D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.
Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
Histoire des Saints, des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.
Dans le temps que l’empereur Licinius persécutait les chrétiens, l’an 320, quarante jeunes soldats de la légion de Sébaste déclarèrent qu’ils adoraient Jésus-Christ, et ils furent sur-le-champ dégradés, mis à la torture, et enfin condamnés à mort. Il y avait près de la ville un étang glacé, sur lequel on les exposa tout nus pendant la nuit. Rien n’était plus affreux que de voir leurs corps se fendre par la rigueur du froid ; mais ils s’encourageaient mutuellement à souffrir avec générosité. Cependant, celui qui les gardait vit en l’air une lumière, et des Anges qui portaient chacun une couronne. Mais il s’étonnait qu’il n’y en eut que trente-neuf, lorsqu’il aperçut un des chrétiens vaincu par la douleur, et se traînant à demi-mort vers un bain chaud préparé pour ceux qui renonceraient à Jésus-Christ, et dans lequel l’apostat expira presque aussitôt. Le garde, converti, prit sa place, et consomma son martyre, avec tous les autres, dans les flammes où on les fit jeter.
À quoi nous sert notre courage ? 1° La sagesse des philosophes, l’éloquence des orateurs, sont déconcertées ; les tyrans eux-mêmes sont saisis d’étonnement à la vue du courage dont les martyrs offrent le spectacle extraordinaire dans leurs glorieux combats. 2° Quelle sera notre excuse au tribunal de Jésus-Christ, si, ayant été à l’abri des persécutions et des tortures, nous avons cependant négligé d’aimer Dieu, et de travailler à la sanctification de nos âmes ? 3° Quel contraste ! D’un côté, les martyrs, inséparablement attachés à Dieu parmi les plus rudes épreuves ; de l’autre, des chrétiens, dans le sein d’une paix profonde, refusant à ce même Dieu un cœur qui lui est dû à tant de titres ! Encore une fois, que dirons-nous au jugement de Dieu ?
Agricola ne se contenta pas d’avoir fait brûler les corps de ces glorieux soldats ; mais, de peur qu’ils fussent honorés des chrétiens, il en fit jeter les cendres au vent et les ossements dans la rivière. Ainsi, comme dit saint Basile, en l’oraison qu’il a faite à leur louange, ces illustres martyrs furent premièrement exercés sur la terre, puis en l’air, et ayant passé par le feu, ils furent submergés dans l’eau, afin que les quatre éléments contribuassent à la gloire de leur martyre. Néanmoins, Dieu conserva leurs ossements au milieu des flots ; de sorte qu’ils ne furent ni brisés, ni dispersés, mais restèrent entiers et furent recueillis par les fidèles.
Depuis, ces saintes reliques se dispersèrent de tous côtés, et l’on bâtit une foule d’églises en leur honneur. Saint Grégoire de Nysse raconte qu’il y eut peu de pays dans l’univers chrétien qui n’en possédât. Basile et Emmelie, père et mère de saint Basile le Grand et du même saint Grégoire, originaires l’un et l’autre de la ville de Sébaste, transportèrent des reliques des quarante martyrs dans une de leurs terres, proche de l’Iris ; Emmelie y fit bâtir une église en leur honneur, puis, à sept ou huit stades de là, un monastère de religieuses, dont sainte Macrine, leur fille, fut la première abbesse ; et un d’hommes, dont leur fils Pierre, depuis évêque de Sébaste, eut la conduite. Basile et Emmelie furent enterrés dans l’église élevée par eux aux quarante martyrs ; Macrine y choisit aussi sa sépulture. Le culte de ces Saints devint héréditaire dans cette famille. Saint Basile donna de leurs reliques à deux de ses nièces, qui gouvernaient des religieuses dans la ville de Césarée. Saint Gaudence, évêque de Brescia, en Italie, ayant passé par Césarée, dans un pèlerinage de la Terre-Sainte, vit les nièces de saint Basile, en reçut des reliques des quarante martyrs, et, de retour à Brescia, il y éleva une église en leur honneur et y établit leur culte, qui se répandit bientôt dans tout l’Occident. En France, les villes de Paris, de Lyon, de Reims, de Bourges, de Vienne et beaucoup d’autres, vénèrent les reliques des Martyrs de Sébaste. Une grande portion fut aussi portée à Constantinople et cachée sous terre d’une façon qu’il est trop long de raconter. Une église fut même élevée dessus à l’honneur de saint Thyrse. Ce Saint apparut trois fois à l’impératrice Pulchérie (entre 440 et 453, on ignore l’année), et, lui déclarant l’endroit où gisaient sans honneur les reliques des quarante Martyrs, lui ordonna de les faire transférer avec honneur auprès de son corps. Les quarante Martyrs lui apparurent aussi, revêtus de robes blanches. Après de longues fouilles, on découvrit enfin ce précieux dépôt. On le releva avec une grande pompe, et le culte des saints Martyrs grandit à partir de cette époque.
On représente les quarante Martyrs de Sébaste avec une couronne à la main pour rappeler leur triomphe. Ou bien encore on voit dans les airs quarante anges portant des couronnes ; comme l’un des condamnés avait abandonné ses généreux compagnons, le gardien alla prendre sa place pour ceindre la quarantième couronne. Le glacier sur lequel ces héroïques martyrs furent étendus nus pendant trois jours et trois nuits, joue naturellement un rôle dans les tableaux qu’on a faits à leur sujet.
Accordez-nous, Dieu tout-puissant, qu’après avoir été excités, par le courage des glorieux martyrs, à confesser la foi, nous les trouvions bienveillants à intercéder pour nous. Nous vous le demandons par Jésus-Christ, N.-S. Ainsi soit-il.
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