La Visitation de la Vierge Marie à sa cousine Elisabeth est un épisode sacré et poignant de l’Évangile, illustrant la grâce divine, la charité et la magnificence de Dieu. Cet événement est imprégné de significations spirituelles profondes qui enrichissent la foi des croyants et inspirent la dévotion chrétienne. À travers cet article, plongeons dans ce récit biblique captivant et méditons sur ses implications théologiques et spirituelles.
L’évangéliste Luc nous transporte dans un moment crucial de l’histoire du salut, lorsque l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle concevra et enfantera le Fils de Dieu, Jésus-Christ. Pour confirmer cette mission divine, Gabriel révèle à Marie que sa cousine Elisabeth, malgré son âge avancé et sa stérilité passée, est enceinte de Jean-Baptiste, le précurseur du Messie. Remplie de foi et animée par la charité, Marie décide de se rendre en hâte à la maison d’Elisabeth, située dans les montagnes de Juda, à Hébron.
À son arrivée, Marie salue Elisabeth, et à ce moment précis, quelque chose de miraculeux se produit : Jean-Baptiste, encore dans le sein maternel d’Elisabeth, est rempli du Saint-Esprit. Ce moment de grâce sanctifie Jean-Baptiste, le purifiant de la tache originelle et le comblant de la grâce sanctifiante. Guidé par une lumière surnaturelle, il reconnaît la présence du Seigneur à travers Marie, sa mère divine, et il témoigne de son respect et de son amour par un tressaillement spirituel.
En réponse à cette expérience mystique, Marie élève son cœur dans le Cantique Magnificat, un hymne de louange et d’action de grâce envers Dieu. Ce cantique révèle la profondeur de la foi et de l’humilité de Marie, ainsi que sa totale confiance en la providence divine. Elle glorifie Dieu pour les merveilles qu’Il accomplit à travers elle, reconnaissant la grâce immense de devenir la mère du Sauveur.
La Visitation de Marie à Elisabeth est riche en enseignements pour les chrétiens d’aujourd’hui. Elle nous rappelle l’importance de répondre promptement à l’appel de Dieu avec foi et générosité, comme Marie l’a fait en se rendant auprès d’Elisabeth. Cet acte de charité nous enseigne également l’importance de la communion fraternelle et de la solidarité dans la foi.
De plus, la Visitation met en lumière la grâce transformative de Dieu qui agit dans nos vies, sanctifiant et purifiant ceux qui se tournent vers Lui avec un cœur ouvert. Jean-Baptiste, encore dans le sein maternel, témoigne de la sainteté précoce accordée par Dieu et de sa reconnaissance anticipée du Messie à travers Marie.
En conclusion, la Visitation de la Vierge Marie à Elisabeth est bien plus qu’un simple événement historique. C’est un témoignage vibrant de la puissance de la grâce divine, de la beauté de la charité chrétienne et de l’humilité exemplaire de Marie. Cet acte d’amour et de foi continue d’inspirer les croyants à embrasser la volonté de Dieu avec confiance et à répondre à Son appel avec joie.
Que la Visitation de Marie à Elisabeth soit pour nous tous une source d’inspiration et de bénédiction, nous invitant à approfondir notre relation avec Dieu et à suivre l’exemple de Marie dans notre propre voyage de foi.
Apprenons de Marie en ce jour : 1° à sanctifier les visites et les conversations qui sont la source de tant de péchés pour un si grand nombre de chrétiens. Évitons, comme elle, tout discours profane, vain et inutile. 2° Quand il s’agit de délasser notre esprit, tâchons, autant qu’il est possible, que nos entretiens servent à nous rendre plus vertueux, ou du moins à augmenter en nous les connaissances utiles.
Pour le cantique Magnificat, que l’on appelle le Cantique de la sainte Vierge, on sait assez qu’on le chante tous les jours à Vêpres : ce qui est de très-haute antiquité, puisque le vénérable Bède, qui vivait au VIIIe siècle, en fait mention dans une Homélie des Quatre-Temps de l’Avent.
Le savant Benzonius, qui en a donné un riche commentaire, croit qu’en sa langue originelle, qui était le syriaque, il était écrit en vers, comme les cantiques de Marie, sœur de Moïse ; de Jaël, femme d’Haber ; de Débora la prophétesse ; d’Anne, mère de Samuel ; de Judith et d’Esther, afin que la Mère de Dieu ne cédât en rien à ces illustres femmes de l’Ancien Testament. Il ajoute que sa prononciation seule est extrêmement redoutable au démon, et qu’on a vu souvent celui-ci à Lorette frémir de dépit à ces mots :
« Il a regardé l’humilité de sa Servante » ; et à ces autres : « Il a renversé les puissants de leurs sièges, et il a relevé les humbles ».
Enfin, il rapporte plusieurs miracles qui ont été faits par la force invincible des paroles qui le composent ; on les pourra voir dans ses ouvrages, livre 1ᵉʳ, chap. XXII.
Au reste, ce mystère de la Visitation de Notre-Dame est si relevé et si plein de merveilles, qu’il méritait bien d’être honoré dans l’Église par une fête particulière. Celui qui a pensé le premier à l’établir a été saint Bonaventure, général de l’Ordre des Mineurs ; il en fit le décret par tout cet Ordre, en son Chapitre général, tenu à Pise, en l’année 1263.
Depuis, le pape Urbain VI étendit cette fête à toute l’Église ; sa Bulle est de l’année 1389, mais elle ne fut publiée que l’année suivante, par Boniface IX, son successeur.
Le concile de Bâle l’a aussi ordonné (1441) et a marqué son jour au 2 juillet. Quelques auteurs en ont inféré que la Sainte Vierge ne partit de chez Zacharie que le lendemain de la circoncision de saint Jean, qui fut le 1ᵉʳ juillet ; mais ces sortes d’arguments sont incertains, et il s’y faut bien moins arrêter qu’à ce que le sens naturel du texte sacré semble exiger.
Outre cette fête, qui se célèbre avec solennité dans l’Église, Dieu a voulu encore honorer le mystère de la Visitation par un Ordre sacré de religieuses, qui en porte le nom. C’est saint François de Sales qui en est l’instituteur, avec sainte Jeanne-Françoise Fremiot, auparavant baronne de Chantal, et puis première religieuse et première mère de cette illustre Congrégation.
Le grand nombre et la splendeur des maisons qui la composent, et qui ont été établies en si peu de temps, et surtout la bonne odeur de Jésus-Christ et la sainteté qui y règnent partout, font assez voir que ce n’est pas un ouvrage des hommes, mais de Dieu, et qu’il a part aux grâces dont la Visitation de Notre-Dame a été la source.
Regardez favorablement votre Église, ô Dieu de miséricorde, et daignez purifier sans cesse ses enfants adoptifs ; vous qui, renfermé dans le sein de Marie, sanctifiâtes saint Jean-Baptiste dans le sein d’Elisabeth, et qui, étant Dieu, vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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