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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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La Vie des Saints Webp

Les 7 saints fondateurs de l’Ordre des Servites

Comment sept nobles patriciens de Florence, résolurent de quitter toutes choses pour servir Dieu et Notre-Dame.

Sommaire

Hagiographie des 7 saints fondateurs de l'Ordre des Servites

Le jour de l’Assomption de la sainte Vierge, l’an 1233, à Florence, sept amis étaient réunis en un oratoire. C’étaient sept marchands ; on sait que cette profession était, dans leur ville, entourée d’honneurs ; ils appartenaient à la première noblesse et portaient la robe sénatoriale. 

Leurs noms étaient : Bonfiglio Monaldi, Buonagiunta Manetti, Manetto de l’Antella, Amideo dei Amidei, Uguccione dei Uguccioni, Sostegno dei Soste gni, Alexis Falconieri. Aussi pieux que riches et honorés, ils faisaient partie d’une confrérie qui avait pour but de célébrer la sainte Vierge par ses chants, les Laades. Or tandis qu’ils se livraient dans la joie à leur dévotion, la Mère divine daigna se montrer à chacun d’eux en particulier, les exhortant à quitter le monde pour se consacrer à son culte et à une perfection plus haute. Les saints amis se communiquèrent mutuellement l’invitation si douce qu’ils avaient reçue ; mais humblement, prudemment, ils pensèrent qu’avant d’y donner suite ils devaient prendre l’avis de l’évêque de Florence, Ariago. Celui-ci les encouragea dans leur projet, et tout de suite ils se mirent en devoir de l’exécuter.

Les 7 saints fondateurs de l’Ordre des Servites
Fête saint : 12 Février
Illustration des Septem Sancti Fundatores Ordinis Servorum Beatae Mariae Virginis dans un style bande dessinée avec une influence Art Déco. Ils sont représentés ensemble, portant les habits noirs des Servites, chacun tenant un attribut symbolique comme une croix, un chapelet, ou un lys, et une statue de la Vierge Marie placée au centre. Leur nom en Latin est inscrit dans une typographie élégante. L'arrière-plan montre le Mont Senario stylisé avec des couleurs vives et saturées. Format carré.
Présentation
Titre : Fondateurs de l’Ordre des Servites
Date : 1251-1310
Pape : Clément V
Empereur : Frédéric II

C'était le 25 mars 1239. Elle leur apparut environnée d'anges ; les uns portaient les instruments de la Passion ; un autre, la Règle de Saint-Augustin ; un autre encore présentait en ses mains un vêtement noir complété d'un scapulaire.

Ses vertus

En vingt-trois jours ils distribuèrent leurs biens aux pauvres ; puis, réduits au plus absolu dénuement, revêtus d’une misérable robe de couleur cendrée, ils se retirèrent dans une petite maison de campagne des environs de Florence, la villa Camarzia. Durant un an, ils s’y livrèrent à la prière et à la plus austère mortification. Cependant, ils eurent besoin de rentrer à Florence pour consulter l’évêque. Or à peine dans la ville, voici que sur leur passage s’élèvent des voix enfantines qui les saluent :

« Les serviteurs de Marie ! Les serviteurs de Marie ! »

Parmi ces tout petits qui essayaient dans cet éloge leurs premières paroles, était Philippe Benizzi, âgé d’un an ; plus tard il serait le plus zélé propagateur de l’Ordre nouveau et son cinquième général. Cet hommage, qui se renouvela plusieurs fois, engagea l’évêque de Florence à confirmer aux sept solitaires ce nom, bientôt modifié en celui de Servîtes. L’admiration manifestée par le peuple de Florence pour la sainteté des nouveaux serviteurs de Marie amenait un grand concours à l’humble ermitage de Camarzia. Mais eux désiraient au contraire la solitude et l’oubli. Ils résolurent de chercher ailleurs l’une et l’autre.

À neuf milles de Florence, au fond d’une longue vallée qui se déroule derrière les hauteurs de Fiesole, s’érigent les cimes du mont Senario. La montagne appartenait, en partie du moins, à l’église de Florence ; l’évêque consentit à en céder une partie à ses chers ermites. Il posa la première pierre de leur église ou plutôt de l’oratoire modeste autour duquel ils bâtirent de leurs mains d’humbles cellules. Dans quelle pauvreté ils y vécurent et dans quel mépris du monde, il est difficile de l’imaginer. Leur ferveur était telle, que, sans souci aucun de leur nourriture, ils se contentaient d’abord des herbes et des racines qu’ils trouvaient entre les rochers. Leur vie tout entière se passait à chanter et à méditer les souffrances de Jésus et de Marie, car telle fut dès l’abord, et pour toujours, leur principale dévotion. Mais Bonfiglio Monaldi, qui, en raison de son âge, avait été choisi comme leur chef, comprit qu’une telle austérité, en se prolongeant, aurait vite raison des forces et même de la vie ; il résolut d’avoir du moins recours aux aumônes des fidèles. Et Buonagiunta Manetti et Alexis Falconieri furent chargés d’aller chaque jour tendre la main dans les rues de Florence.

Apparition de la sainte Mère

C’était, en outre de l’humiliation, un voyage plein de difficultés, surtout en hiver, qui leur était imposé. Malgré leur courage, il fut évident bientôt qu’ils n’y pourraient résister ; on obtint encore du bon évêque un petit pied-à-terre qui, agrandi peu à peu par la force des choses et non par l’ambition des religieux, finit par devenir le couvent de l’Annonciade. C’est là, près de la magnifique église qui honore Florence, que s’établit enfin le centre religieux, la maison mère de tout l’Ordre. Mais dans ces débuts, il n’était point question de fonder un Ordre ; l’humilité des bons solitaires, loin de s’élever jusque-là, en repoussait même l’idée, lorsqu’elle était suggérée par quelques amis ou quelques candidats à leur, société. Ils n’élevaient pas leurs désirs au-delà de la perfection de leur petit groupe fervent et amical ; et cette perfection, ils la cherchaient, chacun de leur côté, dans une austérité si excessive, que le cardinal Geoffroy de Châtillon, légat de Grégoire IX pour la Toscane et la Lombardie, crut devoir leur imposer d’en modérer les cruautés pieuses. Il leur conseilla, dans ce but, d’unifier leurs pratiques et de se faire une règle commune. Cette règle, ils la demandèrent à leur évêque. Et voici que, pendant qu’Ariago la méditait, la sainte Vierge intervint de nouveau pour fixer le but de leur vie et les moyens de l’atteindre.

C’était le 25 mars 1239. Elle leur apparut environnée d’anges ; les uns portaient les instruments de la Passion ; un autre, la Règle de Saint-Augustin ; un autre encore présentait en ses mains un vêtement noir complété d’un scapulaire. Elle-même, de sa bouche maternelle, leur expliqua sa volonté : revêtus de cette robe, soumis à cette règle, ils se consacreraient non plus seulement à méditer, mais encore à prêcher les douleurs de la Passion de Notre-Seigneur et de sa sainte Mère. Ce n’est pas sans quelque angoisse, au milieu de leur grande joie, que les solitaires du Senario entendirent ces paroles. Que devenait leur chère vie contemplative, s’ils devaient se livrer à l’apostolat ? Faudrait-il donc quitter leur montagne, leurs grottes, leurs rochers où Dieu parlait à leurs cœurs, où la pénitence s’offrait d’elle-même ? Mais leur sainte Mère le voulait ; elle mettait à ce prix le bonheur de la voir dans l’éternité. Ils se soumirent.

Abbaye de Monte Senario
Monogramme de l'Ordre des Servites

L'Église triomphante

Sur le Senario, ils gardèrent l’ermitage où, fatigués du ministère de la parole, ils reviendraient se reposer et se retremper en Dieu. Mais désormais, c’est dans les villes, et d’abord à Florence, qu’ils vivraient et travailleraient. Jusqu’à ce moment leur humilité avait reculé devant l’honneur du sacerdoce. Ils comprirent qu’une condition essentielle du succès était de pouvoir répandre sur les âmes les grâces des sacrements. Tous donc se préparèrent à l’ordination. Seul, Alexis Falconieri insista pour demeurer dans l’humble rang des frères lais ; jamais il ne voulut être employé qu’aux soins les plus bas ; avec joie il continua son office de quêteur, qui ne l’empêchait pas cependant d’exhorter au bien les fidèles, charmés de son humble charité. Les autres, sortis de leur retraite, se répandirent en Italie, en France, en Allemagne, jusqu’en Pologne, et partout leur Ordre nouveau prit des accroissements inespérés ; pour satisfaire tous les attraits, ils fondèrent même un tiers ordre séculier où s’enrôlèrent de très nombreux adeptes. Et non seulement ils furent pour l’Église militante un ferment nouveau et puissant de sainteté à une époque douloureusement troublée, mais ils donnèrent à l’Église triomphante des saints en grand nombre.

Culte et reliques

Au premier rang de ceux-ci brillent les sept fondateurs. Est-il un autre Ordre qui ait une gloire égale ? Tous, à l’exception de saint Alexis Falconieri, qui mourut à Florence, s’élevèrent au ciel de leur béni ermitage du Senario. Le premier qui le quitta pour le bonheur éternel fut Buonagiunta Manetti. Le 13 août 1251, après avoir célébré le saint sacrifice, il annonça sa fin prochaine. Et puis, encore revêtu des ornements sacerdotaux, comme c’était un vendredi, il commença, selon l’usage, à commenter le récit de la Passion. À ces paroles : ils le crucifièrent, les larmes jaillirent de ses yeux ; il étendit les bras en croix et, au moment où il disait avec Jésus :

« Père, je remets mon âme entre vos mains, » il expira.

Bonfiglio Monaldi le suivit à dix ans d’intervalle.

Il avait été le premier général de l’Ordre ; mais il s’était démis de sa charge en 1255 ; il mourut le Ier janvier 1262, après le chant des matines, appelé par la sainte Vierge elle-même. Successivement ses compagnons descendirent dans la tombe, ou plutôt montèrent à la gloire. Enfin le dernier, Alexis Falconieri, arrivé à son cent dixième année, fut averti de sa fin prochaine par l’Enfant Jésus, qui, lui apparaissant, déposa sur sa tête blanchie une couronne de fleurs. C’était le 17 février 1310. Le culte des sept saints amis fut approuvé par les papes Clément XI et Benoît XIII. Et enfin, en l’année 1888,  cinquantenaire de son ordination sacerdotale, le grand Léon XIII les inscrivit tous ensemble, fraternellement unis, au catalogue des Saints et voulut que l’Église entière célébrât leur fête.