé Pierre, et lui révéla le lieu où était le corps de son saint prédécesseur, qui fut trouvé aussi entier que lorsqu’il y avait été mis, et exhalant une odeur très-agréable. Il fut tiré de là et porté devant le grand autel de la même église, où il est encore aujourd’hui dans un magnifique tombeau, vénéré de tous les habitants de celte grande cité comme leur patron de leur puissant protecteur auprès de Dieu : cette translation fut signalée par plusieurs miracles éclatants.

Nous avons de saint Braulion deux lettres à saint Isidore, un éloge de ce même Saint avec le catalogue de ses ouvrages, une hymne en vers iambes en l’honneur de saint Émilien, avec la vie de ce serviteur de Dieu.