D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.
Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
Saint Boniface naquit de parents chrétiens, à Bruxelles, qui dépendait alors du diocèse de Cambrai. Un jour que sa mère, le portant encore dans son sein, se rendait à l’église, elle rencontra un vénérable vieillard à la figure, angélique qui-lui dit :
« Le fils que vous allez mettre au monde sera illustré par sa science et sa doctrine, aimé de Dieu et des anges ».
Après ces paroles, il disparut.
Quand l’enfant vint au monde, on lui donna le nom de Boniface. À mesure qu’il grandit, il crut en sainteté et en vertus. Ce qui brillait surtout en lui, c’était un grand amour pour la pureté ; cet amour allait si loin que quand ses parents l’embrassaient il s’essuyait ou se lavait la figure. On le mit de bonne heure aux études et il s’y fit bien vite remarquer par de brillantes qualités naturelles. À dix-sept ans, il se rendit à l’Université de Paris, car les Pays-Bas n’avaient pas d’université à cette époque.
Il se distingua tellement qu’il fut appelé à enseigner aux autres ce qu’il avait si bien appris lui-même. Il mettait tous ses soins à vivre conformément aux maximes de Jésus-Christ. Il aimait l’humilité, passait de longues heures à converser avec son Dieu, mettait dans ses paroles une extrême réserve, se montrait courageux dans les tribulations, ardent à corriger ses défauts, ennemi de l’oisiveté, des hérétiques et des incrédules, et, les jours de fête, il passait son temps à étudier ou à prier.
Les vertus de saint Boniface lui méritèrent les honneurs du sacerdoce. Élevé à cette dignité, il en remplit les devoirs avec fidélité et une grande piété ; il était si vivement pénétré du regret de ses fautes qu’il n’offrait jamais le saint sacrifice sans verser des larmes abondantes. Pour empêcher son corps de se révolter contre lui, il le macérait par les jeûnes, les veilles, les prières et des mortifications de tout genre. Il portait un rude cilice et autour des reins une ceinture de crins piquants, remplie de nœuds.
Il y avait sept ans que Boniface enseignait à Paris la théologie avec beaucoup de réputation, lorsqu’il s’éleva, entre les professeurs et les écoliers, une dissension qui causa beaucoup de scandale et dans laquelle il se trouva innocemment enveloppé. Voyant que les élèves négligeaient de venir prendre ses leçons, il abandonna ces disciples rebelles, quitta la ville et le royaume, et partit pour Cologne, où il fut reçu avec les plus grands honneurs. Le diocèse de Cologne ne possédait pas encore d’université, mais il y avait des écoles de théologie dans les collégiales et dans les couvents de religieux. On offrit à Boniface une chaire de professeur, qu’il accepta avec les sentiments d’une respectueuse humilité. Il l’occupa pendant deux ans, c’est-à-dire jusqu’en 1232.
Le grand nom de Boniface était parvenu jusqu’en Suisse. Il fut nommé sans sa participation, à l’évêché de Lausanne. Là, il fit fructifier les talents que le Seigneur lui avait confiés. Les préceptes que sa bouche annonçait, il les confirmait par l’exemple de sa vie, et leur donnait ainsi un nouveau degré d’évidence. Il joignait à l’instruction publique les exhortations particulières, et ne laissait échapper aucune occasion pour encourager aux bonnes œuvres. La confession, la prière, l’étude, la lecture des saintes Écritures, telles étaient les occupations habituelles du prélat.
Saint Boniface de Lausanne
Présentation
Saint Boniface naquit de parents chrétiens, à Bruxelles, qui dépendait alors du diocèse de Cambrai. Un jour que sa mère, le portant encore dans son sein, se rendait à l’église, elle rencontra un vénérable vieillard à la figure, angélique qui-lui dit : « Le fils que vous allez mettre au monde sera illustré par sa science et sa doctrine, aimé de Dieu et des anges ». Après ces paroles, il disparut.
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Néanmoins, tout le temps de son épiscopat ne fut qu’un temps de trouble et de persécution, parce qu’il s’éleva fortement contre le vice et qu’il ne voulut aucune composition avec l’iniquité. La Suisse était alors soumise à l’empire d’Allemagne ; et l’empereur Frédéric II, quoique chrétien de nom, agissait en ennemi de la religion chrétienne. Comblé de bienfaits par le Saint-Siège, il n’eut pour le Pape que de l’ingratitude. Les déceptions et les parjures de cet empereur, son alliance avec les Sarrasins, les persécutions qu’il fit éprouver aux évêques, sa haine pour l’Église, et une foule d’autres crimes forcèrent Grégoire IX et Innocent IV à l’excommunier.
Boniface fut aussi victime d’une persécution excitée par cet empereur. Les anciens biographes, sans dire dans quelle année ou sous quel Pape la chose se passa, en parlent en ces termes : « Une grande querelle s’étant élevée entre le Pape et l’empereur Frédéric, le Saint-Père assembla en concile, quelques évêques, parmi lesquels se trouva Boniface évêque de Lausanne. D’après le conseil de ce dernier, ainsi que des autres évêques, on dressa contre l’empereur une sentence d’excommunication que le Pape confirma et prononça. Frédéric, ayant appris qu’il était exclu de la communion de l’Église, envoya deux cents soldats à Lausanne pour tuer Boniface. Celui- ci, sortant de la ville avec deux cavaliers, sans savoir qu’on lui tendait des pièges, fut attaqué à l’improviste par ces soldats, attaché à un cheval et emmené. Cependant, un des cavaliers fit tête aux soldats de l’empereur avec, une si grande intrépidité et une telle confiance en Dieu qu’il parvint à délivrer de leurs mains le saint pontife. Pas un d’entre eux n’entra dans la ville ; il semblait que Dieu lui-même les eût terrassés ».
Les chagrins, les persécutions et les scandales sans cesse renaissants commencèrent à accabler notre Saint. Voyant qu’au lieu de faire du bien dans son diocèse, il ne recueillait que la haine des méchants, et découvrant d’ailleurs tous les jours de nouvelles entreprises contre la sûreté de sa personne, il se rendit à Rome pour demander au Saint-Père qu’il lui fût permis de se démettre de son évêché. Le Pape, qui connaissait les grandes qualités de Boniface, le remit à un an pour lui accorder sa demande. Mais enfin il céda à ses instances réitérées.
Après avoir obtenu cette grâce, il pria Dieu pour savoir dans quel endroit il lui serait donné de terminer ses jours en paix. Il passa de Rome dans le Brabant se rendit à Bruxelles. Il visita ensuite, vers 1242, l’abbaye de la Cambre, où quelques-unes de ses parentes avaient pris le voile. L’abbesse et toute la communauté le reçurent avec une sainte joie et avec les marques du plus grand respect ; il y fixa son séjour, et Dieu manifesta par plusieurs miracles la sainteté de son serviteur.
Les religieuses, alors qu’il offrait le saint sacrifice de la messe, virent souvent les anges l’assister dans cet acte auguste. Il apparut un jour à un cardinal qui était tombé gravement malade à Paris, et le rendit à la santé en faisant sur son front le signe de la croix. Le ciel lui fit voir plusieurs fois des événements qui s’accomplissaient loin de lui.
Lorsque saint Louis livrait aux Sarrasins un combat naval pour la défense de la sainte ville de Jérusalem et du tombeau de Notre-Seigneur, l’évêque Boniface entendit dans sa prière une voix du ciel qui lui dit :
« Sois assuré que le roi de France sera livré dans les mains des idolâtres, que plusieurs de son peuple périront et que d’autres tomberont en esclavage ».
Ce qui lui avait été prédit arriva. Saint Louis entreprit en 1248 la guerre contre les Sarrasins et les défit en plusieurs batailles ; mais en 1250, son armée se trouvant considérablement réduite par les fatigues, les maladies et le manque de vivres, il perdit une bataille et fut fait prisonnier.
De même, lorsque le comte de Flandre faisait la guerre aux Hollandais, saint Boniface entendit dans sa prière une voix du ciel qui lui dit :
« Apprends que le comte de Flandre sera fait prisonnier aujourd’hui et que ses troupes essuieront une grande défaite ».
La prédiction s’accomplit, dit son ancien biographe. Jean de Leyde, dans sa chronique des Pays-Bas, en parle ainsi :
« Avant que les Flamands livrassent bataille, l’évêque Boniface pria pour le succès de leurs armes ; il entendit une voix du ciel qui lui dit : Il faut que les orgueilleux soient humiliés. Apprenez que le fils de la comtesse de Flandre sera fait prisonnier aujourd’hui, et que les Flamands essuieront une grande défaite ».
Une chose troublait profondément le bienheureux Boniface, c’était la pensée de ses fautes ; il se demandait sans cesse si Dieu les lui avait pardonnées. Le ciel eut pitié de ses tourments, et dans une vision lui fit voir que tous ses péchés étaient effacés. Il désirait vivement depuis longtemps voir la sainte Vierge : cette bonne mère accéda à ses désirs et se montra à lui. Le bienheureux Boniface se jetant à ses pieds, la conjura de le sanctifier. Marie lui répondit en souriant : « Je t’ai sanctifié et je te sanctifierai toujours », et elle disparut. Une autre fois, dans l’octave de saint Jean-Baptiste, il désirait ardemment recevoir quelque consolation de la sainte Vierge ; elle lui apparut une seconde fois, magnifiquement vêtue, entourée d’un cortège de vierges comme elle brillamment habillées. Saint Jean-Baptiste couvert de vêtements éclatants l’accompagnait, et saint Boniface passa une nuit à converser avec cette sainte compagnie. Qui peut dire les joies que lui procura un semblable entretien ? Une nuit de Noël, qu’il ne pouvait, à cause de sa faiblesse, assister à l’office, il en fut très-affecté et s’en plaignit amoureusement à Marie, qui lui apparut tenant entre ses bras son enfant enveloppé de langes ; elle le posa sur le lit du malade et il put le contempler à son aise. Il eut encore d’autres visions auxquelles nous ne voulons pas nous arrêter. Nous avons hâte de parler de ses miracles qui furent nombreux et éclatants.
Une jeune fille attaquée d’une infirmité subite était grièvement malade et souffrait d’atroces tortures. La mère, pleine de foi, prit des cheveux de saint Boniface et les mit sur sa fille qui s’endormit d’un paisible et profond sommeil, et se réveilla complètement guérie. Le saint délivra à l’aide du signe de la croix un homme possédé du démon. Il rendit également la santé à un épileptique, à un énergumène, à deux religieuses brûlées par la fièvre, et l’usage de la parole à un homme dont le démon liait le larynx afin qu’il lui fût impossible de confesser ses péchés.
Cependant, le moment était venu où Dieu voulut récompenser son serviteur de ses travaux ; il tomba en une maladie grave qui devait le conduire au tombeau, il perdit l’usage de ses mains ; malgré cela il voulut continuer d’offrir le saint sacrifice de la messe ; les anges l’aidèrent et le servir dans cette redoutable fonction. Comme il approchait du terme de sa vie, il fit demander l’Évangile de saint Jean, il l’embrassa et posant ses mains sur ce livre sacré :
« Voilà », dit-il, « le livre selon les maximes duquel j’ai vécu, je crois tout ce qu’il renferme et désire mourir dans cette croyance ».
Dieu ne tarda guère à exaucer ses désirs ; il mourut plein de mérites et de bonnes œuvres. Il avait gouverné pendant 10 ans l’église de Lausanne et en avait passé dix-huit dans le monastère de la Cambre, servant Dieu jour et nuit dans la sainteté et dans la justice. Il expira le 19 des calendes de février 1265, et fut enterré à la Cambre où ses reliques restèrent déposées jusqu’à la grande révolution française.
Sa grande dévotion à la sainte Vierge l’a quelquefois fait représenter agenouillé devant une image de Notre-Dame ; mourant, il tient un livre entre ses mains : c’est par allusion à la profession de foi qu’il prononça sur l’Évangile de saint Jean.
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