La Vie des Saints

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D’après les Bollandistes, le père GIRY, les propres des diocèses et tous les travaux hagiographiques. Vies des Saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, des Martyrs, des Pères, des Auteurs Sacrés et ecclésiastiques, des Vénérables, et autres personnes mortes en odeur de sainteté.

Histoire des Reliques, des pèlerinages, des Dévotions populaires, des Monuments dus à la piété depuis le commencement du monde jusqu’aujourd’hui.

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Apparition Mariale à Lourdes : Miracles et Dévotion

Découvrez l'apparition mariale à Lourdes, un site de pèlerinage catholique célèbre pour les visions de la Vierge Marie et les miracles qui y sont associés. ✝️🙏

Hagiographie

Il n’est pas un chrétien à qui il faille aujourd’hui apprendre ce qu’est Lourdes, ni le charme très suave, la grâce toute céleste dont la sainte Vierge s’est revêtue en s’y révélant à une pauvre petite paysanne de quatorze ans.

De cette pierre sanctifiée par le pied de la Madone, de cette eau qui s’est mise à couler sous les doigts chercheurs de l’enfant, tant de bénédictions, de faveurs, de miracles ont pris naissance, ont inondé la foi du monde catholique tout entier, que tous ont voulu connaître ou, sans le vouloir, ont connu les moindres détails de la touchante et bienfaisante apparition. Mais pourtant, quand les yeux rencontrent le nom de Lourdes, on ne peut faire qu’on ne s’y arrête et qu’on ne repasse, le cœur battant, ce que tant de fois on a lu, médité, savouré dans une joie et une émotion pénétrantes. Bernadette Soubirous était née à Lourdes, pauvre et humble cité des Pyrénées, en 1844. Elle était l’aînée des quatre enfants de François Soubirous et de Marie Castérot, riches seulement de leur foi et de leur honnêteté. La fillette, presque dès sa naissance, fut atteinte d’un asthme pénible qui la fit demeurer petite et chétive. Mais elle était très douce, très pieuse, très innocente. À quatorze ans, elle ne savait ni lire ni écrire, ne connaissait guère de prière que son chapelet, qu’elle égrenait en gardant ses brebis. Alors elle se prépara à sa première communion, en écoutant les enseignements de l’excellent et sage curé, M. Peyramale.

« Le 11 février 1858, jour du jeudi gras, a-t-elle raconté, mes parents, n’ayant pas de bois pour cuire le dîner, se trouvaient bien embarrassés. Je mis mon capulet et je m’offris à aller ramasser du bois mort avec ma jeune sœur Marie et notre petite amie Jeanne Abadie. »

Les trois enfants descendirent le courant du Gave, dont les eaux à ce moment étaient peu profondes, retenues pour certaine réparation du moulin. De l’autre côté du torrent, la rive s’escarpe en rochers abrupts où une grotte peu profonde, assez basse, est creusée : ce sont les roches Massabielle. Le courant y avait jeté beaucoup de sable et de branches mortes, précieuse récolte pour les fillettes ; mais il fallait, pour y arriver, traverser l’eau très froide. Marie et Jeanne se déchaussèrent ; Bernadette hésitait ; on lui recommandait d’éviter les refroidissements. Pourtant ses compagnes avaient passé, elles faisaient leurs fagots.

À son tour, elle allait se décider, quand le bruit d’un fort coup de vent, (qui, chose étrange, n’agitait pas la ramure des peupliers, de la rive) lui fait lever la tête. Elle porte les yeux en face d’elle : dans le roc, à gauche de la grotte, une niche ogivale s’enfonçait, que garnissaient les branches dépouillées d’un églantier. Ô merveille ! Dans cette niche, une belle dame incline vers l’enfant son visage souriant : c’est une jeune fille ; son voile est blanc, blanche sa robe que serre à la taille une longue ceinture bleue ; un chapelet à chaîne d’or, à grains d’albâtre, pend à son poignet gauche ; ses pieds, nus et décorés d’une ; rose d’or, semblent s’appuyer sur la haie, comme dit Bernadette pour nommer l’églantier. L’apparition est délicieuse à contempler ; l’enfant est ravie, effrayée aussi. Sa foi lui fait craindre une illusion : elle saisit son chapelet ; mais sa main reste comme paralysée. Alors la dame sourit. Elle aussi prend son chapelet ; elle fait un grand signe de croix, et voici que les grains d’albâtre glissent entre ses doigts ; mais ses lèvres restent immobiles ; elles ne murmurent point de prières ; leur sourire, comme le geste, semble inviter Bernadette à dire les Ave.

Apparition Mariale à Lourdes : Miracles et Dévotion

Fête saint : 11 Février
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Présentation

Titre : L’histoire des 18 apparitions de la Vierge Marie à sainte Bernadette en 1858.
Date : 1858
Pape : Pie IX

Il n’est pas un chrétien à qui il faille aujourd’hui apprendre ce qu’est Lourdes, ni le charme très suave, la grâce toute céleste dont la sainte Vierge s’est revêtue en s’y révélant à une pauvre petite paysanne de quatorze ans.

Auteur

Emmanuel Mathiss

Les Petits Bollandistes - Vies des Saints - Septième édition - Bloud et Barral - 1876 -
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L’extase dura près, d’une heure ; puis la dame sourit encore, étendit les bras comme pour un adieu, et la vision s’effaça.

Revenue à elle, l’enfant dit à ses compagnes :

« Avez-vous vu quelque chose, vous autres ? Non ; et toi ? Alors… moi non plus, » répondit-elle embarrassée.

De retour à la maison, elle confia cependant son secret à sa sœur, incrédule, à sa mère, qui, craintive dans sa foi :

« C’est peut-être, dit-elle, un mauvais esprit. Je te défends de retourner là-bas. »

Pourtant, le dimanche suivant, après la grand-messe, quelques fillettes arrachèrent à la mère Soubirous la permission d’emmener Bernadette à la grotte ; celle-ci n’y revenait pas sans un vague émoi ; elle emportait une bouteille d’eau bénite pour, au besoin, effrayer le démon. Au pied de la grotte, les enfants s’agenouillèrent et commencèrent le chapelet. Tout à coup :

« Elle est là ! » s’écrie Bernadette, et son doigt montre l’églantier.

Heureuse, alarmée tout ensemble, elle regarde avec avidité et son visage s’illumine et rayonne. Mais hardiment elle se lève, s’approche d’un pas et, brandissant, sa bouteille, elle lance vers l’églantier quelques gouttes d’eau bénite :

« Si vous êtes de la part de Dieu, venez ! » dit-elle.

Et à ses compagnes :

« Quand je lui jette l’eau bénite, elle lève les yeux au ciel, elle sourit, elle se penche vers moi…, Qu’elle est belle !…. Voici qu’elle prend son chapelet »

Les yeux fixes comme imitant un geste qu’elle voit, Bernadette se signe ; pâle, le corps tendu comme si une force l’attirait, elle récite son chapelet… Les petites filles s’effraient de la voir en extase, elles croient qu’elle va mourir :

« Sortons-la d’ici, » criait sa sœur en pleurant.

De force elles l’entraînent ; mais il semble que l’extase continue ; elle continue jusqu’à la maison paternelle, et tout le monde admire le visage transfiguré, le sourire extatique, les douces larmes qui roulent sur les joues pâlies.

Trois jours plus tard, le 18 février, après la messe de 5 heures, deux femmes pieuses retournaient à la grotte avec Bernadette ; l’une d’elles emportait de l’encre, une plume, du papier. À peine le chapelet commencé, l’enfant pousse un cri de joie :

« Elle est là, dit-elle doucement ; elle me fait signe d’avancer. Eh bien ! Va ; demande-lui si elle est une âme du purgatoire, si elle désire des prières. Prie-la d’écrire sur ce papier. »

Naïvement Bernadette prit le papier, l’encre, la plume ; elle s’avança vers la grotte et, se dressant sur la pointe des pieds, elle tendit à la dame les objets qu’elle portait, en formulant sa demande. On ne l’entendit point parler ; mais ses yeux plongeaient dans l’ouverture de la niche ; puis ses bras s’abaissèrent lentement. Elle revint.

« Que t’a-t-elle dit ? Elle a ri. Puis elle m’a dit : « Ce que j’ai à vous dire, je n’ai pas besoin « de l’écrire. » Et elle a ajouté : « Voudriez-vous me faire la grâce de venir à cette grotte pendant quinze jours ? » Je lui ai promis ; elle a fait signe qu’elle était contente et elle a dit : « Moi, je vous promets de vous rendre heureuse, non point dans ce monde, mais dans l’autre. » Marie, la toute-puissante, demandait une grâce à la petite paysanne, et en retour, elle lui promettait le bonheur de l’éternité.

Le lendemain, selon sa promesse, Bernadette revint, cette fois avec ses parents et une foule de curieux. Curiosité pieuse qui fut récompensée par la vue de l’extase, à laquelle nul ne se trompa, dont tous furent délicieusement émus.

Mais bientôt, l’enthousiasme accru, les pèlerinages multipliés inquiétèrent l’autorité, qui craignit une illusion et, facilement ombrageuse, des troubles populaires. Elle entreprit d’arrêter le mouvement, en effrayant la voyante, en lui défendant de retourner à la grotte, en la menaçant de la faire enfermer. Du reste le curé lui-même, M. Peyramale, très prudemment, affectait de ne rien savoir et de rester en dehors de ces événements extraordinaires. Loin d’encourager l’enfant, ou même de se montrer bienveillant, il rudoyait Bernadette, l’humiliait, lui demandait des preuves manifestes de sa mission. Car la dame lui en avait donné une :

« Vous irez dire aux prêtres qu’il doit se bâtir ici une chapelle et qu’on doit y venir en procession. »

Mais M. Peyramale se refusait à agir ; il voulait un signe :

« Que la dame fasse fleurir le rosier où elle apparaît. »

L’enfant demanda le miracle ; il lui fut donné, mais combien plus nombreux et plus durable ! Après lui avoir enseigné à faire pénitence pour les pécheurs, ( la pénitence qui toujours doit précéder les grandes faveurs) le 25 février, la dame dit à Bernadette :

« Allez boire à la fontaine et vous y laver ; vous mangerez de l’herbe qui est là. »

Son geste indiquait le fond de la grotte. Étonnée, car jamais il n’y avait eu là de source, Bernadette obéit pourtant. Sur un signe nouveau, de ses petits doigts, elle se mit à gratter la terre, et du trou superficiel qu’elle faisait, l’eau filtra, boueuse d’abord, si fangeuse que trois fois l’enfant, l’ayant portée à ses lèvres, ne put vaincre sa répugnance et la rejeta. Enfin, sur un regard de la dame, elle aspira cette boue, elle s’en lava le visage, elle cueillit et mangea quelques brins d’herbe. Et la foule stupéfaite murmurait :

« Que fait-elle ? Ne devient-elle pas folle ? »

Mais dès le lendemain la source nouvelle faisait son premier miracle en faveur d’un pauvre carrier et lui rendait la vue ; on ne peut aujourd’hui compter ceux qu’elle a faits, qu’elle fait encore. Le curé de Lourdes était bien exaucé.

Alors la foi, l’espérance des foules éclatèrent et ne voulurent plus connaître d’obstacles. Elles forcèrent les défenses de la police et les cordons de troupes ; elles bravèrent les précautions d’orthodoxie, vraiment trop prudentes, et les craintes politiques, tout à fait ridicules, affichées par une administration qu’on n’avait pas coutume de voir si chrétienne et qui révélait sa faiblesse par sa peur sans objet. D’heureuses et puissantes influences s’interposèrent enfin ; c’est, non plus malgré les gendarmes, mais sous leur protection que Bernadette, le 25 mars, jour de l’Annonciation, se rendit, à travers une foule énorme, au pied de la grotte chérie. Les quinze visites promises étaient faites ; la dame cependant n’avait jamais dit son nom, et M. Peyramale insistait pour le savoir.

L’enfant se mit en prières. Au bout de quelques instants, son visage transfiguré annonça l’apparition :

« Madame, dit Bernadette, voulez-vous me dire qui vous êtes ? »

Un sourire seul lui répondit. Elle insista ; la dame sourit encore plus suavement. Enfin une troisième fois :

« Madame, vous devez me dire qui vous êtes ! »

Alors l’apparition, écartant les mains qu’elle tenait jointes, fit glisser le chapelet au fil d’or sur son bras droit ;

« elle ouvrit ses deux bras et les inclina vers le sol, comme pour montrer à la terre ses mains virginales pleines de bénédictions. Puis, les élevant vers l’éternelle région d’où descendit à pareil jour le Messager de l’Annonciation, elle les rejoignit avec ferveur et, regardant le ciel avec le sentiment d’une indicible gratitude, elle prononça ces paroles : « Je suis l’Immaculée Conception ! » (Lasserre.)

L’enfant, qui ne comprenait pas le sens de ces mots divins, qui n’avait jamais entendu parler du glorieux privilège de Marie qu’ils expriment, faisait, en retournant à Lourdes, tous ses efforts pour les retenir.

« Je, les répétais en moi-même tout le long du chemin pour ne point les oublier, raconta-t-elle, et jusqu’au presbytère où j’allais, je disais : Immaculée Conception, Immaculée Conception, à chaque pas que je faisais, parce que je voulais porter à M. le curé les paroles de la vision, afin que la chapelle se bâtit. »

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Proclamation de l’Immaculée Conception

Ce nom, Marie se l’était choisi en ce jour, comme un remerciement venu du ciel pour le saint pontife qui, le 8 décembre 1854, avait proclamé immaculée la Mère divine du Verbe incarné, et comme une solennelle confirmation de la définition pontificale. M. Peyramale comprit. L’église qu’il élèverait pour obéir au vœu de la sainte Vierge serait la glorification permanente de l’Immaculée Conception.

Deux fois encore seulement la divine dame de Massabielle consentit à se montrer à son enfant privilégiée. Le lundi de Pâques, 5 avril, Bernadette, à la grotte, avait apporté un cierge qu’elle alluma. La Vierge lui apparut. Et dans son extase l’enfant, haussant les mains, les posa doucement au-dessus de la flamme. On vit celle-ci passer entre les doigts, s’élever au-dessus, oscillant çà et là au souffle du vent. « Elle se brûle ! » Criait-on autour d’elle. Toujours souriante, l’enfant tint ainsi les mains dans la flamme pendant un quart d’heure, et la chair innocente n’en reçut aucune atteinte.

Dernière apparition de la sainte Vierge

Enfin le 16 juillet, pour la dernière fois, l’attrait divin se fit sentir encore à Bernadette. Elle se rendit presque seule sur les bords du Gave. Le crépuscule arrivait. Agenouillée en face de la grotte, elle vit encore la belle dame, dont maintenant elle savait le nom, plus belle, plus glorieuse que jamais. Mais aucune parole ne sortit de ses lèvres bénies. Elle souriait doucement, comme pour confirmer tout le passé, illuminer tout l’avenir. Et puis elle inclina la tête vers l’enfant dans un « au revoir » très lointain, au revoir au ciel. Et la vision s’évanouit.